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LA COMMANDERIE TEMPLIERE D'ANGOULÊME - LA COMMANDERIE SAINT-JEAN

LA COMMANDERIE TEMPLIERE D'ANGOULÊME

LA COMMANDERIE SAINT-JEAN D'ANGOULÊME

La Commanderie Saint-Jean d’Angoulême

La Maison du Temple Saint-Jean d’Angoulême , n’apparaît dans les textes que vers 1207. Elle avait été fondée par les Comtes d’Angoulême à peu de distance du château comtal, dans la paroisse Saint-Antonin. Le commandeur de l’époque se nommait Frère Aymery Lambert qui dirigeait également les commanderies du Fouilloux et de Boixe.

C’est à l’intérieur des murs de la commanderie que séjournera Hugues X de Lusignan (1208-1249), durant trois jours en 1242, après que son épouse lui ait refusé l’netrée du château d’Angoulême.

En 1373, la maison du Temple d'Angoulême et sa chapelle sont membres de la commanderie de Beauvais-sur-Matha. Une enquête pontificale révèlera que depuis deux ans personne n'y résidait et qu'aucun revenu ne pouvait en être tiré.

Vers 1500, la Commanderie de Beauvais -Sur-Matha devenu Maison Cheftaine de Beauvais, devint une des quatre « Chambres Prieurales Maison du Grand Prieuré d’Aquitaine » situé à Poitiers. Les Grands Prieurs d’Aquitaine furent alors les commandeurs de toutes les commanderies réunies dont, le Temple de la Boixe, Le Fouilloux, Le Temple du Dognon à Blanzac, le Temple d’Angoulême, celui de Brie, Le Temple de Champniers, et la commanderie de Chaumontet à l’Isle d’Espagnac.

Dans un livre de droit , imprimé à Angoulême le 10 Octobre 1514, l’« Arrest des Coutumes d’Angoumois », sont cités toutes les personnalités de l’époque notamment, « Messire Jean Aubin, chevalier de Rhodes et Commandeur de Villegast » et « Frère Ythier Chamneuf, Commandeur de Château-Bernard, Angles et le Temple d’Angoulême ». Cet écrit, nous renseigne sur l’appartenance des biens du Temple d’Angoulême et de ses possessions de l’Isle d’Espagnac qui appartiennent à la Commanderie de Château-Bernard à cette date.

En 1520, un document inscrit sous la mention « Folio 345, série 5.5546 », est un inventaire connu des « Commanderie de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem », réalisé pour le compte du Grand Prieuré d’Aquitaine.

Ce manuscrit décrit les biens la Commanderie d’Angoulême en ces termes. « Le Temple d’Angoulême, consiste en bastiments, tous ruynez, me (même)la chapelle du Dougnon de Blansacq, le rev (revenu) des deux petitz membres est deub (dû) sur plusieurs mas de terre, baillez à rente aux environs dudit Angoulême (Commanderie de Chaumontet), cens et rentes en argent, chappons, poulles, froment et avoyne et outre ce (cela), il y a quelques dixmes de terrageye ».

Les plusieurs mas de terre baillés à rente (donnés sur payement de rentes, agriers et en nature), aux environs d’Angoulême et dépendant des deux petits membres, « le Temple d’Angoulême et le Dognon de Cressac, Blanzac » et à l’Isle d’Espagnac (Chaumontet).

Dans un autre procès verbal de visite du Temple d’Angoulême , il apparaît que la Commanderie d’Angoulême n’appartient plus depuis le début du XVIe siècle et pour un temps, à celle de Villegast. Il faudra attendre le 8 Juin 1588 pour la voir réapparaître dans le domaine de Villegats. Dans ce « Procès Verbal de Visite et d’Estimation », il est précisé que les terres sont affermées par Jean Gazeau dit la « Fontaine », chevalier commandeur de Villegast. Les revenus du Temple d’Angouleme et ses annexes s’établit pour trois à la charge pour le preneur de donner chaque année au commandeur, soit : « 66 escultz deux tiers, deux barriques de ving du Plantier de Chaumontet, une pippe d’avoyne, une charretée de pailhe et une charrtée de foing »

Dans le procès verbal de du 9 septembre 1588, il est mentionné que Monseigneur le Duc d’Epernon, commandant pour le service du Roy a décidé de « Razer et mectre par terre la chapelle et esglise de la dicte commanderie du Temple, ensemble les logis et bastiments à luy appartennentz et autres maisons mouvantes de luy à cause de la dicte commanderie, le tout proche de la bassecour et closture dud. Château ».

Dans le procès verbal de du 9 septembre 1588, il est mentionné que Monseigneur le Duc d’Epernon, commandant pour le service du Roy a décidé de :

« Razer et mectre par terre la chapelle et esglise de la dicte commanderie du Temple, ensemble les logis et bastiments à luy appartennentz et autres maisons mouvantes de luy à cause de la dicte commanderie, le tout proche de la bassecour et closture dud. Château ».

Une requeste émanant du commandeur de Villegast, est adressée au Duc d’Epernon pour lui demander d’« Eviter la dicte ruyne, desd. bastiments autres logis en la présente ville commode et capable pour l’usage premièrement du service de Dieu et secondement pour sa demeure où il peult faire transférer les debvoirs de ladicte commanderie » .

La réponse du Duc d’Epernon ne répondra que quelques mois plus tard et il précisera dans celle-ci :

« A cause que les maisons, Temple et autres bastiments comprins en la présente requeste sont dans l’enclos et desseing faict pour la fortification du Chasteau d’Angoulesme, et qu’il est très utile pour la conservation de lad. ville soubz l’obéissance du Roy de faire promptement travailler ausd. Fortifications, ne pouvant éviter la ruyne desd. maisons, Temple et bastiments avons ordonné et ordonnons que le tout sera visité par expers en la personne et assistance du procureur du Roy qui fera proces verbal de la valleur, estimation et pris d’iceulx, pour estre par après pourveu par sa majesté au remboursement dud. Suppliant, ou de quelqu’autre lieu propre à rediffier lad. Chapelle et pour son habitation……attendu que lad. demollition est faicte pour le bien de ses affaires et de son service » .

Peu après le Temple d’Angoulême sera détruit et il ne restera plus que son souvenir dans les ouvrages et la mémoire des historiens.

Architecture et Possessions du Temple d’Angoulême

Les Biens de la Commanderie

Le Temple d’Angoulême comptait dans sa propriété foncière, une église, des maisons, des bâtiments, des écuries un jardin clôturé, une maison avec deux caves divisées par un mur. La maison de la commanderie possédait deux chambres hautes indiquant la présence d’un étage auxquelles on accédait par un escalier de vingt marches. Elle était pourvue de trois cheminées en pierre de taille, un cabinet et une garde robe. Il y avait également des écuries et des étables séparées de la maison du commandeur, ainsi que plusieurs jardins et un puits.

Architecture des Monuments de la Commanderie d’Angoulême

L’Eglise du Temple

Construite en pierre de taille, l’église et son autel, avait une longueur de huict brasses. La brasse vaut 5 pieds anciens, ou 1,624 m, soit : 13m. Sa largeur était de quatre brasses soit : 6,50m et sa hauteur atteignait trois brasses et demi, soit : 5,70m. Estimation : 576 escus. La toiture était couverte de tuiles qui furent estimées pour 20 écus. La chapelle était peu importante. Elle s’achevait sur un pignon, et était couverte en tuiles. Sa forme était rectanulaire. Sa façade était percée d'une ouvertur et sa face est était éclairée par deux autres. Elle se terminait par un clocher-arcade. (Voir Plan de Belleforest en 1575).

Les Ecuries et Etables

Les écuries étaient un long bâtiment de trente neuf brasses, soit : 63m. celui-ci possédait deux portes et une fenêtre. La maçonnerie, les lattes et la charpente des toitures des écuries du logis valaient 98 escus.

Le Jardin

Sa longueur atteignait 26 brasses, soit 42m de long, pour une estimation de 2 escus

Les Caves

Elles mesuraient 9 brasses de longueur et dix huict piedz de large, soit : Longueur : 15,60m – largeur : 5,80m. Estimation : 121 escus et demi.

La Maison du Temple

Le logis du commandeur et de sa troupe de chevaliers était bâti en pierre de taille qui reposait, sur deux caves. Les communs étaient dotés de vastes écuries ouvrant sur un jardin clôturé. D’après Boissonnade, ce logis faisait face à la résidence comtale du comte d’Angoulême, Hugues X de Lusignan. Il possédait deux chambres hautes et on y parvenait par un escalier de vingt marches. Il avait cinq portes, deux croisées, quatre demie (croisées ?) et trois cheminées. Le bâti de la commanderie, les trois cheminées, les chambranles des portes et fenêtres en pierre de taille, furent estimés pour la somme de 402 escus. La charpente et les menuiseries furent évaluées 90 escus. Sous la maison où existaient les deux caves, les conseillers du Roy les estimèrent à 121 écus 1/2.

Le Cabinet et la Garde Robe

Ce Cabinet privé et la garde robe devaient être uniquement à l’usage du commandeur. Il aurait mesuré de douze brasses, soit : 12,50m. Ces deux pièces auraient été estimées par les conseillers du Roy à la somme de 26 escus. Les revenus du bénéfice sont attribués à la Commanderie de Villegast.

Nouvelles Tractations Immobilières

En 1595, un nouveau bail à ferme est établi le 15 du mois de Mai, pour une année, moyennant 100 écus, par Maître Siméon Maulde, Procureur au Présidial d’Angoumois à Maître Jean Martin, notaire et praticien à Blanzac de « Toutes les rentes qui pouvaient lui être dues en qualité de fermier primitif de la commanderie du Temple d’Angoulême, mais également pour celle du Dognon de Cressac près de Blanzac » .

Quelques années après, en 1598, un nouvel acte notarié, donne à Siméon Maulde un nouveau bail à ferme établi pour trois années qui confirme ses prérogatives. Il est fermier des fruits, revenus et émoluments de la Commanderie du Temple d’Angoulême y demeurant à Noël Moulin, marchand de la dite ville ; « Savoir est de tous les agriers de blé, de vin ainsi que des cens, rentes, lods, ventes et honneur dépendant de la dite Commanderie ». Ce document daté du 5 Juillet 1598, concerne uniquement l’ensemble des biens, du Temple d’Angoulême, biens habituels des Chevaliers de Malte .

Le 3 Juillet 1599, dans un ennième acte notarié, Siméon Maulde est assigné à comparaitre au parlement de Paris par Frère Georges de Reignier-Degelchy, Chevalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem pour une raison ignorée, mais qui ne concerne pas la Commanderie d’Angoulême.

En 1645, a lieu un deuxième Procès-verbal de visite à la Commanderie de Beauvais Sur Matha, qui semble t-il fut réalisé par la Chambre Prieurale. Ce document épais d’une centaine de pages passe en revue toutes les possessions de la commanderie.

Les 26 et 27 May 1645, la délégation parvient à Angoulême. Ils sont reçus par Maître Pierre Dubois greffier du Présidial d’Angoulême. Se trouve parmi cette ambassade, Pierre Fouquerand de la Nouhe, Grand Prieur d’Aquitaine. Il est accompagné par les Frères Michel Jean des Guittons-Barronnière, commandeur d’Amboise, Frère Michel Sybille Barronnière, commandeur de Blizon, Frère René De Texel du Tertre, commandeur de Villegast, Frère François Petit de la Gerche, commandeur de l’Isle Bouchard et Puyraveau, Frère François Budes ? chevalier, seigneur du Tertre, frère Jouan, commandeur de Mauléon et La Lande-Verché, Frère Louis Torchard La Daune, commandeur de Royer et Villedieu, Frère Guy d’Alloygny-Boismorand, commandeur de Bourgneuf, Frère Anthoine Thomasset La Boislinière, commandeur de Chevalles, Frère René Salo, chevalier de Somagne et le notaire Maître Regnier. Dans ce document il est indiqué « que le surplus du revenu de la commanderie du Temple d’Angoulême consiste en plusieurs rentes seigneuriales scittuées en diverses paroisses communes à Angoulême, en la ville, faubourgs et franchises sur la paroisse de l’Isle (L’isle d’Espagnac), chaniers, Brie, Asnières et au village du Temple du Doignon à Blanzac ».

La commission négligera de se rendre à à la commanderie de Chaumontet à l’Isle d’Espagnac, ainsi qu’aux Temples de Brie et Champniers.

Un autre acte notarié du 28 Juillet 1651 , passé par Maître Martin, notaire royal, évoque l’installation d’un fermier pour gérer les biens des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le nommé Pierre Festiveau, ancien fermier des deux commanderies de du Temple d’Angoulême et du Dognon de Blanzac est remplacé par Maître Jacques Chemineau, sieur de la Guillottière.

En 1655, va se dérouler sur les lieux de la Commanderie d’Angoulême une seconde visite en compagnie des plus hautes autorités de l’Ordre Hospitalier. C’est encore Maître Pierre Dubois, greffier du Présidial d’Angoulême, qui perçoit toujours les fruits des revenus des Commanderies du Dognon de Blanzac et du Temple d’Angoulême et de ses dépendances de Chaumontet. Ce personnage utilise les compétences d’un nommé Bois, pour percevoir chaque année du Temple de Brie un demi-boisseau de froment et vingt deniers d’argent.

En 1655, les anciennes possessions de la commanderie se limitaient à une petite pièce de pré, d’un journal environ (2800m2), dénommé le « Le Pré de la commanderie », d’agriers ou terrages sur un village nommé Chaumontet à l’Isle d’Espagnac .

Presque, soixante dix ans plus tard, en 1723, les possessions du Temple d’Angoulême sont affermées par le Sieur Texereau moyennant un fermage annuel de 580 livres, six chapons gras, douze perdrix et deux cents truffes. A son décès, ces taxes augmentent et sa veuve doit verser, en 1729, 600 livres et accepter les mêmes autres conditions. Il est probable qu’elle ne pourra pas supporter seule le poids de cette charge et en 1730, c’est un Sieur Rousseau qui poursuit le fermage. Puis en 1739, cette charge évolue à Guillaume Filhon, notaire royal d’Angoulême, toujours pour la somme de 600 livres et 12 perdrix. Il conservera ce fermage jusqu’en 1749, auprès du Grand Prieuré d’Aquitaine.

L’année suivante, en 1750, sur un acte paraphé par Frère Philippe Joseph Delesmerie d’Eschoisy, chevalier, bailly de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Grand Prieur d’Aquitaine et Commandeur des commanderies de Blizon et Frétay et demeurant à l’Hotel Saint-Georges de Poitiers, les biens des commanderies passeront à Jacques Joubert en date des 9 et 15 Février 1750. Il donne pouvoir en son nom ; « au sieur Jacques Joubert, procureur au Présidial d’Angoumois de percevoir le bail à ferme, loyer et prix d’argent pour les revenus temporels des commanderies d’Angoulême et ses annexes…. Pour une durée de neuf ans entières et consécutives, ainsi que neuf levée de fruits et revenus, rentes, etc….».

Ces deux commanderies à cette époque sont membres de la Commanderie et Chambre Prieurale de Beauvais Sur Matha, dépendante du Grand Prieuré d’Aquitaine. Par la suite, un courrier émanant de Commandeur de Beauvais, retrace les possessions des deux commanderies. Dans cette missive il est dit : « Monsieur le Commandeur du Temple d’Angoulême pour sa commanderie composée de recettes dans la ville d’Angoulême, rentes, agriers au lieu de Chaumontet, paroisse de l’Isle d’Espagnac……….le tout du revenu de 1500H payera 75H et pour supplément du 20ème de l’an 1750 qui n’a point été compris au rôlle de la dite année, pareille somme 75H= 150 quatre sols pour livre, 30H = total 180H ».

Après cette date, plus aucun autre document n’évoquera le passé de la Commanderie d’Angoulême. Seul, ne subsiste de ce passé que le Logis de Chaumontet à l’Isle d’Espagnac qui a traversé le temps pour nous rappeler qu’il exista une Commanderie Templière sur la commune. Ainsi s’achève l’odyssée du Temple d’Angoulême.

COMMANDEURS DU TEMPLE D'ANGOULÊME - PROPRIETAIRES ET TITULAIRES DES FERMAGES DE LA COMMANDERIE SAINT-JEAN

Vers 1207, le commandeur de l’époque se nommait Frère Aymery Lambert qui dirigeait également les commanderies du Fouilloux et de Boixe.

10 Octobre 1514, Messire Jean Aubin, chevalier de Rhodes et Commandeur de Villegast,

10 Octobre 1514, « Frère Ythier Chamneuf Commandeur de « Chasteau-Bernard, Angles et le Temple d’Angoulême ».

En 1520, Regnaud de Saint-Simon, Grand Prieur d’Aquitaine, Commandeur du Temple d’Angoulême et du « Dougnon de Blansacq »,

En 1528, Jean Gazeau dit la « Fontaine », chevalier commandeur de Villegast,

8 Juin 1588, Jean Moulin, marchand d’Angoulême afferme les bâtiments et perçois les revenus du Temple d’Angoulême, du Dognon de Blanzac et de leurs annexes,

5 May 1595, Maïtre Jean Martin, notaire et praticien de Blanzac, perçoit toutes les rentes des Commanderies du Temple d’Angoulême et du Dognon près Blanzac,

5 Juillet 1598, le Sieur Noël Moulin, marchand d’Angoulême, perçoit « tous les agriers de blé, de vin, ainsi que des cens, rentes, lods, ventes et honneurs dépendant de la dite commanderie »,

1651, Pierre Foucrand de La Noue, Ministre et Chevalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Commandeur de des deux Commanderies Du Temple d’Angoulême et de Blanzac,

28 Juillet 1651, Pierre Festiveau, ancien fermier des deux commanderies de du Temple d’Angoulême et du Dognon de Blanzac,

28 Juillet 1651, Maître Jacques Chemineau, sieur de la Guillottière.

En 1655, Maître Pierre Dubois, greffier du Présidial d’Angoulême, qui perçoit toujours les fruits des revenus des Commanderies du Dognon de Blanzac et du Temple d’Angoulême et de ses dépendances de Chaumontet,

En 1723, les possessions du Temple d’Angoulême sont affermées par le Sieur Texereau,

En 1730, c’est un Sieur Rousseau qui poursuit le fermage du Temple d’Angoulême,

En 1739, cette charge évolue à Guillaume Filhon, notaire royal d’Angoulême,

En 1741, Philippe Joseph de Lesmerie d’Echoisy, Grand Prieur d’Aquitaine, Commandeur du Temple d’Angoulême, de Chaumontet, du Dognon En Pérignac,

Entre les 9 et 15 Février 1750, Jacques Joubert percevra le bail à ferme, loyer et prix d’argent pour les revenus temporels des commanderies d’Angoulême et ses annexes,

Après ce dernier personnage, plus aucun autre document n’évoquera, les tractations de fermages se rapportant au Temple d’Angoulême et ses annexes de Chaumontet à l’Isle d’Espagnac.

LE PROCES DES TEMPLIERS

Extraits des Interrogtoires des Templiers d’Angoulême

Jules Michelet dans son ouvrage « Le Procès des Templiers » publie des actes évoquant les interrogatoires subits par les Templier en 1307, aveux qui leur avaient été arrachés sous la torture. Parmi toutes les dépositions reconnues, nous avons réussi à identifier quelques templiers du Temple d’Angoulême, et a retrouver des témoignages de leur présence dans les minutes du procès, qui s’ils n’étaient pas commandeurs figuraient néanmoins dans les membres attachés à la commanderie. Nous avons minutieusement repris la presque intégralité des textes en latin puis demandé la traduction en français et reproduit les parties de manuscrits de ces interrogatoires.

Frère Arnaudus Breion de Goerta, sergent, du diocèse d'Engolisme

Un autre frère, Arnaud Breion, mentionna sa réception, treize ans plus tôt, dans la chapelle de la maison du Temple de « Banes. » Malgré l'erreur du scribe, qui transcrit, à chaque fois, « Banes » par « Baves », il ne fait aucun doute qu'il est question ici de Beauvais-sur-Matha. Dans une autre source, Mme Anne-Marie Legras dans son ouvrage, « Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Editions du CNRS – 1983 » rapporte dans,

Procès des Templiers ; tome II, page 180 ?

Frater Arnaudus Breion de Goerta serviens, Engolismensis diocesis, testis supra juratus, mantellum ordinis et barbam defferens, quinquagenarius vel circa, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per officialem Pictavensem, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur: Dixit namque se fuisse receptum in capella domus Templi de Banes Xantonensis diocesis, per fratrem Petrum de Madito militem quondam, circa festum Nativitatis Domini proximo preteritum fuerunt circiter XIII anni, presentibus fratribus Petro Danbon, et Gerardo de la Vernha, preceptore Petragoricensi, et Guillelmo de Planis servientibus, deffunctis, in hunc modum: nam cum peciisset panem et aquam ordinis, et ei concessi fuissent, fecit eum dictus receptor vovere et jurare castitatem, obedienciam, et vivere sine proprio, et imposito sibi mantello, receptor et astantes osculati fuerunt eum in ore.

Frère Arnaudus Breion de Goerta, sergent, du diocèse d'Engolism, témoin « assermenté ci-dessus, portant le manteau de l'ordre et une barbe, âgé d'une cinquantaine d'années environ, avec lequel il avait été instruit, acquitté et réconcilié par l'officier de Pictavens, après lui avoir lu et soigneusement expliqué chaque article, répondit qu'il ne savait ni croire, ni être dit avoir entendu parler de leur contenu sauf ce qui suit : Car il dit qu'il avait été reçu dans la chapelle de à la maison du Temple de Banes, dans le diocèse de Xanton, par son frère Pierre de Madito, ancien soldat, à l'occasion de la fête de la Nativité du Seigneur, il y a environ 13 ans, en présence des frères Pierre Danbon, et Gerardo de la Vernha, le précepteur de Petragoricense, et Guillaume de Planis, les serviteurs, étant morts de cette manière : car lorsqu'il eut acheté le pain et l'eau de l'ordre, et qu'ils lui furent accordés, ledit receveur fit il fit vœu et jure de chasteté, d'obéissance et de vivre dehors avec les siens, et mettant son manteau, le receveur et les spectateurs l'embrassèrent sur la bouche ». Nous n’avons pas trouvé dans le tome II et à la page indiquée ? mention de ce frère. nous l’avons néanmoins mentionné, faisant confiance à cette historienne de renom.

Procès des Templiers ; Tome I, Page 64

item, eisdem die et loco fuereunt adducti coram eisdem dominis commissariis (excepto domino archidiacono Magalonensi, qui jam, quoad ea que dicta die restaban agenda, se excusavit) frates subscripti, qui adducti fuisse dicebantur de Pictavia, videlicet frates Iterius de Lombihacho miles Lemovicensis, Petrus de Lonihis Remensis, Guillelmus de Sanzeto Lemovicensis, Helias Aymerici Lemovicensis, Galterus de Pincon Cameracensis, Aymericus Boeti Engolismensis, Guillelmus Vigerii Engolismensis, Matheus de Alveto Carmeracensis, Petrus de Rupe Turonensis, Matheus de Stagn Turonensis.....Qui singulariter et separatim interrogati, si volebant dictum ordinem deffendere, dixerunt et responderunt quod sic.

Frère Aymeric de Boeti d’Engolisme et Frère Guillaume de Vigerii d’Engolisme « aussi, au même jour et au même lieu, les frères soussignés, qui auraient été amenés de Pictavia, à savoir les frères Iterius de Lombihacho, soldat de Lemovice, furent amenés devant les mêmes seigneurs commissaires (à l'exception du seigneur archidiacre de Magalon, qui s'était déjà excusé, quant aux choses qui restaient à faire ledit jour) Pierre de Lonihis de Rem, Guillaume de Sanzeto de Lemovic, Hélias d'Aymeric de Lemovic, Galterus de Pincon de Camerac, Aymeric de Boeti d'Engolisme, Guillaume de Vigerii d'Engolisme, Matheus d'Alveto de Carmerac, Pierre de Rupe de Turon, Matheus de Stagn de Turon..... À qui, singulièrement et séparément, étant demandé s'ils voulaient défendre ledit ordre, ils dirent et répondirent ce qu'ils ont fait. »

Procès des Templiers ; Tome I, Page 89

Nomina vero fratrum predictorum qui dictis die et loco, predictis omnibus et singulis, ut premittitur, ibidem actis interfuerunt, sunt hec, videlicet fratres :

« Or, les noms des frères susdits, qui étaient présents audit jour et lieu, et chacun d'entre eux, comme il est mentionné, étaient présents au même endroit, à savoir, les frères » :

Procès des Templiers ; Tome I, Page 95

......Frater Guillelmus Vigerii Engolismensis, ……….Ger de la Torlandera Engoslismensis.....Acta fuerunt hec predictis die et loco, presentibus me Floriamonte Dondedei, Bernardo Filholi, Guillelmo Radulphi, Bernardo Umbaldi, Nicolao Constanciensi, hugone Nicolai, Johanne Loueti, et Johanne de Felinis notariis supradictis.

« ......Frère William Vigerius d'Engolisme, ……….Ger de la Torlandera d'Engolisme.....Selon le jour et le lieu susmentionnés, en présence de moi Floriamont Dondedei, Bernardo Filholi, William Radulphi, Bernardo Umbaldi, Nicolao Constance, Hugo Nicolai, Johanne Loueti et Johanne de Felinis, les notaires précités ».»

Procès des Templiers ; Tome I, Page 106

Frater Robertus Vigerii. quos dicti domini commissarii requisiverunt, si volebant aliquid dicere vel proponeread defensionem dicti ordinis coram eis, et si fecerant vel facere aut constituere intendebant aliquos procuratores ad predictam defensionem. Ad que dictus frater Reginaldus de Pruino pro se et aliis ibidem asistentibusac quibuscumque sibi adherentibus et adherere volentibus, quamdamcedulam tradidit et legit ibidem : cujusquidem cedule tenor sequitur in hec verba :

« Frère Robert Vigerius. dont les commissaires desdits seigneurs avaient besoin, s'ils voulaient dire quelque chose ou proposer devant eux la défense dudit ordre, et s'ils avaient fait ou avaient l'intention de faire ou nommer des agents pour ladite défense. A quoi ledit frère Reginald de Pruinus, en son nom et en celui des autres présents, ainsi que de ceux qui lui adhéraient et voulaient adhérer, remit un programme et l'y lut ; »

Procès des Templiers ; Tome I, Page 216

Et dixit ei dictus frater Symon quod multa alia erant precepta et statuta ordinis que non poterat tunc sibi explicare, sed alias explicaret ei, nunquam tamen ulterius dixixt sibi aliud, nec declaravit ; remansit tamen in cadem domo per annum, ut dixit; prius tamen quam recepisset habitum fuerat in eadem domo prepositus et administrator septem annis. Post predicta autem tradiderunt sibi mantellum, ut dixit. Requisitus si in dicta sua articulis, respondit quod non. Requisitus si ab aliquo alio audivit quod in dicto ordine essent dicti errores vel alii, respondit quod postquam fuerunt capti, audivit dici a fratibus Johanne Botan diocesis Pictavensiset Guillelmo dicti Santongier Xantonensis diocesis servientibus, quod aloqua inhonesta erant in dicto ordine. Riquisitus ubi et quibus presentibus audiverat dicti predicta, respondit se audivisse Parisius in domo ad Serpentem, die Jovis proximo preterita a prefato fratre Johanne Bota, et erant soli; et alias, in domo Templi Engolisme a dicto Guillelmo Sanctongier, sunt sex anni vel circa, presente N. Brossardi clerico Engolismensi, clavigero dicte domus.

« Et ledit frère Simon lui dit qu'il y avait beaucoup d'autres préceptes et statuts de l'ordre qu'il ne pouvait pas alors lui expliquer, mais qu'il les lui expliquerait d'une autre manière ; Il resta cependant dans cette maison pendant un an, comme il le dit ; mais avant de recevoir son habit, il avait été préfet et administrateur dans la même maison pendant sept ans. Après ce qui précède, ils lui remirent le manteau, comme il le dit. Lorsqu'on lui a demandé si cela figurait dans ses articles, il a répondu que non. S'il entendait de quelqu'un d'autre qu'il y avait des erreurs ou autres dans ledit ordre, il répondit qu'après qu'ils eurent été capturés, il l'entendit dire par les frères Johanne Botan du diocèse de Pictaven et Guillaume dudit Santongier servant dans le diocèse. de Xanton, qu'ils étaient en quelque sorte malhonnêtes dans ledit ordre. Ayant demandé où et avec qui il avait entendu ce qui précède, il répondit qu'il avait entendu Parisius dans la maison du Serpent, le jeudi suivant passé chez ledit frère Johannes Bota, et qu'ils étaient seuls ; et à d'autres moments, dans la maison du Temple d'Engolisme, par ledit William Sanctongier, depuis six ans ou environ, en présence de N. Brossard, le commis d'Engolismen, le maître de ladite maison. »

Nomina vero fratrum predictorum qui dictis die et loco, predictis omnibus et singulis, ut premittitur, ibidem actis interfuerunt, sunt hec, videlicet fratres : ......Frater Ger de la Torlandera Engoslismensis.....Acta fuerunt hec predictis die et loco, presentibus me Floriamonte Dondedei, Bernardo Filholi, Guillelmo Radulphi, Bernardo Umbaldi, Nicolao Constanciensi, hugone Nicolai, Johanne Loueti, et Johanne de Felinis notariis supradictis.

Frère Ger de la Torlandera de Engoslisme « Or, les noms des frères susdits, qui étaient présents audit jour et lieu, et chacun d'entre eux, comme il est mentionné, étaient présents au même endroit, à savoir, les frères : » « …..Ceux-ci ont été enregistrés le jour et le lieu susmentionnés, en présence de Floriamonte Dondedei, Bernardo Filholi, Guillelmo Radulphi, Bernardo Umbaldi, Nicolao Constanciensi, Hugo Nicolai, Johanne Loueti et Johanne de Felinis, notaires susdits. »

Frater Ger de la Torlandera de Engoslisme . . . . . . . . . . hii scripti sunt die et loco predictis, presentibus Floriamonte Dondedei, Bernardo Filholi, Guillelmo Radulphi, Bernardo Umbaldi, Nicolao Constanciensi, Hugone Nicolai; Johannes Loueti et Johannes de Felinis, notarii prenotati. Post hec, eadem die Mercurii revenimus ad dictam capellam adhrentem anle episcopali predicte, ubi vonveerunt omnes domini commissarii supradicti Quibus nos notarii prefati in scriptis reportavimus responsiones quas iidem fratres fecerant nobis notariis antedictis, et ibidem fuerunt adducti ad eorum presenciam predictus..... ..... frater Robertus Vigerii. Quos dicti domini comissarii requisiverunt, si volebant aliquid dicere vel proponere ad defensionemdictis ordinis coram eis, et si fecerant vel facere aut constituere intendebant aliquos procuratores ad predictam defensionem Ad que dictus frate Reginaldus de Pruino pro se et aliis ibidem asistentibus, ac quibuscumque sibi adherentibus et adherere volentibus, quamdam cedulam tradidit et legit ibidem; cupentidem cedule tenor sequitur in hec verba. Deinde eadem die mercurii ad dictam capellam contiguam aule episcopali dicto, ubi citati fuerunt omnes supradicti domini commissarii, ad quos nos supradicti notarii retulerunt in scriptis responsa que. iidem fratres dederunt nobis. predicti notarii, et ibi predicti adducebantur in presenciam eorum ..... ..... frater Roberti Vigerii cui opus fuit dicti domini Commissarii, si dicerent vel proponerent aliquid ad defensionem dicti ordinis coram v. et si procuratores ad dictam defensionem faciendam vel ordinandam fecerint, quibus dictus frater Reginaldus de Pruino, pro se et eis qui aderant, et eis qui adheserunt et volentibus adhaerere. ad eam rem programmata quaedam tradit et ab eo recitata; quod tenor annexii sequitur in hec verba: ............ »

Frère Ger de la Torlandera de Engoslisme Post hec, eadem die Mercurii revenimus ad dictam capellam adhrentem aule episcopali predicte, ubi vonveerunt omnes domini commissarii supradicti Quibus nos notarii prefati in scriptis reportavimus responsiones quas iidem fratres fecerant nobis notariis antedictis, et ibidem fuerunt adducti ad eorum presenciam predictus..........frater Robertus Vigerii. Quos dicti domini comissarii requisiverunt, si volebant aliquid dicere vel proponere ad defensionemdictis ordinis coram eis, et si fecerant vel facere aut constituere intendebant aliquos procuratores ad predictam defensionem Ad que dictus frate Reginaldus de Pruino pro se et aliis ibidem asistentibus, ac quibuscumque sibi adherentibus et adherere volentibus, quamdam cedulam tradidit et legit ibidem ; cujusquidem cedule tenor sequitur in hec verba : »

« Après cela, le même jour de mercredi, nous retournâmes à ladite chapelle attenante à ladite salle épiscopale, où furent convoqués tous les susdits seigneurs commissaires, à qui nous, les susdits notaires, rapportâmes par écrit les réponses que les mêmes frères nous avaient faites. les notaires susdits, et là les susdits furent amenés en leur présence..... .....frère de Robert Vigerius à qui les dits Lord Commissaires avaient besoin, s'ils voulaient dire ou proposer quoi que ce soit pour la défense dudit ordre devant eux, et s'ils avaient fait ou avaient l'intention de faire ou de nommer des agents pour ladite défense, à qui ledit frère Reginald de Pruino, pour lui-même et pour ceux qui y assistaient, et pour ceux qui lui adhéraient et pour ceux qui voulaient y adhérer, il remit un certain programme et y lisait ; que la teneur de l'annexe suit ces mots :............ »

Et dixit ei dictus frater Symon quod multa alia erant precepta et statuta ordinis que non poterat tunc sibi explicare, sed alias explicaret ei, nunquam tamen ulterius dixixt sibi aliud, nec declaravit; remansit tamen in cadem domo per annum, ut dixit; prius tamen quam recepisset habitum fuerat in eadem domo prepositus et administrator septem annis. Post predicta autem tradiderunt sibi mantellum, ut dixit. Requisitus si in dicta sua articulis, respondit quod non. Requisitus si ab aliquo alio audivit quod in dicto ordine essent dicti errores vel alii, respondit quod postquam fuerunt capti, audivit dici a fratibus Johanne Botan diocesis Pictavensiset Guillelmo dicti Santongier Xantonensis diocesis servientibus, quod aloqua inhonesta erant in dicto ordine. Riquisitus ubi et quibus presentibus audiverat dicti predicta, respondit se audivisse Parisius in domo ad Serpentem, die Jovis proximo preterita a prefato fratre Johanne Bota, et erant soli; et alias, in domo Templi Engolisme a dicto Guillelmo Sanctongier, sunt sex anni vel circa, presente N. Brossardi clerico Engolismensi, clavigero dicte domus.

« "Et ledit frère Simon lui dit qu'il y avait beaucoup d'autres préceptes et statuts de l'ordre qu'il ne pouvait pas alors lui expliquer, mais qu'il les lui expliquerait d'une autre manière ; Il resta cependant dans cette maison pendant un an, comme il le dit ; mais avant de recevoir son habit, il avait été préfet et administrateur dans la même maison pendant sept ans. Après ce qui précède, ils lui remirent le manteau, comme il le dit. Lorsqu'on lui a demandé si cela figurait dans ses articles, il a répondu que non. S'il entendait de quelqu'un d'autre qu'il y avait des erreurs ou autres dans ledit ordre, il répondit qu'après qu'ils eurent été capturés, il l'entendit dire par les frères Johanne Botan du diocèse de Pictaven et Guillaume dudit Santongier servant dans le diocèse. de Xanton, qu'ils étaient en quelque sorte malhonnêtes dans ledit ordre. Ayant demandé où et avec qui il avait entendu ce qui précède, il répondit qu'il avait entendu Parisius dans la maison du Serpent, le jeudi suivant passé chez ledit frère Johannes Bota, et qu'ils étaient seuls ; et à d'autres moments, dans la maison du Temple d'Engolisme, par ledit William Sanctongier, depuis six ans ou environ, en présence de N. Brossard, le commis d'Engolismen, le maître de ladite maison. »

Ainsi s'achève la triste histoire des Templiers d'Angoulême. La petite commenderie n'aura vécue que quelques siècles avant de disparaître définitivement du paysage patrimonial de la ville d'Angoulême.

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