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TEMPLIERS, COMPAGNONS DES DEVOIRS ET PELERINS EN TERRE SAINTE



TEMPLIERS, COMPAGNONS DES DEVOIRS ET PELERINS EN TERRE SAINTE

PREAMBULE

Il n'est pas dans notre propos de créer un nouveau site sur les Chevaliers du Temple, pour cela il existe suffisamment d'ouvrages et de sites intéressants ou le lecteur trouvera tout ce qu'il désire, non, notre but est de parler d'une page d'histoire de notre département ou des hommes s'engagèrent pour des contrées lointaines en partant d'Angoulême ou de la Charente. C'est pour cette raison, que pour planter le décor, nous commençons notre article par rappeler le nom des deux fondateurs de l'Ordre du Temple, Hugues de Payns, Godefroy de Saint Omer et de son deuxième grand maître, Robert de Craon, qui avant de diriger ce grand ordre chevaleresque vint en Charente pour un projet de mariage qui échoua et changea sa vie. La création de l'Ordre du Temple changea les mentalités durant plusieurs siècles. Il fut à l'origine de la création du compagnonnage et un élan de foi transporta des millions d'individus dans des contrées lointaines, desquelles ils ramenèrent non seulement, un savoir faire architectural, mais aussi des coutumes pèlerines (Mains de pénitences, mains de pèlerins) qui se propagèrent à toute l'Europe, ainsi que des objets reliquaires qui nous racontent leur histoire tourmentée et merveilleuse.

Attributs Vestimentaires et Militaires des Templiers

Le Sceau des Templiers

"Sceau de Pauvreté", car il porte deux chevalier sur une seule monture associé à la croix du Temple, peut-être Hugues des Païens et Geoffroy de Saint-Omer, les deux fondateurs de l'ordre. Toutefois, cette hypothèse est peu vraisemblable car les articles 33 & 34 de la règle de l'Ordre sont précis, ils précisent que chaque chevalier Templier doit avoir au moins 1 cheval et 1 écuyer. La règle indique qu’il est d'ailleurs préférable que le Templier possède trois chevaux. Néanmoins le sceau qui serait apparu vers l’an 1124 car il est attesté officiellement en 1156, par le maitre Bertrand de Blanquefort qui le fait sien, rappellerait la création de l'Ordre et ces deux fondateurs. En effet, avant que l'ordre soit créé, il était dit que Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer étaient si pauvres, qu'ils n'avaient qu'une seule monture pour deux. De là viendrait le symbole des templiers que l'on peut apercevoir sur nombre de leurs sceaux. Mais cette dernière supposition, nous parait être qu'une énième légende concernant les Templiers, car comment deux chevaliers appartenant à la vieille noblesse auraient-ils été sans ressources. Cette supposition n'est qu'une nouvelle invention légendaire destinée à entretenir le mystère qui entoure l'Ordre depuis sa disparition en 1307.

Le Gonfanon "Beaucéant"

L’étendard ou gonfanon des Templiers, est souvent appelé "Baucéant". Celui qui le porte est denommér le "Gonfanonier". Il ne doit en aucun cas le baisser, ni le perdre, car c'est un immense honneur que de le porter, pour un Templier. Cet étendard stimule l'ardeur des chevalier du Temple et il leur interdit de reculer où de demander grâce au combat. Ils doivent combattre jusqu'à la mort.

Ses couleurs se décrivent ainsi : "d'argent au chef de sable, à une croix de gueules". L'argent désigne la couleur Blanche et Le sable correspond au noir. Les gueules correspondent à la couleur Rouge. Le gonfanon recevra sa croix pattée de rouge, en 1145, des mains du Pape Eugène III. Le blanc du Baucéant symbolise la franchise et la bienveillance envers les amis, le noir quant à lui annonce de terribles guerriers aux ennemis ou encore les ténèbres après la lumière, la mort après la vie. On dit également que ces deux couleurs furent tout simplement choisies en l'honneur de deux ordres existants en France : les moines Clunisiens, habillés de noir et les moines Cisterciens habillés de blanc. Le Gonfanon Baucéant, à la fière devise templière, devient célébre sur les champs de bataille par ces couleurs visibles et reconnaibles par les Sarrasins. La moitié noire symbolise la piété des moines Clunisiens, alors que la moitié blanche rappelle la pureté des moines Cisterciens de Saint-Bernard qui prêcha la croisades en Terre Sainte, orné de la croix rouge.

La Devise des Templiers

« Non nobis, Domine, non nobis, sed nomini tuo da glorian » "Non pour nous, seigneur, non pour nous, mais à ton nom seul, donne la Gloire" ! Ce texte latin est issu du Psaume 113,v9 selon la numérotation de la Vulgate, version latine de la Bible, traduite initialement par Jérôme de Stridon à la fin du IVe siècle, qui correspond au Psaume 115,v1 dans toutes les autres bibles chrétiennes qu'elles soient catholiques ou protestantes.b "Non nobis" est un court hymne latin prononcé comme une prière d'action de grâce et une expression d'humilité. Au combat, leur cri de guerre était : " A moi , beau sire ! Baucéant à la rescousse ! " Leur mot de ralliement était : " Vive Dieu Saint Amour ! ". Les Chevaliers du Temple détiennent dans leur mains les deux instruments de leur mission : l’épée, destinée à défendre les lieux saints et à protéger ceux qui s’y rendent et la charrue, qui leur permettra de mettre en culture les terre de l’occident pour approvisionner l’Orient en céréales et en bétail.

Ces quelques mots sont également prononcés, lors du serment que prête le templier au moment son initiation.

« Au nom de la Très Sainte, Bénie et Glorieuse Trinité et en présence des Chevaliers ici assemblés, par ceci et sur ceci, je promets et jure très solennellement de ne jamais révéler les secrets d’un Chevalier du Temple à quiconque n’aurait pas reçu ce grade, sauf à un Candidat à ce celui-ci, au sein d’une Préceptorie légitime de Chevaliers du Temple, et seulement lorsque j’y remplirai les fonctions de Précepteur régulièrement installé. Je promets, en outre, solennellement que je maintiendrai et défendrai fidèlement la sainte foi chrétienne contre toutes les attaques, non provoquées, de ses ennemis; que je ne ferai pas, même en colère, couler le sang d’un Chevalier du Temple, à moins que ce ne soit pour une juste guerre entre pays ou princes souverains; mais au contraire, je le défendrai, même au péril de ma vie, partout et chaque fois que sa vie ou son honneur pourraient être en danger; que je protégerai, dans toute la mesure de mes moyens, les parents et amis les plus proches et les plus chers de tout Chevalier du Temple, et leur éviterai, si possible, tout préjudice, péril ou violence auxquels ils pourraient se trouver exposés. Enfin, je promets très sincèrement d’obéir aux plus hautes autorités du pays où je réside ou pourrais résider; d’observer strictement et de maintenir les Anciens Règlements et Lois de l’Ordre ainsi que les Statuts du Grand Prieuré de France, et de répondre et obéir, autant que je le pourrai, aux convocations qui me seront envoyées. Tous ces points, je jure de les respecter fidèlement, sans hésitation, restriction mentale ou faux fuyant d’aucune sorte. Que le Christ m’aide et m’arme de fermeté pour tenir cette obligation solennelle. Je jure de consacrer mes discours, mes armes, mes forces et ma vie à la défense des mystères de la fois, et à celle de l’unité de Dieu. Je promets aussi d’être soumis et obéissant au Grand Maître de l’Ordre. Toutes les fois qu’il en sera besoin je passerai les mers pour aller combattre, je donnerais secours contre les Rois et Princes Infidèles et en présence de trois ennemis je ne fuirais point, mais quoi que seul je les combattrai si ce sont des infidèles. Non nobis, Domine non nobis, sed nomini tuo da gloriam ».

Hugues de Payns, Fondateur de l’Ordre du Temple

Hugues II de Payns serait un chevalier champenois, mais il existe une hypothèse ardéchoise qui situerait sa naissance dans cette province. Il serait né entre 1070 et 1080 et mort en 1136. Certains historiens situe sa naissance en 1074. Fondateur et premier maître de l'ordre du Temple, Hugues II de Payns vécut en Champagne pendant la première période de sa vie. Dans sa traduction française de l'"Eraclès", Guillaume de Tyr le nomme ainsi : « Hues de Paiens delez Troies ». Ce village de Payns, dont il porte le nom, se trouve à 12 km au nord-ouest de Troyes, ancienne capitale de la province et résidence des comtes champenois. L'appellation du nom de Payns figure dans 65 manuscrits des XIIe et XIIIe siècles et sous de nombreuses orthographes : « Peanz, Painz, Pahans, Pedaneis, Paienz, Paaent, Pedannus, Pedannis, Paencio, Peantio, Paanz, Painis, Pedano, Pedans, Pedaneis, Pedennagio, Paens, Paianis, Paieno… ». La prononciation qu'il convient d'employer est « pin ». Dans la version ardéchoise, hypothèse de Michel des Chaliards, Hugues de Payens serait né au château de Mahun, dans le Vivarais, d'après des sources qui remonteraient au XVIIe siècle, en 1644. Mais cette version est contestée et la majorité des historiens sont unanimes pour rejeter cette interprétation.

Hugues II de Payns était l'un des deux fils d'un second mariage de son père, nommé Hugues comme lui et premier du nom, avec une demoiselle Montigny. Hugues II, accompagnera pour son premier voyage en Terre Sainte en 1104, son suzerain Hugues de Champagne et ils en reviendront en 1107. Il se mariera dès son retour, avec Élisabeth de Chappes, en 1108 . De cette union qui ne dura que quelques années, naitra quatre enfants, Gibuin, qui deviendra vicomte de Payns et de Chappes, Thibaud ecclésiastique, qui sera élu à la charge d'abbé de l'abbaye Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens en 1139 et partira en 1146 en Orient, où il trouvera la mort, au cours de la deuxième croisade, Isabelle, la seule fille du couple, qui se mariera à Gui Bordel, qui mourra au cours de la deuxième croisade et Herbert, le dernier enfant qui aura une descendance dont la trace ne se perd qu'au début du XVIe siècle. Son épouse décèdera peu après et Hugues II retournera en 1113 ou 1114 en Terre Sainte. Hugues de Payns rejoint Godefroy de Saint-Omer, qui organisait ce qui allait devenir en 1119 la milice des "Pauvres Chevaliers du Christ". C'est en 1120 que leur naît l'idée de créer une milice indépendante appelée "Militia Christi". Elle sera à l'origine de la création de l'"Ordre du Temple", fondé en 1129 au concile de Troyes. Entre 1127 et 1129, il va parcourir l'Europe pour chercher des soutiens financiers et lever une armée. Il va mettre en place un réseau de commanderies, chargées de fournir chevaux, guerriers et argent, et tout ce qui indispensable à la lutte contre les sarrasins en Terre sainte. On peut considérer que la première commanderie templière qui fut créer en France en 1127, date de son passage en Champagne ou le comte Thibaud II, lui donne une maison à Barbonne. De retour en Palestine en 1129, avec un fort contingent de recrues, il dirigera l'ordre du Temple pendant près de vingt ans, jusqu'à sa mort en Terre sainte en 1136. À sa mort, l'Ordre Temple était devenu l'une des principales forces politiques et militaires du royaume de Jérusalem.

Godefroy ou Geoffroi de Saint-Omer, Fondateur de l’Ordre du Temple

Godefroy de Saint-Omer serait né entre fin décembre 1075 et début janvier 1076, dans le château familial. Il est le fils de Guillaume, chatelain du lieu, et est issu de la famille des seigneurs de Saint-Omer. Guillaume Ier, seigneur de Saint-Omer, et son fils Hugues, participèrent à la première croisade en tant que vassaux de Robert II de Flandre. Ses parents particpèrent activement à la libération de Jérusalem et se distinguèrent lors des combats. Hughes de Saint-Omer y aurait été alors remarqué comme étant un des meilleurs chevaliers du royaume de Jérusalem. Un autre de ses parents, Gautier de Saint-Omer fut prince consort de Galilée et de Tibériade (1159 – 1171).

Lorsque le cortège de la première croisade, parti de Boulogne sur mer, passe à Saint-Omer le 18 Aout 1096, Geoffroy et ses trois frères Guillaume, Hugues et Gérard, le rejoignent. Ils y retrouvent leurs amis, Godefroy de Bouillon et Baudouin, futur Roi de Jérusalem. Selon Guillaume de Tyr, c'est en 1118, qu'Hugues de Payns et Godefroi de Saint-Omer, demandèrent à être reçu par le patriarche, Gormond de Jérusalem. Ils lui exposèrent les raisons de leur démarche et lui demandèrent de reconnaitre officiellement leur futur ordre. Ils prononcèrent leurs voeux en sa présence, puis Geoffroy de Saint-Omer et Hugues de Payns, fondèrent la milice des "Pauvres Chevaliers du Christ" qui deviendra "l’Ordre du Temple" en 1129, au service des chanoines du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Geoffroy fera deux allers et retours entre le royaume de France et Jérusalem, entre 1120 et 1129. Lors de son bref retour en Flandre en 1127, il créera à Ypres, la première commanderie d’occident.

En 1128, Geoffroy obtient du concile de Troyes, un règlement et des statuts pour ses braves compagnons les "Pauvres Chevaliers du Christ". qui résident en Terre Sainte. En 1130, il repart à Jérusalem avec Hugues de Payns, emportant d'énormes sommes d'argent, des biens immenses reçus de la couronne d’Angleterre et après avoir convaincu sa famille de donner à l'ordre les redevances des Flandres du Comte Guillaume Cliton.

Selon l’hypothèse retenue par certains historiens Geoffroy serait mort après l'an 1140. Nommé duc de Thèbes en Grèce, c’est dans cette contrée lointaine qu’il aurait terminé sa vie aventureuse de Templiers, vers l'an 1150.

Robert IV De Craon dit « Le Bourguignon » Grand-Maître de l’Ordre du Temple

La destinée exceptionnelle de ce Grand-Maître de l’Ordre des Templiers trouve son origine dans nos terres charentaises. Notre histoire régionale est intimement liée à la sienne et elle fut probablement à l’origine de sa profession de foi et de sa décision de se faire croisé. Personnage clé de l’Ordre tout juste créé, il va en devenir le législateur et lui donné les règles qui resteront les siennes jusqu’en 1312.

L’histoire de la vie légendaire de Robert de Craon, dit « Le Bourguignon », surnom qu’il tenait de son grand-père, commence donc en Charente. Nous ne pouvions poursuivre notre récit sans évoquer cette page d’histoire qui trouve ses racines dans notre département.

La lignée des seigneurs de Craon est originaire de l’Anjou et de la famille de Nevers. Robert est né de Renaud sire de Craon, comte de Nevers et d’Egmagen de Vitré. Il est le troisième fils de la maison. Considéré comme un chevalier gentilhomme, il passe pour un homme sage bienveillant et intelligent.

Robert nait vers la fin du XIe ou au début du XIIe siècle. Cadet de trois frères, il quitte sa province et vient s'installer en Aquitaine ou le comte d'Angoulême, Vulgrain II, son parent l'a fiancé avec la fille d'un seigneur, en 1125. Mais cela déplait au duc d'Aquitaine Guillaume IX "Le Troubadour" et une querelle éclate entre les seigneurs qui fera rompre les fiançailles. Jourdain VI Eschivat s’éteint en 1124. Il était le dernier descendant mâle de Aimard, seigneur de Chabanais et fils de Jourdain III. Aimard avait épousé Barreld, sœur du Comte d’Angoulême, Foulques Taillefer. Aimard avait construit le château de Confolens. La mort de Jourdain VI Eschivat posait un problème de succession car sa fille, Amélie de Chabanais, son unique héritière, était également la nièce du Comte d’Angoulême, Vulgrain II. Ce dernier était de plus suzerain des terres de Chabanais et de Confolens. Il devenait donc urgent pour Vulgrain, de choisir un prétendant de son choix à la jeune fille qui lui serait un précieux vassal. C’est donc avec empressement qu’il fiança sa nièce à l’un de ses parents, Robert de Craon dit « Le Bourguignon ». Aimard, seigneur de La Rochefoucauld et de Verteuil, à qui cette union future déplaisait, fit valoir ses droits sur les seigneuries de Chabanais et de Confolens par sa femme, proche parente de Jourdain VI. Avec le soutien de Guillaume IX de Guyenne, Duc d’Aquitaine il s’empara des terres constituant l’héritage d’Amélie. Après cet échec militaire de Vulgrain II, le mariage de Robert et d’Amélie se trouva remis en question. Sur les conseils de son parent, Robert de Craon rompit ses fiançailles avec Amélie et leur mariage fut annulé. Politique oblige…..

Une autre source bibliographique réfute la première hypothèse de l'union charentaise de Robert. Selon, Claude Mansuet Jeune, Chanoine Régulier de l'Ordre de Prémontré, Docteur en Théologie, Prieur de l'Abbaye d'Etival, Robert de Craon aurait été marié avec Richeze, soeur unique de Saint Anselme, Archevêque de Cantorbéry et celle-ci lui aurait donné plusieurs enfants, qui moururent tous en bas âge. Seul, l'aîné, nommé Anselme, survécut et consacra sa vie au service des saints autels dans l'Eglise de Cantorbéry. l'Archevêque de Cantorbéry son oncle protègera son neveu qui deviendra, abbé de Saint-Edme. Il se rendra à Rome, et remarqué par le Pape Pascal, il le fera Abbé de Saint-Sabbas, puis lui confiera l'Evêché de Londres. " Il aime Dieu, dit le saint Prélat écrivant à Robert ". Lorsqu'il vint en pensée à Robert de faire le voyage de la Terre-Sainte, il s'en ouvrit au saint Prélat, qui lui répondit en ces termes: « S'il est vrai que vous ayez conçu le dessein de faire le voyage de Jérusalem pour l'honneur de Dieu et le salut de votre âme, et que vous n'ayez pas voulu vous mettre en route sans m'avoir consulté et votre fils Anselme, je loue vos dispositions, et vous conseille de ne pas traîner après vous le fardeau de vos péchés, mais de vous affermir dans la résolution de vivre en bon Chérirent, conformément aux obligations de votre état: commencez par une bonne confession générale de toute votre vie, et que votre absence n'occasionne aucun tort à votre épouse, dont le caractère bienfaisant vous est mieux connu qu'à personne ; faites en sorte de ne pas l'abandonner sans secours ni conseils, et que, si la Providence vient à disposer de vous, elle ne soit pas obligée de sortir de votre maison contre son gré, mais qu'il lui soit libre d'y servir Dieu tant qu'elle vivra, et d'y prier pour votre conservation et le salut de votre âme. Mettez donc ordre à vos affaires, comme s'il s'agissait de paraître à ce moment devant Dieu. Quant à ma bénédiction que vous demandez, je prie le Seigneur de vous accorder lui-même la sienne, de vous combler de ses grâces, et de vous seconder dans toutes vos entreprises. » Ce ne fut donc qu'après avoir bien consulté, et non par dépit, que Robert de Craon partit pour la Terre-Sainte. Ce fut encore moins pour se faire Templier, puisque, quand il quitta son épouse, c'est-à-dire, vers 1107, avant la mort de Saint Anselme, il n'était pas encore question de cette Chevalerie. Ce n'est que vers 1130, après la mort de Richeze, que Robert prononça ses voeux.

il quitte l'Occident en 1125 et part en Terre sainte. Il y devient rapidement templier. Robert n'est pas présent au Concile de Troyes qui était réuni pour légiférer sur l'ordre du Temple. Il fait adopter la structure hiérarchique et devient sénéchal, ce qui fait de lui après le Grand-Maître, le second personnage le plus respecté au sein des Templiers. Toutefois, il est de retour en Occident en 1132. Il sera à l’origine de la mise en place des premières commanderies templière d’Occident.

Après la mort d’Hugues de Pays, le 24 Mai 1136, reconnu par ses pairs pour sa bravoure au combat et ses valeurs morales et humaines il est nommé Grand-Maître de l’Ordre le 20 Novembre de la même année. C’est sous son magistère que le pape Innocent II autorise les Templiers à porter la croix de « Gueules » sur le cœur et l’épaule gauche.

La bulle « Omne datum optimum » du 29 Mars 1139 pose les fondements de tous les privilèges et droits immenses concédés aux Templiers par le pape. L’Ordre peut à présent avoir ses propres prêtres. Ses chapelains assurent le culte religieux dans leurs multiples établissements et ne dépendent plus de l’autorité des archevêques, évêques et archiprêtres. En Charente cette prérogative va s’illustrer à la commanderie du Fouilloux où le cultor de la paroisse avait convié l’archiprêtre d’Aunac à venir visiter la chapelle du Fouilloux. Le commandeur s’y opposa et l’affaire tourna au conflit qui s’acheva sur une lettre d’excuse du curé qui dut reconnaitre qu’il avait outrepassé ses fonctions. Dans ce conflit se retrouve l’application des privilèges accordés dans la bulle « Omne datum optimum ». Les Templiers seront exempts de la dîme, ne souffriront pas de l’ingérence des évêques dans les affaires spirituelles de l’Ordre. Tout au long de son magistère, Robert de Craon obtiendra des papes, des élargissements toujours plus avantageux aux privilèges de l’Ordre. Alexandre III, le nommera dans un texte adressé au clergé, extrait de « Omne datum », « Notre cher fils Robert ». La Grande Charte de 1139 destinée à Robert de Craon le désigne sous l’appellation « Robert, Maître de la Chevalerie religieuse du Temple qui est située à Jérusalem ».

Le chroniqueur Guillaume de Tyr le cite omme faisant partie des chevaliers qui se joignirent en 1148 à l'armée de Louis VII et Conrad III, lors de la seconde croisade, notamment au cours du siège de Damas. L'obituaire de Reims signale sa mort le jour des ides de janvier, soit le 13. Selon l'acte, confirmé par Garcia, comte d'Aragon, ce ne peut être qu'en 1149. Robert de Craon ayant consacré sa vie au Temple, devint plus puissant que tous ceux auxquels il aurait dû obéissance s’il était resté en Occident. Son destin en avait décidé autrement et nul doute que l’Ordre du Temple n’aurait pas connu une telle grandeur s’il n’en avait pas été le Grand Maître.

Qu'est-ce que Saint-Devoir

Lorsque, Hugues de Payns rassembla en mars 1146, les Chevaliers du Temple sur la colline de Vézelay, il fit appel aux travailleurs du bâtiment qu’étaient les compagnons. Tailleurs de pierre, charpentiers, pontonniers, maçons et tous les corps de métiers s’y rapportant répondirent à son appel et constituèrent le premier corps historique du génie militaire des croisades.

C’est ainsi que ces hommes entrés au service du nouvel ordre militaire reçurent la règle nommée « Saint-Devoir ». L'existence certaine du Devoir est attestée dès l'an 1150. Le serment de fidélité à cette règle eut lieu à l’abbaye de Fontenay, en Côte d’Or. C’est également dans cette abbaye que fut mis au point le procédé géométral connu sous le nom de « Trait » de coupe de pierres ou de charpentes, tirés des principes du mathématicien Grec Euclide (vers 300 av JC).

Ce furent environ dix milles ouvriers constructeurs qui répondirent à l’appel de la croisade. Vers 1148, débuts du « Saint-Devoir » apparut au Proche Orient le premier essai d’architecture ogivale avant même l’implantation des grands chantiers gothiques du royaume de France.

Nous devons aux hommes du "Saint-Devoir de Dieu" lors de la seconde croisade, l’édification des monuments militaires et religieux suivants :

- Le Krak des Chevaliers,

- Le Château Pèlerin à Saint-Jean d'Acre

- La Grande Basilique de Damas et plusieurs autres.

Après les persécutions que subirent les templiers sous la royauté de Philippe IV Le Bel avec la complicité de Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux qui devint Pape sous le nom de Clémént V, il est probable que les Chevaliers du Temple se cachèrent parmi les Compagnons du "Saint-Devoir de Dieu". On peut considérer que l'épisode de la mort de Jacques de Molay en 1314, fut à l'origine de ce que l'on pourrait considérer comme la première grève nationale de l'histoire de France. Un vent de contestation se répandit sur tous les grands chantiers de cathédrale. De mystérieux cavaliers visitèrent les ouvrages en construction et après quelques échanges avec les architectes et compagnons, le travail s'interrompit dans tout le royaume et les ouvriers quittèrent les chantiers. Le territoire entier fut frappé par ce phénomène à la grande stupéfaction du clergé qui ne comprenait pas ce qui se passait. Cet évènement nous montre combien furent étroite les relations entre Chevaliers et Compagnons, en ces temps reculés.

Conservé à la Bibliothèque Nationale, un manuscrit décrit une réception de Compagnons par le Grand Maître des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem sur le chantiers des fortifications de Rhodes, assiégé par les Turcs en l'an 1480.

Nous retrouverons cette page d'histoire, peinte sur les murs de la commanderie templière de Cressac dans le sud Charente. Les chevaliers du Temple accordèrent aux meilleurs de ces compagnons, le port de la "Canne". Cette distinction attribuée au compagnon d'Orient, à la même valeur que l'épée portée par les chevaliers et les nobles. La "Canne" est l'épée de l'ouvrier, du Compagnon, son titre de noblesse.

Encouragés par les princes de Lusignan, les hommes du Saint-Devoir montrèrent tout leur savoir, dans l’élévation de plus de trois cents églises, d'innombrables commanderies et de nombreux palais.

De nombreux compagnons du Poitou-Charentes accompagnèrent ces princes en Terre Sainte. C’est aux Tailleurs de pierre angoumoisins que l’on doit la construction de la cathédrale bysantine Saint-Marc de Venise. De retour à Angoulême après leur périple en Terre Sainte, ils entreprendront trois chantiers de la plus haute importance. Ils vont mettre en chantier la construction des trois cathédrales bysantines, considérées dans l’histoire du compagnonnage comme les plus prestigieuses de France ; Angoulême, Poitiers et Périgueux. C’est ainsi, que ces hommes du bâtiment, passés maitres dans l’art de la construction, sont devenus les « Compagnons des Devoirs ».

Les Pèlerins de Terre Sainte

JERUSALEM, la "Sainte" cité divine où repose le tombeau du Christ rendu vide par sa résurrection, attire depuis des millénaires les pèlerins de la terre entière. Aussitôt la crucifixion, les premiers pèlerins accourent vers la Judée. Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin accomplit le pèlerinage à Jérusalem en 326. A u IVe siècle, tous les lieux saints des évangiles de Palestine sont fréquentés par une foule nombreuses. En 333, un pèlerin qui n'a pas laissé son nom à la postérité, décrit son itinéraire de Bordeaux à Jérusalem. Mais comme tous les hauts-lieux de pèlerinages modernes, la corruption va empoisonner la ville. Mais c'est surtout à partir de l'an 1000que vont s'intensifier les pèlerinages en Terre Sainte.

Au début du VIIe siècle, en l'an 614, Khosrô II, roi des Perses, dévaste et pille la cité du Christ, mais il autorise les chrétiens à pratiquer leur culte. La cité restera musulmane jusqu'au croisades. Le calife d'Egypte, Al Hakim détruira même le Saint-Sépulcre en 1009. Tout au long du XIe siècle, la situation se dégradera et les doléances des pèlerins et des hommes d'églises ne cessent d'arriver à son ministère. Le Pape, Urbain II va prêcher à Clermont la première croisade. En 1064 se met en route un pèlerinage vers la Terre Sainte qui compte environ 7000 pèlerins. Parvenus sur place, ils seront anéantis par les Arabes. Ils ne devront leur salut qu'en se réfugiant dans un château en ruine où ils seront assiégés durant trois jours.Seuls 4000 d'entre sauveront leur vie.

Du latin "Pelegrinus ou Peregrinus" désignant un voyageur ou un étranger, natif d'une autre région, qui n'appartient pas à celle-ci. Le pèlerin est le croyant qui passe sans s'arrêter et en soi il est l'étranger. l'appellation s'est transmise aux pèlerins qui partaient vers l'un des trois lieus saint de la chrétienté, Jérusalem, Rome et Saint-Jacques de Compostelle, pour les plus anciens. Il n'y a pas de pèlerinage sans lieux sacrés qui peuvent être une ville sainte où encore un lieu où s'est produit un ou des phénomènes inexpliqués, les miracles. Partir c'est aller à la rencontre d'une remise en question, d'une épreuve physique et morale pour l'accomplissement de sa geste sacrale ou encore faire son chemin comme acte de pénitence ou de repentance.

Ce n'est donc pas le fruit du hasard si les pèlerins de Terre Sainte ont ramené de leur pèlerinage, une coutume qui s'est propagée à travers toute l'Europe, sur les murs de nos monuments chrétiens.

"Mains de Pénitence" et "Mains de Pèlerins" ornent abondamment les murs des cathédrales, des églises, des commanderies, des hôpitaux des chapelles et de tous lieux religieux où s'arrêtaient les pèlerins pour se reposer, se reposer ou encore se faire soigner. Voici qu'elle pourrait être leur origine :

Main de pénitence :

La main de pénitence se caractérise par de longs sillons plus ou moins larges et profonds creusés dans la roche. Ces rainures épousent la forme arrondie des doigts. Ces cannelures peuvent être isolées, associées par deux ou être groupées. Certains murs d’églises en sont recouverts d’une multitude. Elles peuvent se résumer à de simples griffures également profondes. Peut être sont elles dues à des pèlerins peu enclin à se faire davantage de mal ou dotés d’une ferveur plus modérée.

Cette coutume de frotter la pierre, trouve vraisemblablement sont origine en Terre Sainte. Les chrétiens raclaient la roche des sanctuaires et des monuments chrétiens sacrés pour en ramener cette poussière qui avait valeur de reliques. Petit à petit les monuments païens furent christianisés de la sorte et les tombeaux pharaoniques n’échappèrent pas à cette forme de christianisation. Le temple de Philae en est un parfait exemple, car il possède outre ces mains de pénitences, une chapelle chrétienne et quelques graffiti de religion chrétienne.

Dès le XIIe siècle, cette pratique traversa la mer avec les pèlerins et les croisés. Les jacquets qui se rendaient en Galice prirent pour coutume dès cette époque, de se prosterner devant la statue de Saint-Jacques au terme de leur voyage. Le meneau, au-dessous de la statue assise de l’Apôtre, porte l’empreinte des doigts d’une main. Depuis le XIIe siècle, des millions de pèlerins caressent chaque jour cette colonne en signe de pénitence. Cet acte chrétien signifie qu’ils sont arrivés au terme de leur voyage et à la fin de leurs souffrances. Cette tradition s’est peu à peu transmise au sein du pèlerinage et l’apposition de la main s’est transformé en pénitence. Le rituel de cette cérémonie impose au pèlerin de se mettre à genoux, puis de réciter des prières en frottant jusqu’au sang sa main sur la pierre rugueuse de l’église où il se trouve. C’est pour cette raison qu’il faut les rechercher près du sol ou encore au niveau des yeux car les pèlerins ne s’agenouillaient pas systématiquement. Cela pouvait dépendre de la pénitence qui lui avait été imposée par son curé ou son évêque. Ces marques de pénitences occupent les façades à proximité de l’entré, les colonnes du portail, les murs sud, ceux du nord et le chevet des églises. A ce jour nous n’en avons pas relevé à l’intérieur des nefs et des chapelles.

Ces empreintes peuvent avoir été comme nous l’avons constatée christianisées par le tracé d’un trait horizontal dessinant ainsi une croix. Nous avons également reconnu en Espagne et à Nuremberg, en Allemagne, sous une autre forme de transformation. L’église Saint-Jacques porte des rainures larges et profondes, surmontées de cupules parfaitement propres et circulaires. Il faut voir dans ces creusements le nœud d’un bourdon. Si l’on prend du recul, l’image prend tout son sens. Les pèlerins ne se sont pas bornés à symboliser ainsi un seul bâton de pèlerin, mais plusieurs, dont quelques uns comptent plusieurs nœuds, au sommet et à hauteur de la main. Mais le plus souvent ces rainures ont reçu un trait horizontal, comme nous l'avons énoncé précédemment, ce qui donne à la main de pénitence la vision d'une croix chrétienne. Ces marques couvrent le territoire national, là où se sont arrêtés les pèlerins, mais cette coutume s'est diffusé à l'Europe entière, à partir du XIIè siècle, pour suivre l'exemple de la cathédrale Saint-Jacques à Compostelle, en Espagne.

Main de pèlerin :

La main de pèlerin, est l’empreinte gravée ou peinte sur la pierre, généralement la roche calcaire, par les jacquets. Il est fréquent d’en rencontrer en région Poitou-Charentes et un grand nombre d’églises charentaises porte le graffiti d’une main gauche ou droite. Elles peuvent être isolées ou groupées.

Dans le département de la Charente nous en avons inventorié cinq à Louzac Saint-André, trois dans la chapelle nord, l’autre dans la nef sud et se faisant face et une dernière à l’extérieur, une main aux doigts onglés, se voit à gauche du portail de la commanderie Saint Jean d’Angles et de nombreuses autres à Reignac, Berneuil, Blanzac, Blanzaguet, Bouteville, Brossac, Chillac, Cognac, Condéon, Cressac, etc,etc,etc.

En Charente-Maritime, l’église de Chadenac et la salle des malades de l’Hôpital Neuf de Pons en comptent une seule, Léoville, une également, Germignac en possède deux, sur un contrefort exposé au sud et Sainte Lheurine en possède trois dont deux semblent féminines. La liste des lieux portant "Mains de Pénitence" et "Mains de Pèlerins" est toute aussi importante par le nombre que les sites de Charente où nous les avons recensées.

Le Voyage en Terre Sainte

Depuis le IVe siècle, les pèlerins ont emprunté par milliers,différents itinéraires pour se rendre en Terre Sainte. Les voies "terrestre" par la vallée du Danube, et "maritime" virent, depuis le nord de l'Europe, une affluence de voyageurs importantes vers les ports de Méditerranée depuis l'Espagne (Barcelonne) avec escale à Majorque, Porto Bota (aujourd'hui Porto Botte) et Cagliari en Sardaigne, depuis la France au port d'Aiges-Mortes et Marseilles, l'Italie sur la côte ouest( Gênes, Salerne, Amalfi, Pise, Luna), les ports de la côte Adriatique (Venise, Bari, Monopoli, Brindisi), Tarente à l'extrême sud sud, avec des escales à Rhodes et Chypre. A l'est, en provenance de Russie ou de Scandinavie, après un périple terrestre très long, on prenait le bateau à Caffa en Crimée, ou à Bialogród connue en français sous le nom de « Bellegarde » en Ukraine. Cette cité appartiendra aux génois qui la nommeront "Montecastro" en 1315. Plus tard elle changera à nouveau de nom et prendra le nom turc de Akkerman qui signifie "Citadelle Blanche". De nos jours c'est la ville de Bilhorod-Dnistrovskyï. les bateaux en provenance de ces dernières cités faisaient escale à Istanbul puis gagnaient la Terre Sainte. Des navires partaient également d'Anvers, de Flandre, d'Angleterre et de Norvège pour acheminer à bon port les pèlerins. Le plus souvent le port d'arrivée se situait à Acre. Les pèlerins pouvaient à l'occasion voyager sur des navires musulmans. Au XIIIe siècle la route maritime sera préférée à la route terrestre alors que la Terre Sainte et redevenue musulmane à part une bande côtière. Saint-Jean d'Acre est la nouvelle capitale de ce qui subsiste du royaume chrétien et tout, voyageurs et marchandises transitent par son port.

Le Pèlerinage Maritime

Dès le Xe siècle, les pèlerins empruntent les navires partant des ports de l'Italie méridionale (Bari, Tarente, Brindisi). Au XIIe siècle, ils vont affluer de tout les pays d'Europe et au XIIIe siècle, les statuts marseillais et contrats génois dévoilent que les navires servaient au transport des marchandises mais aussi des pèlerins. Cela démontre qu'une politique de transport de masse s'est mise en place dans les ports italiens et français pour faire face à cette affluence. Les contrats de constructions de navires sont en forte augmentation dans les ateliers maritimes de Sampierdena et de Marseille en vue de créer un flotte spécialement conçue pour transporter, hommes, femmes et denrées vers l'Orient depuis Aigues-Mortes, devenu le principal port français.

Si la route maritime fut la plus fréquentée et la moins longue, elle n'en était pourtant pas la plus sûre. Sa voie est jalonnée de naufrage. L'organisation des départs était réglée en fonction de la rotation saisonnière des bateaux entre les ports du nord de la Méditerranée et ceux de Terre Sainte. L'embarquement se produisait au début du printemps, dès le mois d'avril aux premiers jours de l'été. Les retours s'effectuaient à l'automne, en septembre et octobre, avant la période des fortes tempêtes. Ces rotations migratoires laissaient aux armateurs le temps de prévoir et d'organiser la prochaine affluence du printemps suivant.

Les nefs se composait d'une proue en pointe qui fendait l'eau. A l'étage inférieur, une remise servait de magasin pour les cordages et servait de cambuse au chef de proue et ses aides pour y dormir. La poupe, plus large abritait un château à trois étages. L'étage supérieur était réservé au pilote et sa boussole, au milieu se trouvait la cabine du capitaine et de ses officiers. En dessous venaient les compartiments des rameurs. La cuisine jouxtait l'étable et ses animaux pour être tuer et manger. Au centre du navire, le pont, plus élevé, servait de promenade. C'est ici que se positionnait l'escalier qui menait à la carène où étaient logés les pèlerins et leurs bagages. Ils dormaient côte à côte. La cale remplie de sable servait de réserve à boisson pour les cruches de vin enfouies dans cette plage artificielle et également de local à fraicheur pour les denrées périssables.L'odeur y était particulièrement insoutenable.

Pour monter à bord, il fallait acquitter un prix convenu pour la traversée,entre le pèlerin et le capitaine du navire. Selon les contrats, les prix pouvaient varier du simple au triple selon l'emplacement de la place attribuée, sur les bateaux. Il pouvait emporter sa nourriture pour la durée de son voyage mais devait verser une nouvelle contribution financière pour la charger sur le bateau. La vie à bord était jalonnée par le mal de mer pour les uns, la prière pour d'autres et la promenade sur le pont pour la dernière catégorie. A bord, le service religieux avait lieu trois fois par jour. Au lever du soleil, c'était la prière de "L'Avé Maria", une autre suivait à 8h00 et la dernière se tenait au coucher du soleil avant d'aller dormir. Pour suppléer au mal de mer et à son mal être, certains capitaines possédaient un remède miracle. Ils faisaient boire aux pèlerins, un breuvage qu'ils concoctaient, un mélange d'ail de Provence, d'huile d'olive et de sel qu'ils écrasaient dans un pilon de bois d'olivier et leurs servaient au cours du repas. Le confort est souvent médiocres et rudimentaire. Selon les statuts de Marseille, chaque passager disposait d'une surface étroite et courte de 0,59m de large sur 1,57m de long. Il s'agissait vraisemblablement d'un hamac suspendu.La promiscuité était était synonyme d'entassement les uns sur les autres. Il fallait faire un maximum de profit et les nefs qui traversaient la mer embarquaient des cargaisons humaines de plusieurs centaines de pèlerins à 1600 individus. Les naufrages des XIIe et XIIIe siècles, furent catastrophiques. Les témoignages qui nous parvenus font état de la perte de 300 nefs en 1102 avec plus d'un milliers de morts et en 1113, ce furent treize embarcations qui coulèrent emportant avec elles, 7000 pèlerins. Au XIIIe siècle un autre naufrage fait mention de la perte 1673 pèlerins. La route maritime fut meurtrière pour un grand nombre de malheureux qui n'atteignirent jamais la Jérusalem terrestre mais parvinrent à la Jérusalem céleste.

Les Signes de Reconnaissance

La Croix du Pèlerin

Très tôt, les pèlerins vont arborer comme signes distinctif, des colifichets, amulettes et enseignes portant le monogramme du Christ ou la croix. Cette dernière peut avoir la forme du "T" ou "Tau grec". Le plus souvent, on la brode sur le vêtement. Plus tard elle prendra la forme de la croix latine et deviendra l'emblème du pèlerinage et des croisés. Bien avant d'être l'emblème des croisés, la croix était un insigne de pélerinage employé dans tout l'Occident découpée dans une étoffe de couleur rouge et cousue sur l'épaule gauche. Peu à peu elle se déplacera sur la poitrine et dans le dos. Quelquefois on la trouvera dans la représentation des fresques religieuses sur la besace. La croix serait à la fois un signe de protection divine, de dévotion, de soumission à Dieu, de repentance et de pénitence pour ses pêchés et de victoire pour le pèlerin croisé qui s'est engagé comme soldat de Dieu dans la libération de la Terre Sainte. Ainsi la croisade du croisé/Pèlerin, devient symbole d'une double sacralité qui se rapporte à la destination du pèlerin "Jérusalem" et à sa mission divine de croisé de "libérer l'église chrétienne de Terre Sainte de ses oppresseurs".

La Palme du Pèlerin

Lorsque le pèlerin revenait de Terre Sainte, il ramenait comme preuve de son périple, une feuille de palme qu'il arrachait au palmier qu'il arborait fièrement. Généralement ces feuilles de palme étaient coupées à Jéricho. De ces palmes vient le nom de "Paumier" ou "Paulmier" nom que prendront les pèlerins qui auront accomplis leur pèlerinage en Terre Sainte.Le pèlerin arborait fièrement cet insigne symbole glorieux de son pèlerinage. A son retour chez lui,il déposait la palme de Jéricho sur l'autel de son église.En Terre Sainte, la "Procession du Dimanche des Rameaux" rassemble des milliers de pèlerins qui agitent des feuilles de palmiers du Mont des Oliviers à la vielle ville de Jérusalem en chantant "Hosanna".

Les Reliques de Pèlerins

Dès le Haut Moyenâge, les pèlerins partant à Rome ou en Terre Sainte avaient coutume de rapporter des reliques qu'ils exposaient dans leur paroisse ou gardaient précieusement chez eux. Au VIe siècle les pèlerins revenant de Palestine ramenaient des ampoules d'huile sacrée. Au VIIe siècle, ils en revenaient avec des ampoules en plomb. Jusqu'au XIe siècle le phénomène ne fit que s'amplifier. Des ateliers de fabrication vont produire des articles en grande quantité pour faire face à la demande qui ne faisait que se développer. L'ouvrier qui exécutait ces ces objets était appelé "Biblotier", en fait il était un faiseur et mouleur de bibelots en plomb destinés à être vendus aux pèlerins. Ecclésiastiques, laïcs, nobles seigneurs, marchands de rêves et truands de toutes sortes, virent dans le marché un nouveau moyen de s'enrichir. Bientôt un véritable trafic se mit en place à l'échelle européenne et pas une abbaye, cathédrale, monastère ou église de village ne voudront rester sans avoir acquis sa relique qui fera sa renommée et par là même sa richesse. C'est ainsi que le corps du même saint ou sainte va se retrouver vénéré en plusieurs lieux, que l'on va retrouver leurs membres dispersés à de multiples endroits, des têtes qui ont voyagé au quatre coin de l'Europe, des fragments de bois de la croix qui pourraient peupler toute une forêt, des clous de la croix qui auraient permis de crucifier d'innombrables condamnés, bref un trafic bien organisé qui va se développer durant plusieurs siècles. L'église a eu beau réunir plusieurs conciles pour contrôler le marché, mais sans la volonté d'y mettre un terme, ce qui fait que le trafic étant trop lucratif, elle ferma les yeux et continua a encourager le mercantilisme des sanctuaires disséminés à travers l'Europe.

Enseignes, Sportelles, Insignes et Ampoules de Pèlerins

Les Enseignes, Sportelles et Insignes:

Cousue sur le vêtement, manteau, chapelet ou chapeau, ou encore sur la besace ou la panetière, ces modestes objets indiquaient la condition de celui qui les portaient et le lieu du pèlerinage où le pèlerin s'était rendu. Cette pratique vu le jour, probablement dès l'époque paléochrétienne orientale, avec les eulogies, petites ampoules en terre cuite qui pouvaient contenir l'eau, l'huile bénite, le lait de la Vierge ou encore ses larmes. Objets de dévotions, ces objets étaient facile à ramener. Apparues dès le XIIe siècle, leur usage se poursuivra jusqu'au XVIe siècle. Leur fabrication était le plus souvent en plomb, amis pour les pèlerins plus aisés, il se fabriquaient des enseignes en argent, en émail et en or. Au XIIIe siècle apparurent les "Boutons-Enseignes" dont le port se généralisera jusqu'au XVIe siècle. Comme l'enseigne, il est en plomb ou encore à base de cuivre et d'étain.Dans la seconde moitié du XVe siècle apparait un autre phénomène de mode qui va principalement être commandé par les plus fortunée et les plus érudits, "Les Enseignes de Livres d'Heures". Cousue sur les livres, elles sont faites d'une feuille de métal ou d'argent estampée. Circulaire ou quadrilobée elles pouvaient gravées ou émaillées. Elles s'ornait de scènes religieuses, personnages saints ou encore de navires associés à des saintes ou des saints. L'enseigne différenciait le pèlerin du voyageur ordinaire ou du vagabond. On lui offrait l'hospitalité en toute confiance. C'est une sorte de laisser passer en temps de guerre et la garantie que son propriétaire est reconnu par Dieu, ce qui fait de lui un intouchable. La "Sportelle", quand à elle, est une médaille ovale, devenue l'insigne du pèlerin de Rocamadour. Associée à ce haut lieu du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, elle porte ce nom depuis l'an 1172. De même que les jacquets qui portaient coquille Saint-Jacques ou les pèlerins de Boulogne qui arboraient la "Barque avec la Vierge tenant l'Enfant Jésus dans ses bras" ou ceux de Chartres, la "Sainte Chemise", la sportelle de Rocamadour va acquérir au cours de son histoire une renommée qui ne cessera de grandir, au point de servir de sauf-conduit pour traverser les régions dévastées par la guerre de Cent Ans, en 1371. De forme ovale, ce pendentif était fabriqué exclusivement par les orfèvres de la cité. Elle portaient 4 à 6 bélières destinées à la coudre sur le vêtement ou le chapeau du pèlerin. Elle représente la Vierge nimbée dans une mandorle, siégeant sur un trône, tenant un sceptre fleurdelisé dans la main droite. L'Enfant Jésus également nimbé, est assis sur son genou gauche. La sportelle porte l'inscription suivante en latin "Sigillum beata Maria de Rocamador" soit "Sceau de la Bienheureuse Marie de Rocamadour. Les sportelles comme les enseignes et autres insignes étaient en plomb, en étain, en cuivre et plus la position sociale le permettait elle se fabriquaient aussi en argent et en or. Depuis l'an 1237, l'abbé de Tulle, Elie de Ventadour, avait autorisé les habitants à vendre ces médailles aux pèlerins. Les pèlerins se l'a procuraient après avoir été se recueillir sur les reliques de saint Amadour, vénérer le sanctuaire de la Vierge Noire et escalader les 233 marches menant au coeur de la cité.

Les Ampoules de Pèlerins :

Il existe deux sortes d'ampoules de pèlerins. Les ampoules à eulogie paléochrétienne qui seront utilisées durant tout le Haut Moyen-Age et les ampoules de pèlerinage médiévales. Les formes et les tailles des ampoules peuvent variées. Elles comportent généralement deux anses qui se positionnent à hauteur du goulot, mais qui peuvent également occupées l'axe mi-temps de l'objet selon sa silhouette. Elles se dégroupent ainsi:

Ampoules en formes de "Poche ou de Hotte" avec des côté droits et une embouchure, très large. Les anses sont au niveau le plus élevé.

Les ampoules en forme de "Vase ou Bouteille" qui présentent un rétrécissement au niveau de la panse. Pour celle en forme de bouteille, la forme sera plus allongée. La panse de ces fioles est arrondie et les anses sont attachées près du goulot ou un niveau légèrement plus bas.

Les ampoules "Attributs". rappellent les attributs des "Jacquets". Elles ont la forme d'une besace ou encore reprennent la forme de la coquille Saint-Jacques. Ici les anses vont se tenir au niveau du centre du flacon. L'ampoule "Aumonière" se rapproche de la physionomie de l'ampoule en forme de "poche ou de hotte" et ses anses seront près l'embouchure assez large.

Les ampoules "Fourreau ou Fuseau". Leurs corps est généralement allongé et droit de bas en haut. Les anses peuvent être ancré ver le sommet de l'ouverture, le milieu de l'ampoule, voir même à un niveau légèrement plus bas lui donnant une impression disgracieuse et déséquilibrée.

En conclusion, la classification, la datation et la désignation du lieu de pèlerinage est une aventure aussi périlleuse à réaliser que d'entreprendre le pèlerinage vers l'un des trois lieux sacrés de la religion chrétienne. Peut être un jour se dessinera une méthode plus précise que la notre pour déterminer avec plus de précision l'histoire de ces modestes reliquaires ramenés par les pèlerins.

Ampoules à eulogie :

Le terme "eulogie" ou (bénédiction) s'appliquait aussi bien à l'Eucharistie, qu'aux pains bénis et également aux huiles qui brûlaient dans les lieux saints où la présence du Christ fut reconnue en Palestine. Cela concernait aussi les huiles ayant été en contact avec les reliques d'un martyr ainsi que la terre pieusement collectée sur la tombe vénérée. Ces ampoules étaient fabriquées le plus souvent en terre cuite, mais aussi en verre, en métal, plomb, étain et très rarement en métaux précieux. Elles recevaient de l'eau bénite, des huiles saintes et toutes les reliques provenant du corps d'un saint, étoffes ayant touchées le corps d'un saints, fragments du bois de la Croix de Jésus ou des liquides saints,comme les larmes ou le lait de la Vierge ou encore le sang du Christ. Elles ressemblent à de petites gourdes aplaties et sont pourvues de deux anses pour le transport. On les suspendaient autour du cou ou encore au revers de garnitures de ceinture reliquaires adaptées au voyage. Elles possèdent un petit goulot que l'on ferme avec un bouchon de liège ou avec de la cire. La panse est arrondie et souvent décorées sur les deux faces de scènes bibliques, des symboles christiques ou à décor géométriques. Il en a été retrouvé portant le dessin de chameaux, c'est une allusion aux caravanes de pèlerins qui traversaient le désert. C'est un objet qui mesure environ 10cm de hauteur pour 6,5cm de large. L'épaisseur de la panse fait environ 2cm. Ces ampoules à décor moulé semble provenir de la région d'Alexandrie où l'on sait que les potiers les fabriquaient entre le VIe et VIIe siècle. Il est probable que cet artisanat se poursuivit les siècles suivant. Les premières ampoules proviennent d'Egypte au VIe siècle et sont rattachées au culte de Saint Ménas, martyr du IIIe siècle..

Ampoules de pèlerinage médiévales :

Au Moyen-Age ces ampoules vont remplacer progressivement les fioles en terre. Au XIIe siècle son usage se diffuse, mais c'est surtout du XIIIe et XVe sicle que le phénomène se répand à travers l'Europe. Il semble que les pèlerins souhaitaient rapporter un objet plus petit, moins fragile et pratique à transporter. C'est ainsi que va apparaitre la petite ampoule en métal créer dans un matériau solide et capable de contenir les reliques. Une fois celle-ci introduite dans le flacon, il ne restait plus qu'a fermer l'orifice en écrasant le plomb à hauteur du goulot. Leurs faces vont porter toutes sortes de décors, saints et saintes, scènes bibliques, armoiries de seigneurs, thèmes floraux ou géométriques, animaux, oiseaux, visages, couronnes, sceptres, crosses, croix, nefs, bourdons, feuilles de palme, coquilles Saint-Jacques, le Christ, bref tout un éventail décoratif susceptible d'attirer le regard du pèlerin pour qu'il achète l'ampoule que les marchands de souvenirs soumette à sa tentation. Parmi ce choix innombrable, comment reconnaitre le pèlerin qui vient de tel ou tel endroit. Qu'est ce qui différencie le pèlerin de Terre Sainte, de Rome ou de Saint-Jacques de Compostelle. C'est la question que nous avons tenté de résoudre en nous appuyant sur les décors.

Le pèlerinage à Rome, le "Romieu" :

Il n'est pas si simple de tenter d'authentifier le lieu du pèlerinage d'où provient l'ampoule rapportée par son propriétaire. La majorité de celles-ci n'indiquent pas la provenance du lieu du sanctuaire. Néanmoins selon le motif porté par celle-ci on peut avoir une idée du lieu où l'ampoulette a été achetée. Les thèmes représentés sur les faces de ces objets ne permettent pas toujours de leur donner un sens religieux ou laïcs. En effet l'image du lys évoque aussi bien la royauté, le Christ ou la Vierge. Il en de même pour celle du blason qui peut être l'écu d'un noble seigneur ou celle d'un ecclésiastique commanditaires de l'objet. La présence du monogramme "IHS" si elles se rapportent au Christ peuvent tout aussi bien désigner les trois grands lieux de pèlerinage, Rome, la Terre Sainte et Compostelle. Pour le pèlerinage à Rome, nous pensons que l'image de Saint Pierre ou de Saint Paul, ainsi que celle des papes qui trônèrent sur le Saint-Siège à Rome, des clefs entrecroisées, la croix de saint André, la croix renversée, caractérise le "Romieu". Mais il est difficile pour les autres motifs sur quel lieu de pèlerinage elle a été achetée. A ces allégories nous pouvons rajouter l'image de la Vierge et celles des saints.

Le pèlerinage en Terre Sainte, le "Paumier/Paulmier" :

Nous avons recensé sept thèmes porteurs pour le décor des ampoules de pèlerins en provenance de Terre Sainte. Le premier étant la feuille de palme, le second le dessin d'une nef médiévale, le troisième, la croix le quatrième, le monogramme "IHS", le lys, symbolisant à la fois la Vierge, Notre Dame et l'Enfant Jésus, et le Christ. Ces figures peuvent être associées sur les deux faces de l'ampoule. Pour la feuille du palmier il n'y a que peu de doutes a avoir, mais en ce qui concerne les navires qui ornent l'une des faces de ces flacons de métal ils peuvent désigner la Terre Sainte comme Saint-Jacques de Compostelle. En effet pour ces deux lieux de pèlerinages ont pouvaient emprunter la voie maritime ou terrestre. Nous connaissons quelques unes de ces ampoules portant sur l'avers une nef et sur le revers une feuille de palme. Les autres sujets abordés peuvent également se retrouver sur des objets en provenance de Rome ou de lieux de pèlerinages locaux ou régionaux.

Le pèlerinage Saint-Jacques de Compostelle, le "Jacquet" :

Depuis le Xe siècle les pèlerins ne cessent de se rendre sur le tombeau de l'apôtre Jacques à Compostelle et il existe un nombre incalculable d'ampoules qui ont voyagé à travers l'Europe. Les images reproduites sur les fioles en plomb dévoilent une quantité innombrable de coquilles, de nefs, de pèlerins, de St-Jacques, etc.

Pèlrins et Chevaliers Charentais de Terre Sainte

Conclusion

Depuis l'époque médiévale ces trois groupes de personnages se sont côtoyés et ont empruntés ensemble les voies de Pèlerinages. Une étroite relation et complicité s'est créer entre eux avec le temps. Une sorte de fraternité liant les uns aux autres dans l'entraide, la souffrance, les combats, que quel que soit le lieu de pèlerinage qui unit ces trois fraternité, elles se retrouvent, s'accompagnent et font un bout de chemin ensemble. Les Templiers jouant leur rôle de protecteur, les compagnons construisant les forteresses et les monuments religieux pour leur protection et leur foi, les pèlerins pour la vénération du Christ et des lieux saints. Tous ont en commun une vérité, ce sont tous des pèlerins.



Note : "

Références (bibliographie, archives, photos IGN…) :

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Jean-Claude Bonnin – « Les Templiers et leurs Commanderies en Aunis, Saintonge, Angoumois – 1139-1312 – Avec les Planches dues à la plume de Bernard Arman » Page 65 – Rumeur des Âges – Année 1983

Abbé Jean NANGLARD - Vicaire Général - Pouillé Historique du Diocèse d’Angoulême - Tome Premier 1894 - Tome Troisième 1900- Tome Quatrième 1903 - Diocèse de Saintes - Angoulême imprimerie Despujols - 1900

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Giorgio PERRINI - Les Aveux des Templiers - Editions Jean de Bonnot - 1982

François SEMUR - Abbayes, Prieurés et Commanderies De l’Ancienne France (Vers IVe siècle – Vers XVIIIe siècle) - Poitou – Charentes – Vendée - 1984

Daniel BERNARDIN - Robert de Craon - Deuxième Grand-Maître de l4ordre du Temple - Les Amis du Vieux Confolens - Bulletin Trimestriel N°218 - Année 1986

Eugène HAROT - Essai d’armorial des Grands-Maîtres de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem Rome Collegio Araldico - Corso Vittorio Emanuele, 101 - 1911

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Alcide Gauguié - La Charente Communale Hillustrée - 1865

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http://lumiere-du-moyen-age.e-monsite.com/ - Ombres et Lumières du Moyen Âge

Françoise Micheau - Occident et Orient au Xe siècle - Itinéraires Maritimes et Continentaux des Pèlerinages vers Jérusalem - 1978

Raoul Glaber - Chronique de Pèlerins en Terre Sainte

Christian Amalvi - Les Pèlerinage

Piere-Vincent Claverie - Les acteurs du Commerce des Reliques à la fin des Croisades - Le Moyen Âge Tome CXIV - 2008

Paul Bertrand - Elodie Bardi - Reliques et Croisades (12e-13e S.)

Marielle Brie - Les Enseignes de Pèlerinage Médiévale - 2019

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Christiane Lyon-Caen - Ampoules à Eulogie

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Arthur Forgeais - Plombs Historiés trouvés dans la Seine - 1863

Colette Lamy-Lassalle - Recherches,sur un ensemble de Plombs trouvés dans la Seine - 1968

Détection Passion N°26-N°36-N°50-N°57-N°82-N°87-N°92

Jean-Marie Denis - Montbron en Charente - Tome I - 1976

https://www.universalis.fr/

Photos : Daniel Bernardin

Recherches Archéologiques et Historiques - Auteur de l'Article : Daniel Bernardin

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Jolatradition
1  

Jolatradition
  Posté : 07-12-2022 08:23

Bonjour, magnifique article, vous êtes les seuls à creuser ce sujet des mains de pénitence qu'on peut également adapter d'un point de vue symbolique. Connaissez vous des textes ou livres qui évoquent le sujet. Merci encore et bravo pour votre excellent site.
Bien cordialement.

Jo Latradition

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