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MORNAC - LES AQUEDUCS DES LAQUAIS - ANNEES 1999/2000
Une Occupation Préhistorique Un Site Gallo-Romain Un Aqueduc du Médiéval Un Réseau Hydraulique du XVIIIe siècle et ses Aqueducs AVANT-PROPOS C'est au cours du second semestre de l'année 1997 que commença l'aventure des découvertes du site des Laquais à Mornac. Dès la découverte de l'Aqueduc Primaire par Jean-Claude Aupy, Daniel Bernardin et Bernard Fabre, nous avons immédiatement pressenti l'importance du lieu sans savoir ce que nous allions y trouver. Nous ignorions que les sources du ruisseau le "Rouissoir" étaient fréquentées par les populations humaines dès la Préhistoire. Puis l'avancée des recherches, nous mis en présence d'une autre période, celle de l'Âge du Fer. Au cours de ces années de fouille une occupation gallo-romaine surgissait du sol régulièrement, puis ce fut la découverte d'un aqueduc médiéval dont les éléments servirent à la construction de l'aqueduc Collecteur des eaux du lavoir. Mais le monument principal et le plus spectaculaire fut l'aqueduc collinaire, creusé dans le flanc du coteau des Laquais. Ce furent cinq années de fouilles archéologiques extraordinaires dans un lieu enchanteur. Bien évidemment ces périodes de notre passé ne sont pas apparues dans l'ordre que nous venons de citer, elles se manifestèrent au cours de la dizaine de sondages archéologiques qui étaient programmés chaque année.«1ère CAMPAGNE DE FOUILLES ARCHEOLOGIQUES - 1999/2000» Situation et Historique du Site
Le Sondage Archéologique de l'Aqueduc des Laquais : La Source, son Bassin de Régulation des eaux et L'Aqueduc Collecteur L’Aqueduc Primaire : C’est le monument le plus imposant. Il se divise en deux parties et constitue les tranches n° II et n° III. Les fouilles archéologiques se déroulèrent au cours de l’année 2001. La tranche n° II n’est autre que la partie médiane du monument. Elle est facilement reconnaissable car c’est le tronçon découvert de l’aqueduc primaire. La tranche n° III, c’est l’extrémité sud de l’aqueduc. Bien que l'on remarque quelques effondrements ça et là, il est recouvert de dalles de couverture dans sa presque totalité. Il passe sous le chemin rural qui relie le vieux cimetière au village des Laquais et au château des Ballans. Il sort dans la prairie des Ballans, traverse le bourg puis poursuit son tracé jusqu’à la rivière La Touvre dans laquelle il se jetait au lieu-dit Le Moulin du Roy sur la commune de Touvre. Détruit dans cette partie de son parcours, on en retrouve les vestiges dans le lit du ruisseau près du cimetière et sous la route, la D699, au lieu-dit La Maillerie, commune de Touvre. Chaque tranche fera ensuite l’objet de plusieurs phases de travail. Avant de commencer le sondage, il fut nécessaire de procéder au débroussaillage du site encombré de hautes herbes, d’orties et de ronces. Plus tard, un débroussaillage général sera réalisé par les employés communaux avec une débroussailleuse et les branchages gênants seront coupés à l’aide de tronçonneuses. La fouille de la tranche n° I commença le 12 novembre 1999 et vit la mise en place d’un quadrillage métrique sur une première partie de l’aqueduc. L’orientation des axes du quadrillage a été calquée sur les points cardinaux. Cette opération vit la création des cadres A et B divisés en carrés : 12 carrés pour le cadre A numérotés de A1 à A12, 12 carrés pour le cadre B numérotés de B13 à B24. Le 7 décembre 1999, un cadre C sera créé et il comportera 16 carrés numérotés de C25 à C40. La tempête « Lothar » qui traversa très rapidement la France le dimanche 26 décembre 1999 ravagea tout notre travail. Nos marquages au sol furent arrachés et la prairie des Laquais recouverte par les eaux, les arbres et branchages se transforma en un petit lac. Le 28 janvier 2000 verra la création des cadres D et E. Le cadre D renfermera 24 carrés numérotés de D41 à D64 et la numérotation du cadre E qui compte 18 carrés s’échelonnera de E65 à D82. La surface du sondage représentera une superficie de 82 m² dans sa totalité. La tranche n° I comportera deux phases de travail dans un premier temps. Description du Système de captation de la Source du Rouissoir : Tranche n° 1 - Phase 1 - (Dessins N°1-2-4-8-9-10-11)
«SONDAGE DE L'AQUEDUC COLLECTEUR» l'Aqueduc et son Cadre Géographique Cet aqueduc capte les eaux de la source du Rouissoir et les achemine vers le bourg de Mornac ou au passage il arrose généreusement les terres cultivables. Il poursuit ensuite son cours en direction de la rivière Touvre, qu'il grossit de ses eaux au liei-dit "Le Moulin du Roy", après un trajet de 4km. L’aqueduc trouve son origine au sortir du bassin/lavoir, puis passe sous le chemin blanc de desserte des parcelles où on le retrouve dans la prairie des Laquais. Cet ouvrage est entièrement enterré. Seules les dalles de couverture apparaissent comme posées dans l’herbe à la sortie du chemin et à l’extrémité est. C’est ici que fut réalisé le sondage archéologique de la tranche I qui comportera trois phases de travaux. La phase n° 1 consistera à dégager en partie la structure monumentale de l’aqueduc. La phase n° 2 fera apparaître l’infrastructure de celui-ci. La phase n° 3,verra le dégagement de la canalisation de distribution, découverte sur le flanc sud de l'ouvrage, cours de la phase n° 1. Le profil de l’aqueduc traverse perpendiculairement la vallée des Laquais. Lorsqu’on regarde en direction du nord, on ne peut que rester émerveillé devant la physionomie qui se dégage du lieu et nous interpelle face aux indices qui s'y dévoilent. La vallée s’étire comme une longue virgule entre les villages des Laquais accrochée sur le flanc Est et celui du Maine Quérand qui lui fait face à l’ouest. Installés sur le sommet du plateau, ils culminent à une hauteur de 150 mètres. C’est à cet endroit que fut construit le barrage dont nous supposons l’existence dont certains signes apparents correspondant à ceux retrouvés au barrage des Ballans. Caché par la végétation, nous n’avons encore pu le vérifier, seule la retenue d’eau nous apparaît clairement dans le paysage se dévoilant de l’autre côté du chemin reliant le Maine Quérand aux Laquais. Lorsque l’on se positionne à ce point et que l’on se tourne en direction du sud vers l’aqueduc des Laquais ou vice versa, il est des détails qui confirment l’origine de l’appellation de village des Laquais. Celui-ci vient du mot lac. La plaine qui s’étend sous les yeux est coupée transversalement par de grandes digues, dont la première au nord est assez bien conservée. Elles étaient au nombre de huit et l’ingénieur qui les fit construire utilisa les courbes de niveau naturelles pour concrétiser son projet hydrographique. Bien que presque entièrement détruites, on devine leur structure sur les flancs de chaque coteau. Le coteau ouest fit d’ailleurs l’objet d’aménagement car un mur de soutènement des terres se remarque sur plusieurs dizaines de mètres. La septième et la huitième digue furent élevées à un emplacement soigneusement choisi et dans un but bien précis. Elles avaient pour objectif, semblerait-il, de protéger l’aqueduc dans son parcours de la vallée des Laquais et celle des Ballans. Plus tard on attribua à ces constructions une autre fonction. L’assise du barrage fut transformée en chemin tout comme la huitième digue qui de nos jours n’est autre que le chemin reliant le bourg au Logis des Ballans où existe un autre barrage. Ici également on utilise ce monument pour faire passer le chemin menant du Logis au village du Maine Quérand. Cette utilisation paraît remonter très loin dans le temps. Lorsque le géomètre dressa le cadastre napoléonien du bourg de Mornac en 1824, son épure montra une hésitation dans le tracé de l’itinéraire à l’endroit du barrage des Ballans. Ce n’est que sur le cadastre définitif qu’il fait apparaître le tracé du chemin alors que sur l’épure il lui fait contourner la retenue d’eau. Ce n’est probablement qu’après avoir reçu les témoignages de la population ou remarqué sur le terrain qu’il était emprunté par celle-ci qu’il l’officialisa. (dessin n°12). Une précision importante mérite d’être signalée. Les deux barrages des Ballans et des Laquais sont érigés à la même altitude de 150 mètres, desservis par le même chemin et récupérés pour le réseau routier communal, rôle qui leur est toujours dévolu de nos jours. Ces aménagements, nous le découvrirons plus tard entraient dans un système plus complexe, vraisemblablement imaginé et réalisé par le Marquis de Montalembert, pour canaliser les eaux du Rouissoir et celles des autre rivières, affluents de la Touvre, en direction de la Forge Royale de Ruelle pour lui assurer un besoin en eau suffisant.
Etude de la Superstructure de l'Aqueduc - (Dessins N°12-13-14-15) Le relevé topométrique de l’aqueduc nous apprend que les pierres qui constituent le côté sud de la canalisation sont au nombre de 31, tandis que le côté nord en possède 32. Ceci s’explique par le fait que le tracé du cadre A coupe la première en son milieu. Le lit de l’aqueduc comptabilise 30 dalles plates. Presque à mi-parcours, à 10,95 m du bord du cadre A, l’ingénieur civil a fermé le conduit avec une vanne à feuillure simple. En amont de celle-ci, il a percé la pierre de champ du côté sud pour y introduire une canalisation de distribution. Six mètres quinze plus loin dans le corps de la pierre de champ du côté nord, existe une feuillure rainurée horizontale qui griffe le calcaire sur toute sa longueur. La pierre opposée au sud ne comporte aucun aménagement de ce type. Il en est de même 6,15 m plus loin sur le même côté, à l’extrémité est de l’aqueduc. La dernière pierre de champ porte une feuillure rainurée destinée à recevoir une pelle. Malheureusement cette vanne est incomplète car sa pierre jumelle qui s’oppose à elle ne possède aucune trace de feuillure. Ces constatations nous amènent quelques réflexions qui conservent leur mystère à l'heure présente : 1) - La vanne à feuillure simple située au milieu de l’aqueduc et sa canalisation de distribution paraissent de facture ancienne. 2) - L’absence de signes ou de traces de travail dans un plan symétrique à la pierre portant la feuillure rainurée horizontale ainsi qu’à celle de l’extrémité est, laisse planer des énigmes. 3) - L’aqueduc n’aurait-il pas subit des transformations ou des aménagements à différentes époques ? Peut-être parviendrons-nous à éclaircir cet imbroglio lors de l'avancée des fouilles.Etude de l'Infrastructure de l'Aqueduc Cet ouvrage dans sa partie visible est construit au niveau du sol. Le canal et les pierres qui le composent ont été construits sur un radier de 30 cm d’épaisseur constitué d’un lit d’argile rouge épais de 10 cm et de pierres posées à sec formant une couche de 30 cm. L’ensemble est nivelé grâce à une couche de terre végétale fine et sablonneuse de 30 cm. Le fond et les parois sont liés par un mortier grisâtre à base de chaux. Les joints bien qu’ils aient perdus de leur étanchéité par la faute de l’infiltration des racines et radicelles et de leur ancienneté présente un aspect lisse. L’enduit d’étanchéité ancien était encore visible en certains endroits, sur les faces internes des piédroits. En plusieurs endroits de la fouille dans les cadres A, B, C, D et E, des blocs de ciment à la chaux furent ramassés. Les bouleversements attestent des modifications et des transformations qui perturbèrent l’aspect original du site. Nous pensons que les ouvriers utilisèrent ici un liant hydraulique qui s’hydrate en présence de l’eau pour devenir un matériau solide assurant une étanchéité parfaite. Capable de durcir dans l’eau, il se présente sous une forme homogène et présente un aspect très compact qui renforce son rôle d’étanchéité mélangé avec le sable de rivière ou de carrière. Cette méthode nous amène la réflexion suivante. Où se trouvait la fabrique et d’où provenait le matériau nécessaire à sa fabrication ? Nous savons que la chaux est fabriquée par calcination du calcaire. Pour obtenir ce matériau, il fallait la produire dans des fours qui pouvaient être fixes ou champêtres. Les liants hydrauliques sont des poudres fines constituées de silicates et d’aluminates de chaux qui s’hydratent en présence de l’eau. Pour un chantier comme celui de l’aqueduc des Laquais et pour les sites que nous avons répertoriés dans les communes limitrophes, il fallait que des fours existent, qu’ils soient accessibles rapidement, qu’ils soient peu éloignés des chantiers, qu’ils puissent satisfaire les commandes et les besoins. Nous pensons que la commune de Touvre était probablement le lieu de fabrication et de production des matériaux. Deux fours à chaux sont mentionnés à Villards et près de l’Angevinière ainsi qu’une sablière en section A du cadastre napoléonien de 1824.
Caractéristiques de Construction de l'Aqueduc Collecteur - (Dessins N°16-18-19) Stratigraphie du Carré N°5, Cadre A : Le relevé stratigraphique a été réalisé dans le carré n° 5 du cadre A, près de la canalisation de l’aqueduc des Laquais, côté nord, sur une surface d’un mètre carré. Sol à - 0,30 m : Terre végétale et racines. - 0,30 m à - 0,80 m : Mélange de terre noire et de grosses pierres provenant de la destruction des digues fermant la vallée. - 0,80 m à - 0,90 m : Terre granuleuse avec mélange de gravier marron et de sable. Présence de grosses pierres (digues). - 0,90 m à - 1,25 m : Terre brune et noire renfermant des grosses pierres (digues). - 1,25 m à - 1,40 m : Pierrailles, gravillons, terre sablonneuse. - 1,40 m à - 1,50 m : Terre sablonneuse. - 1,50 m à - 1,70 m : Mélange de terre noire et de pierres issues de la destruction des digues. - 1,70 m à - 1,95 m : Sable, petits graviers. - 1,95 m : Apparition du sol géologique, tuf calcaire jaunâtre. L’étude de cette stratigraphie nous renseigne sur la nature du sol géologique du lieu qui montre l’ancienneté jurassique de la vallée. L’abondance de pierres retrouvées et mélangées uniquement à la terre nous confirme dans notre opinion démontrant qu’à une époque ancienne elles vinrent s’amasser contre le flanc nord de l’aqueduc après avoir été entraînées par les eaux lors de la rupture des digues très certainement suite au manque d’entretien après à l’abandon du site. Nature et implantation du mobilier dans l’étude stratigraphique Le mobilier qui fut recueilli durant la réalisation de la stratigraphie du carré n° 5 du cadre A se rattache aux périodes, préhistoriques, gallo-romaine et moderne. Sol à - 0,30 m : Aucun mobilier. - 0,30 m à - 0,80 m : Céramique moderne. Pierre appartenant aux digues. - 0,80 m à - 0,90 m : Céramique moderne. Fragments de tegulae. - 0,90 m à - 1,25 m : Fragment de tegulae. Morceaux de dents de bovidés. Pierres appartenant aux digues. - 1,25 m à - 1,40 m : Fragment de tegulae. - 1,40 m à - 1,50 m : Fragments de tegulae appartenant à une tuile tous en place. - 1,50 m à - 1,70 m : Pierres appartenant aux digues (pavés parfaitement équarris). Fragment de tegulae. - 1,70 m à - 1,95 m : Aucun mobilier. Cette collecte nous indique une forte concentration de tegulae gallo-romaine. Cette concentration qui se retrouve à la profondeur importante de - 1,50 m, laisse envisager l'hypothèse que l'aqueduc serait implanté sur ou près d'un site antique révélé par la présence des tegulae recueillies en abondance. Ensuite que cette collecte provient d’un habitat sur lequel un monument (une villae ?…) aurait été construit dans la périphérie de la source et qui serait détruit. Cette dernière hypothèse pourra se vérifier dans le cadre des opérations de sondage des tranches II et III qui seront réalisées plus tard. Etude et Répartition du Mobilier, découvert en cours de Fouille La fouille a mis en évidence une fréquentation du site dès la période préhistorique. Après une longue période d'abandon, ce lieu a de nouveau été fréquenté et aménagé sans doute vers la fin du XVIe - début XVIIe siècle.Période Préhistorique Les alentours et notamment les plateaux surplombant la vallée sont des points d'observation formidables pour l'homme préhistorique. Les chasseurs pouvaient tout à la fois surveiller les déplacements du gibier et prévenir les dangers pouvant les menacer. La source des Laquais a été nécessairement un lieu privilégier pour quelques haltes. Les hommes ont laissé des traces de ce passage, en y abandonnant des silex. Les ruissellements, les changements climatiques ont arraché divers éléments des habitats de hauteur, dont certains se sont égarés sur notre site. Divers silex viennent confirmer cette présence:(dessins n°20 et 21). - Grattoir - racloir : Cette pièce a été découverte dans le ruisseau, en contre bas des fouilles. Le silex est jaunâtre. Il présente sur certains points une retouche écailleuse et de longs enlèvements sur la partie grattoir. Il a était effectué au percuteur dur. Cet outil pourrait dater du début du paléolithique supérieur. - Silex roulés : Un éclat cortical provient du carré A7(fig. n°1) , l'autre du carré E78. Les retouches sont très émoussées, les pièces présentent un aspect luisant et poli. - Perçoir : Silex blond (fig. n°2), présentant sur la surface d'éclat une patine blanchâtre (carré C34). La retouche est parallèle avec de longs enlèvements. - Eclat : Eclat réalisé par pression (fig.n°3), possède également une patine blanchâtre. - Outil composite : Cette pièce (fig. n°6 ) a été découverte à 1,65 m de profondeur. C'est un silex marron d'aspect cireux, qui possède en bout un front de grattage et sur un côté une retouche alterne interne. Le silex a était prélevé au percuteur dur. - Eclat : L'outil a été cassé (fig. n°7 ). Un élément a été trouvé dans le carré A2, l'autre dans le carré A3 au cours du deuxième décapage. Le silex est de couleur noire et possède également une patine blanche. Il a été réalisé au percuteur tendre. Le petit éclat qui raccorde possède deux petites encoches. - Pièce encochée : Encoche sur éclat (fig. n°8 ), réalisée au percuteur tendre de couleur marron clair avec en bout un bord de raclage effectué par une retouche semi-abrupte (Carré A5). Trois fragments de céramique protohistorique ont été récupérés : - Dans le ruisseau : Tesson à pâte rouge à l'intérieur, noire à l'extérieur. L'aspect est luisant avec un dégraissant de nombreuses particules de quartz. - Sur la fouille : * Carré C36 : Tesson à pâte marron comportant un dégraissant de grains de quartz et de calcaire. La couleur est noire à l'intérieur, marron clair à l'extérieur. * Carré D62 : Tesson d'aspect roulé noir à l'intérieur, marron rosâtre à l'extérieur possédant un dégraissant au quartz associé à de gros bouts de calcaire.
Epoque Gallo-Romaine
Autre Epoque A part un tesson qui pourrait se situer vers la période carolingienne, les autres présentent des formes et des structures d'époque moderne. Ce tesson, découvert dans le carré C40 présente une surface interne et externe d'aspect rugueux au toucher. La pâte jaune orangé possède de nombreuses inclusions siliceuses. La surface est engobée de couleur orange, lustrée, dont se détachent en excroissance des grains de quartz.Epoque Moderne
Les Monnaies Une Rouelle Anneau à surface unie en bronze (Carré D48) : Découvert en D48, cet objet en bronze laisse entrevoir l'existence d'un lieu de culte ou d'une probable dévotion à une divinité des eaux. La rouelle anneau des Laquais à Mornac est en bronze. Elle présente des faces unies dont l'une fut aplatie, probablement martelée. Ce coup de marteau modifia la section arrondie de l'anneau de métal. Il montre une face ronde, l'autre légèrement aplatie. Son bord intérieur est rond. On peut dire que sa section circulaire subit une légère modification qui lui donne une section elliptique. L'anneau fut coulé et il montre une légère bavure à l'intersection des deux moules posés l'un sur l'autre. Il nous paraît avoir été coulé en série comme paraît le prouver le petit appendice qui est le point de séparation, produit par la coupe réalisée au burin. Il fut grossièrement ébardé. Il a pour dimension : * extérieur : 1,90 cm * intérieur : 1,00 cm * épaisseur : entre 3 et 4 mm * poids : 6,50 grammes Sa physionomie générale montre un anneau rapidement réalisé. Sa fabrication grossière lui retire toute utilisation en objet de parure ou en amulette. L'hypothèse "monnaie" nous paraît la plus vraisemblable. Tout au plus pouvons nous supposer qu'elle fut déposée comme un don fait à une divinité topique à moins qu'elle ne fut perdue au cours d'un échange commercial. Compte tenu de l'environnement, digues et laquais, ont peu supposer qu'elle fut laissée ici comme un talisman offert au dieu du tonnerre "Taranis", afin de préserver son donateur de la foudre, contre un danger de noyade ou d'inondation. Mais même dans ce cas, elle rejoint l'idée de monnaie où son utilisateur s'acquitte d'un tribut envers celui qu'il invoque pour exaucer son vœu. Nous savons que les Celtes attribuaient au cercle la représentation de l'eau qu'ils identifiaient à la femme, la maternité. Ils associaient à l'astre nocturne, la lune, la fécondité, le renouveau. On peut ainsi rapprocher cet objet à la théorie de l'objet d'un culte double, dont l'eau serait l'élément commun. Mais ceci ne peut être que l'illustration d'un exemple d'interprétation de croyance primitive dont nous ne pouvons apporter la preuve dans l'état actuel des recherches.Les Autres Monnaies (dessin n°29) Deux monnaies ont été découvertes sur le site : * Carré D44 : Un double tournois en cuivre rouge, petit mais très épais, très altéré de la fin du XVIe car on devine 15.. HENRI IV ? * Carré D51 : Un double tournois en cuivre également très altéré portant la mention LO... et dont le portrait correspond à celui de LOUIS XIII. Curage du ruisseau : Quatre pièces très altérées probablement des liards de LOUIS XIV. La première pièce citée ci-dessus ayant été trouvée au plus bas de la fouille, la période de restauration de l'ouvrage devrait se situer fin du XVIe - début du XVIIe siècle.
Les Objets Métalliques La Clouterie Divers clous de formes et de dimensions différentes figurent dans le matériel découvert. Ils sont pratiquement tous de section carrée et martelés (C29, C30, C36, D55). Objets Vestimentaires - Une boucle de ceinture en bronze ouvragée retrouvée après curage du ruisseau. - Deux boutons en cuivre de forme ronde dans les carrés B30, B26. - Un bouton en cuivre décoré d'une fleur en relief dans un cercle (C39) - Des boutons en nacre, bois... essentiellement aux alentours du piquage où des facilitées de lavage aurait pu exister (Carrés C32, C34, C39). - Un peigne en écaille de tortue (Carré A12). - Un morceau de cuir (Carré C35). Autres Objets Métalliques (dessin n°31et 31bis) - Trois fers d'équidés (Carrés A6, B28). - Un fer à bœuf (D41). - Un fer à cheval (A3). - Une fourchette.(A8) Autres Objets Divers <"FONCTIONNEMENT DE L'AQUEDUC DES LAQUAIS ET DE SON RESEAU HYDRAULIQUE" Les Installations Hydrauliques de la Commune de Mornac L’originalité de ce réseau d’alimentation, est d’être constitué de conduits d’écoulement variés. Une canalisation en U, fermée et souterraine pour l’aqueduc de captation ou canal d’amenée, un aqueduc collecteur construit à ciel ouvert, recouvert de dalles de pierre et un aqueduc primaire qui est une galerie creusée dans le tuf calcaire du coteau. Les recherches effectuées sur le bourg de Mornac ont montré qu’un réseau urbain d’adduction d’eau se branchait sur cet aqueduc primaire qui traversait le village et les grands domaines agricoles. Il est regrettable que ce réseau ait été détruit en plusieurs endroits, mais nous savons d’après l’information orale recueillie auprès de la population, que selon les endroits, il se présentait sous la forme de galeries construites en maçonnerie de moellons ou fabriqués selon le mode de l’aqueduc collecteur. Malheureusement les preuves sont détruites. Nous savons seulement où ils se situaient dans la commune, l’un près de l’église, l’autre au Logis de Chergé, et un dernier détruit lors de l’amélioration du réseau d’adduction du bourg, il y a déjà très longtemps. Selon les premiers éléments en notre possession, retrouvés sur le terrain, ce réseau comportait un ensemble d’installations hydrauliques qui sont le témoignage de l’intense activité urbaine et agricole qui anima la vie du bourg à toutes époques confondues.Fonctionnement Général du Réseau, du Captage à la Distribution Selon les premières données qui demande vérifications, la commune ne comptait pas moins de 3 barrages, 3 aqueducs, plusieurs bassins, une canalisation de distribution, un grand nombre de puits certains d’aération ou de regard, des citernes et des siphons. Ce réseau disposait d’une alimentation en eau, axée autour des sources qui jaillissent sur son territoire et qui se dirigent à l’exception d’un cas vers le bourg puis vers la Touvre. Voici brièvement résumé le résultat des investigations menées autour de la fouille de l’aqueduc des Laquais. Les prochaines campagnes apporteront nous l’espérons des découvertes permettant une meilleure compréhension sur l’organisation de ce réseau d’adduction réalisé à grande échelle car il couvre plusieurs communes pour une seule rivière dont l’importance est majeure et qui nous ne l’excluons pas, pu avoir des répercussions sur l’hydrographie de la Charente.L'Aqueduc des Laquais et son Environnement Social Datation du Site et de ses Monuments La datation de l’aqueduc reste actuellement un problème majeur et il serait imprudent de tirer des conclusions hâtives car il reste encore de nombreuses inconnues. L’avancée des recherches permet juste d’échafauder des hypothèses sur l’occupation du site en général. Première période : Occupation préhistorique des plateaux avec construction d’éperons barrés et découverte de silex taillés. Deuxième période : Occupation gallo-romaine du bourg de Mornac et des plateaux environnants avec construction de la voie reliant Rom à Périgueux. Découverte sur le site des Laquais à l’emplacement de l’aqueduc de vestiges gallo-romains, tegulae céramiques, éléments de construction. Troisième période : une occupation épisodique durant le Haut Moyen Age à l’époque carolingienne semble-t-il. En 769 Charlemagne en visite à Angoulême séjourne une première fois à Mornac en mai, puis il y revient au cœur de l'été. Existait-il une structure d'hébergement digne d'accueillir le Grand Roi à Mornac ? Peut être est-ce encore une légende ? Quatrième période : Après un long sommeil, le site se réveille vers la fin du XVIIe siècle, début XVIIIe siècle et livre céramique, bouton, ossements d’animaux, tessons de verre, monnaies et objets métalliques divers. La collecte du mobilier nous informe que le site fut occupé dès les premiers âges et pour une très longue durée. Les Romains occupèrent plus tard également l’environnement immédiat de l’aqueduc. Ils nous laissèrent un mobilier abondant dispersé tout le long du monument et un gros fragment de céramique a été incorporé dans le calage des pierres de la canalisation ce qui nous laisserait supposer une construction antique près de l’ouvrage. Après un long abandon le site a repris une activité intense aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le site mais l’aqueduc existait-il déjà ? Fut-il construit au XVIIe ou au XVIII siècle, pour la première fois ou remplaça-t-il un monument du même type détruit ou disparu dont certains éléments demeuraient encore en place ? La dispersion du mobilier retrouvé tout au long de la canalisation, ne viendrait-elle pas des travaux de terrassement mis en œuvre pour sa construction au XVIIe/XVIIIe/ siècle, au cours desquels on aurait inséré un élément de céramique gallo-romaine dans le calage des pierres et des tegulae sous sa fondation ? A ce titre, il est difficile d’attribuer la réalisation de cet aqueduc dans l’état actuel des connaissances, à un ingénieur romain plus qu’à un ingénieur français du XVIIe/XVIIIe siècle. Peut-être en saurons-nous davantage avec la poursuite de la fouille dans sa deuxième tranche.Exploitation, Destruction, Transformation et Restauration du site Exploitation du site Si l’on se réfère à l’étude du mobilier, on s’aperçoit sans parler véritablement d’exploitation du site qu’il était connu des hommes depuis la préhistoire et donc utilisé par eux. Installés sur les hauteurs, ils venaient y puiser l’eau et certainement l’exploitaient-ils comme terrain de chasse lorsque les bêtes venaient y boire. Cette information nous est transmise par les divers objets en silex que nous avons ramassé au cours du sondage. La seconde occupation importante eut lieu à l’époque gallo-romaine. Au cours de cette période on peut estimer qu’il y eut une installation villageoise du secteur avec des constructions de villae en plusieurs points de la commune. Eléments de construction, de pavements, de tegulae, de céramique sigillée, de plomb attestent celle-ci. Durant les siècles qui suivirent commença la véritable exploitation du site et des terres de Moriniacum. De vastes domaines agricoles s’étendent dans les plaines et constituent le grenier céréalier de la population gallo-romaine qui vit ici. S’ensuit une période trouble, les premiers bouleversements et après un long endormissement le site se réveille et reprend vie à la fin du XVIIe/XVIIIe siècle. Les monnaies retrouvées sur le site attestent de son réveil et de sa fréquentation à cette époque. Destruction des ouvrages hydrauliques Lorsque l’on évoque l’aqueduc, il faut entendre aqueduc collecteur car nous ignorons aujourd’hui encore l’ancienneté de l’aqueduc primaire, et la fouille archéologique est loin de nous avoir livré tous ses secrets. Nous pensons que la première destruction du site et de son occupation gallo-romaine se déroulèrent vers la fin du IVe siècle lors des invasions barbares. Après ses événements, il s’ensuit un très long sommeil où un souffle de vie paraît resurgir à l’époque carolingienne et laissa la trace de son passage au bord de l’aqueduc. Le manque d’entretien, les intempéries, la pression des eaux en crue provoquèrent l’effondrement et l’éclatement des digues. Il ne resta bientôt plus que le souvenir du nom des Laquais, que la mémoire collective attribua au hameau situé à proximité du flanc est du coteau. La destruction de l’aqueduc collecteur quelle que soit son origine ancienne est en partie due à plusieurs phénomènes. Un abandon du site, un manque d’entretien, la végétation, par la présence de gros arbres qui grandirent près de lui, dont les racines déstabilisèrent les pierres et enfin le vandalisme qui le débarrassa de sa couverture, furent à l’origine de celle-ci. Le premier acte est survenu à une date indéterminée. Le retrait de ses dalles de couverture sur une distance de 30 à 40 mètres nous est inconnu. Malgré les demandes de renseignements faites auprès de la population, nous n’avons pu obtenir de dates précises. Nous savons seulement qu’entre 1932 et 1935 il existait déjà dans cet état actuel. Nous voyons là l’explication des différentes étapes de la dégradation du site et du monument. Transformation et restauration du site Si la date d’abandon du site au IVe siècle est très envisageable, il nous reste une très grosse incertitude quant à la date de mise en service de l’aqueduc collecteur dans sa version moderne. Aucun texte, aucune carte, aucun indice ne furent laissés par les constructeurs ou leurs commanditaires aux différentes époques qui nous intéressent pour nous aider dans les recherches. La découverte des monnaies frappées sous Henri IV et Louis XIII permet d’établir un parallèle entre le monument et l’activité pour laquelle il fut conçu. On peut penser que celle-ci fut en rapport avec l’essor que connut l’industrie des filatures de chanvre et de lin en milieu rural. A présent si l’on considère qu’il fut construit en remplacement d’un aqueduc plus ancien, il faut parler d’une remise en service nécessitant une restauration importante compte tenu de son état d’abandon. Ces travaux qui engendrèrent de profonds bouleversements du site expliquèrent la dispersion du mobilier ramassé et le grand désordre qui régnaient parmi les fragments de céramique sigillée appartenant à un même objet. Ils affectèrent également les matériaux qui entrèrent dans la construction du monument. Nous retrouvâmes dispersés en plusieurs endroits des morceaux de ciment à la chaux, carrés A11, B24, C25, C39 ainsi que des rebuts de pierre de taille laissés semble-t-il comme bornage auprès de la canalisation de distribution en C32 et C42, en E66, E75 et E76. La destruction de la couverture date d’avant la guerre 1939-1945. Les pierres furent renversées et roulées sur les bords de l’aqueduc collecteur. Elles gisaient dans l’herbe en A1, B14, B15, B22, B23, B20, C25, C26, C36, D41, D56, D64, D55, D53, E76 et E81. Deux dalles reposaient hors du quadrillage, une à hauteur du carré C25, l’autre en bordure du carré D56. Seules restaient en place deux pierres de couverture en E75 et une autre en B14. Au débouché de l’aqueduc, près du chemin, deux autres dalles apparaissaient hors sondage. La restauration du monument après exécution du sondage porta sur l’enlèvement des racines qui obstruaient la canalisation, détruisaient l’étanchéité et déstabilisaient les parois. L’étanchéité fut refaite en plusieurs endroits dans les cadres A, B, C, D et E de chaque côté. Certaines pierres qui avaient été retaillées et remises en place en D50, E67, E80 et E75 pour la paroi nord et en A10, B20, C26, D64, D63, D62, E67, E80 et E75 pour la paroi sud, peut-être au XVIIe siècle ou en 1841 durent être réinstallées car elles étaient descellées. Cela confirme que de gros bouleversements endommagèrent l’architecture d’origine du monument. Les joints et l’étanchéité furent refaits avec un ciment à la chaux hydraulique. Les dalles de couverture furent remises en état selon une disposition bien précise qui prit en compte l’ouverture du monument au public pour l’organisation de la manifestation du « Monument du Mois » qui se déroula du samedi 30 septembre au dimanche 29 octobre 2000. L’emplacement des pierres laissa visible sur environ quatre mètres de long le conduit de l’aqueduc collecteur afin que le promeneur puisse admirer le fil de l’onde. Dans le cadre C, la vanne et sa pelle restèrent apparentes ainsi que la canalisation de distribution pour une meilleure compréhension du fonctionnement de l’installation. En D67 la pierre de la paroi nord portant la feuillure rainurée horizontalement conserve une ouverture sur son mystère. Les dernières dalles de couverture furent laissées en retrait de l’extrémité Est afin que subsiste le sentiment d’inachevé sur sa vanne incomplète et sur les bouleversements qui modifièrent la structure monumentale de l’aqueduc collecteur. Une fois cette restauration effectuée, nous procédâmes à l’embellissement des abords en étalant la terre et une couche de granulats blancs, sur le bord sud pour un meilleur déplacement du public.
"CONCLUSION - 1ère ANNEE DE FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 1999/2000" Bien que les premiers résultats soient significatifs et particulièrement encourageants, il reste encore de nombreux points à élucider. Néanmoins ils permettent de dynamiser les recherches sur un secteur délaissé depuis presque un siècle à la suite de la parution de l’ouvrage « le Pays de la Touvre et de La Braconne » de l’abbé P. LESCURAS. Celui-ci affirmait, dans son chapitre « Origine et Signification des Noms de Lieux », que Mornac dérive de deux mots celtes Mor et ac signifiant le premier eau et le second lieu élevé. « … Pour Mornac d’Angoumois, rien de plus faux, puisque ce bourg est situé dans un vallon et qu’il n’y a pas de cours d’eau. » fin de citation. On peut considérer qu’il fut à l’origine de l’abandon des recherches sur un territoire qu’il connaissait bien. Aucune autorité, pas même la Société Archéologique et Historique de la Charente, ne douta de sa parole et ne vérifia sur le terrain la véracité de sa parole. Le patrimoine archéologique de Mornac plongea dans un long sommeil jusqu’en 1997, année de son réveil et de son renouveau par les recherches du GRAHT. Cette micro-région proche d’Angoulême que constitue le canton de Ruelle offre un potentiel archéologique fort riche. En effet ce sondage s’intègre pleinement dans une étude générale réalisée sur le canton de Ruelle. Cette étude a pour but de mettre en lumière l’histoire du peuplement humain de ce secteur géographique sur les bords ou à proximité de la rivière Touvre et de ses affluents. La fouille de l’aqueduc des Laquais tout comme les recherches en cours sur les autres cours d’eau contribuent grandement à la compréhension du rôle que joua l’eau dès les premiers âges préhistoriques. La maîtrise de cette ressource naturelle fait apparaître une implantation humaine tirant sa richesse d’une intense activité agricole et artisanale. L’ensemble des structures étudiées et découvertes à Mornac se retrouvent en d’autres lieux semblables aux Laquais. Ruelle, Soyaux, L’Isle D’Espagnac, Magnac-sur-Touvre possèdent des monuments construits selon le même principe, ce qui amène l’hypothèse suivante, qu’un même ingénieur aurait conçu à grande échelle un réseau hydraulique dont la Touvre tiendrait un rôle majeur dans cette organisation. Si la datation reste incertaine pour l’aqueduc des Laquais nous savons que certaines réalisations datent de l’époque romaine pour celles recensées. Les structures observées lors des recherches correspondent pour d’autres au modèle des Laquais, ce qui sous toute réserve leur donnerait une ancienneté ne remontant pas au-delà du XVIIe siècle. Le mobilier recueilli lors du sondage de l’aqueduc montre une grande perturbation du sol côté sud. Celui-ci fut dispersé à la suite des transformations qui affectèrent le monument et fragilisèrent la paroi sud dans sa seconde partie depuis la canalisation de distribution jusqu’à l’extrémité est. L’étude d’un fragment de céramique du IIIe - IVe siècle retrouvé en B14 dans le calage des dalles du lit s’apparente à certains tessons étudiés par Jean-François BUISSON à Saintes. La poursuite du sondage tout le long de la canalisation de distribution révélera peut-être d’autres structures monumentales. La réalisation d’une seconde stratigraphie près de celle-ci apportera peut-être une meilleure interprétation sur son histoire. La fouille de l’aqueduc primaire sera d’un intérêt primordial pour une plus grande compréhension globale du site et permettra d’établir, nous l’espérons, une datation plus précise du monument. Elle nous aidera à identifier les groupes humains qui les édifièrent et s’installèrent sur le territoire de Mornac. Les seconde et troisième tranches permettront d’établir pour ce type de monument une chronologie historique comparative avec les autres monuments du même type, retrouvés sur le territoire de Mornac et dans les communes limitrophes. La fouille de l’aqueduc des Laquais permet de disposer pour étude d’un exemple précis de constructions hydrauliques (barrages, digues, aqueducs, bassins, etc...) à grande échelle, concentré autour d'un axe fluvial dans le département de la Charente. A l’heure ou nous livrons le fruit de ses recherches, soit en 2020, nous constatons que nous avions grace à la fouille archéologique, après les tâtonnements du début, bien appréhendé le site, ses constructions, ses transformations, et les occupations humaines qui le visitèrent. Nous avions également pressenti le rôle majeur que prendrait la rivière « Touvre » dans le paysage hydraulique de la vallée jusqu’à Magnac sur Sur Touvre et Ruelle. Toutes ces découvertes vous seront transmises dans un autre chapitre.Note : "
Etude du Site Archéologique et Texte de l'Article Daniel BERNARDIN - Responsable de l'Opération ArchéologiqueEtude du Site Archéologique et Texte de l'Article Daniel BERNARDINIntervenants sur le site Daniel BERNARDIN - Jean(Claude AUPY - Bernard FABRE - Michel SIMONART - Alain MINCET - Françoise DEFOUG - Matthieu MOUNIER - Eric DELMAS - Michel CHAUVIN - Nathalie JOUSSEAUME - Delphine JAUSSEAUME.Conseillers Techniques et Scientifiques
Jean-Louis TILLARD - Céramologue UMR 126 du CNRS - Jean-François BUISSON - Archéologue - Didier RIGAL - Archéologue - UMR 5608 - Jean Ben AOMAR - Contrôleur- Responsable de l'Entretien et Maintenance des Réseaux d’Assainissement – Grand Angoulême - Rémi SARDIN -Responsable des Services Techniques, commune de Mornac.
Références (bibliographie, archives)
Photos - Plans - Dessins Daniel BERNARDIN - Bernard FABRE - Matthieu MOUNIER " | Liens RelatifsL'Article le plus lu à propos de XVIIIe - XIXe Siècles : Les dernières nouvelles à propos de XVIIIe - XIXe Siècles :
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