LES MEULES DU MOULINS A VENT DE CLUZELET

UNE HISTOIRE DE LA MEUNERIE

Architecture et Technicité du Moulin de Cluzelet Le moulin à vent de Cluzelet est le seul moulin en état qui a traversé le temps et qui après une restauration intervenue en 2001 à l’initiative de la ville de Jonzac a repris du service après plusieurs siècle de sommeil.

Positionné sur une colline dominant la cité de Jonzac et la vallée de la Seugne, ce monument balayé par les vents occupait un emplacement idéal pour ses ailes. Construit en 1671, il fonctionna pour le bien de la communauté durant de nombreuses années, puis il tomba doucement en ruine.

Ce moulin appartenait à un propriétaire qui possédait également le moulin à eau élevé sur la Seugne, car le meunier en période de sécheresse continuait d’assurer pour le bien de la population locale la production de farine. Son habitation se trouvait d’ailleurs à cet endroit ombragé. Celui-ci se trouve de nos jours à proximité près du site du parc aquatique des Antilles de Jonzac.

Une fois sa restauration achevée au début 2000, il ne restait plus qu’à trouver le meunier idéal pour faire fonctionner à nouveau le moulin. Ce travail fut dévolu à M. Florian Dandonneau, meunier du Moulin Le cluzelet. C’est lui qui aujourd’hui conte au amoureux du patrimoine et aux touristes, les secrets du meunier et le fonctionnement du moulin.*

Les Graffiti

Ils concernent des gravures évoquant des dates d’occupation, de construction ou de fonctionnement du moulin. Quelques noms de personnages pourraient se rapporter à plusieurs meuniers ayant pratiqué leur métier durant un certain laps de temps.

Nous avons également repéré des figures plus ou moins précises de navires, d’ancre marine, des animaux (âne, chien), de figures géométriques, de marques de tailleurs de pierres (rosaces, cercles), de dates, de fragments de textes, de christianisation, de soleil, de meules, de silhouettes humaines (meuniers ?), des sacs de grain en toile, deux pèlerins, une coquille Saint-Jacques ou une ampoule de pèlerin. Voici l’échantillonnage de graffiti recensés sur les murs extérieurs et intérieurs du moulin.

Technicité et Architecture du moulin

D’un point de vue technique, le moulin est équipé de quatre ailes et d’une guivre ou queue qui actionnée par un cabestan permet de tourner les ailes sous le vent lorsque le moulin est à l’arrêt. Des pieux étaient ancrés en terre tout autour du moulin, le cabestan étant arrimé à l'un d'entre eux, la queue du moulin recevait l'attache de la chaîne ou de la corde. Arrimer par une chaîne à celui-ci le meunier tourne le bras du cabestan et déplace ainsi les ailes qui se meuvent lentement à la force des bras. Lorsqu’il n’y a pas de vent, c’est un moteur électrique qui fait fonctionner le moulin. La guivre est une longue perche ronde qui mesure 14 mètres de long depuis le haut du toit jusqu’au sol. Elle sert à orienter les ailes au vent en tournant la coiffe (toit du moulin) et c’est l'ensemble de la toiture qui pivote sur la tour circulaire du moulin à l’aide de galets permettant la circulation rotative du toit. D’un point de vue architectural, le moulin outre ses quatre ailes, est percé de deux portes, l’une vers le Nord et l’autre en direction de l’Est. L’escalier en bois permet d’accéder à toute la machinerie qui se développe sur deux étages.

Au premier on aperçoit déjà quelques éléments de celle-ci, mais le plus important et le plus intéressant du mécanisme général sont le rouet dentelé, la lanterne, le gros fer, les meules, tournante et dormante, la trémie, l’auget et l’arescle qui se trouvent au deuxième étage. M. Florian Dandonneau, meunier de Cluzelet, n’a pas trop de ses deux bras et deux jambes pour assurer un bon fonctionnement du moulin et monter les deux étages menant à la machinerie.

Le Système de Broyage du Grain

Installé sous le toit, le rouet aux dents de bois, entrainé par l’arbre moteur actionné par le vent dans les ailes du moulin actionne à son tour le pignon ou la lanterne qui qui fait mouvoir la rotation des meules. La meule tournante entre à cet instant-là, en rotation sur la meule dormante. Le grain est alors versé dans la trémie, puis le grain glisse dans l’auget qui déverse les semences dans l’œillard. Celui-ci une fois broyé, se déverse depuis la trémie d’échappement dans le blutoir. Le blutoir est un cylindre de section hexagonale qui tourne horizontalement sur son axe et divisé en deux parties qui forment le tamis. Ce contenant à l’armature de bois, est calfeutré d’un tissu en crin ou en soie étanche, appelé de laize, au maillage très fins, serré ou plus large pour chacun des compartiments. L’armature en bois est garnie de petites masses de bois qui coulissent librement sur les rayons intérieurs et qui, quand le cylindre tourne, viennent frapper l’armature extérieure, afin d’empêcher la mouture d’adhérer au tamis.

Parvenue dans ce dernier, la mouture est dirigée dans deux sortes de tamis qui reçoivent, l’un la farine fine, l’autre la farine grise, tandis que le son est orienté dans un sac installé au pied du blutoir. Des entonnoirs placés sous le cylindre récupèrent les différentes qualités de farine, pour les conditionner dans des sacs séparés.

Le Monte-Sacs du Moulin

L’ensemble est amarré à la poutraison du moulin. Tous les éléments du monte-sacs sont en bois, exception faite, bien sûr, de la courroie, de sa chaîne et des cordages. Sur un châssis porteur, un système de poulies lisses et à gorge, sont reliées par courroie et cordage. Ces opérations sont exécutées manuellement par le meunier.

Les Meules du Moulin

Au moulin de Cluzelet nous avons observé trois meules en pierre calcaire. Une meule tournante, une meule dormante, toutes deux installées au second étage du moulin et entrant dans la fabrication de la farine et une troisième posée dans l’herbe à l’extérieur du moulin.

La meule tournante horizontale fut installée en 2001. Sa vitesse de rotation est de 1 tour par seconde. Elle possède un diamètre de 1,70m, pour une épaisseur d’environ 25cm.

La meule extérieure provient du moulin à eau de Chez Bret. Cette meule git dans l’herbe à proximité de l’entrée du moulin. A son origine, elle proviendrait des meulières de La Ferté-sous-Jouarre. Elle est cerclée d’un fer en métal et elle taillée dans un calcaire granuleux. Elle est percée d’un œillard qui renferme dans sa cavité une pièce de métal dentelée. Cette pièce métallique possède un diamètre de 19cm. Cette meule a un diamètre de 1,23m et son épaisseur atteint 15cm. Elle est formée de trois carreaux de pierre dont l’un pourrait n’être qu’une cassure ancienne dû à l’usure ou à un choc lors du déplacement. Le premier carreau mesure 1,03m, le second 0,94m et le dernier 1,03m

Les Graffiti

Ils concernent des gravures évoquant des dates d’occupation, de construction ou de fonctionnement du moulin. Quelques noms de personnages pourraient se rapporter à plusieurs meuniers ayant pratiqué leur métier durant un certain laps de temps.

Nous avons également repéré des figures plus ou moins précises de navires, d’ancre marine, des animaux (âne, chien), de figures géométriques, de marques de tailleurs de pierres (rosaces, cercles), de dates, de fragments de textes, de christianisation, de soleil, de meules, de silhouettes humaines (meuniers ?), des sacs de grain en toile, deux pèlerins, une coquille Saint-Jacques ou une ampoule de pèlerin. Voici l’échantillonnage de graffiti recensés sur les murs extérieurs et intérieurs du moulin.

La Girouette

Cette élégante œuvre métallique est hissée sur le sommet du toit du moulin. Elle représente un meunier marchant sur une flèche indiquant l’orientation du vent. Celui-ci porte sur le dos un sac de toile rempli de grain qu’il tient de sa main gauche et il est chaussé de sabots. De son bras droit tendu, il indique du doigt de sa main la présence d’un épi de blé fixé sur l’extrémité de la pointe de la flèche de la girouette. Cet épi est recourbé vers le ciel. Une petite souris semble grignoter les grains de l’épi de blé. Un petit chat, la queue levée vers le meunier, s’avance silencieusement vers la souris.

nsi s’achève notre description du Moulin de Cluzelet et de ses meules. Ce monument rural de notre patrimoine méritait que l’on s’attarde quelques instants sur l’histoire de son passé et qu’une étude historique retrace son cheminement à travers le temps.