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MORNAC - LES AQUEDUCS DES LAQUAIS - ANNEES 1999/2000



MORNAC - LES AQUEDUCS DES LAQUAIS

Une Occupation Préhistorique

Un Site Gallo-Romain

Un Aqueduc du Médiéval

Un Réseau Hydraulique du XVIIIe siècle et ses Aqueducs

AVANT-PROPOS

C'est au cours du second semestre de l'année 1997 que commença l'aventure des découvertes du site des Laquais à Mornac. Dès la découverte de l'Aqueduc Primaire par Jean-Claude Aupy, Daniel Bernardin et Bernard Fabre, nous avons immédiatement pressenti l'importance du lieu sans savoir ce que nous allions y trouver. Nous ignorions que les sources du ruisseau le "Rouissoir" étaient fréquentées par les populations humaines dès la Préhistoire. Puis l'avancée des recherches, nous mis en présence d'une autre période, celle de l'Âge du Fer. Au cours de ces années de fouille une occupation gallo-romaine surgissait du sol régulièrement, puis ce fut la découverte d'un aqueduc médiéval dont les éléments servirent à la construction de l'aqueduc Collecteur des eaux du lavoir. Mais le monument principal et le plus spectaculaire fut l'aqueduc collinaire, creusé dans le flanc du coteau des Laquais. Ce furent cinq années de fouilles archéologiques extraordinaires dans un lieu enchanteur. Bien évidemment ces périodes de notre passé ne sont pas apparues dans l'ordre que nous venons de citer, elles se manifestèrent au cours de la dizaine de sondages archéologiques qui étaient programmés chaque année.

«1ère CAMPAGNE DE FOUILLES ARCHEOLOGIQUES - 1999/2000»

Situation et Historique du Site

Implantation du site

Situé à 1 km au nord du bourg de Mornac, l’aqueduc des Laquais s’étend sur environ 150 m. La première partie ou aqueduc de captation prend naissance dans le puits qui capte la source. Il passe sous le chemin rural n° 31 du bourg aux Gouchauds et s’étire sur 22 mètres dans la prairie de la plaine des Laquais. C’est l’aqueduc collecteur.

Dès les premiers jours du sondage, la population montra de l’intérêt pour la fouille et nous donna de précieux renseignements sur le site des Laquais. Nous avons ainsi appris que l’aqueduc était encore recouvert de ses dalles jusqu’à l’année 1930. Quelques temps avant la déclaration de la seconde guerre mondiale, on commença à le découvrir pour pouvoir y faire boire les bêtes dans sa partie qui se trouvait dans la prairie des Laquais.

Le principe de captage des eaux, dans la majorité des cas, se fait directement à la source comme nous l’avons relevé à Mornac, mais également dans les communes voisines. Ce schéma se retrouve aussi sur certains des sites nommés précédemment.

Dans les semaines et les mois qui suivirent, nous entamions les premières prospections archéologiques qui permirent la découverte du barrage des Ballans et d’un premier fragment de sigillée dans le jardin de M. RICHARD. Contacté par Monsieur le maire de Mornac, M. PERSYN, en septembre 1999 qui souhaitait mettre en valeur l’aqueduc des Laquais, il fut établi un contact avec le Service Régional de l’Archéologie à Poitiers (SRA Poitou-Charentes) qui nous délivra l’autorision de sondage après que nous ayons obtenu celle de M. RICHARD, propriétaire du terrain.

Le Sondage Archéologique de l'Aqueduc des Laquais : La Source, son Bassin de Régulation des eaux et L'Aqueduc Collecteur

Organisation de la Fouille de l'Aqueduc

Des principes méthodologiques précis furent établis avant l’intervention sur le terrain. La nature des vestiges retrouvés décida de l’organisation du chantier qui se divisa en trois tranches de travaux. L’aqueduc présentait trois types morphologiques.

L’Aqueduc Collecteur : Un premier tronçon, la tranche n° I, avait son origine à la source. Il englobait un puits, un canal d’amenée souterrain, un bassin et un aqueduc composé de blocs calcaires taillés, posés de chant et recouverts de dalles de couverture. Nous le considérons comme l’aqueduc collecteur et nous supposons qu’il se déversait dans l’aqueduc primaire. Il se différencie de l’aqueduc primaire par sa constitution. Il est construit alors que l’aqueduc primaire est taillé dans le calcaire à flanc de coteau.

L’Aqueduc Primaire : C’est le monument le plus imposant. Il se divise en deux parties et constitue les tranches n° II et n° III. Les fouilles archéologiques se déroulèrent au cours de l’année 2001. La tranche n° II n’est autre que la partie médiane du monument. Elle est facilement reconnaissable car c’est le tronçon découvert de l’aqueduc primaire. La tranche n° III, c’est l’extrémité sud de l’aqueduc. Bien que l'on remarque quelques effondrements ça et là, il est recouvert de dalles de couverture dans sa presque totalité. Il passe sous le chemin rural qui relie le vieux cimetière au village des Laquais et au château des Ballans. Il sort dans la prairie des Ballans, traverse le bourg puis poursuit son tracé jusqu’à la rivière La Touvre dans laquelle il se jetait au lieu-dit Le Moulin du Roy sur la commune de Touvre. Détruit dans cette partie de son parcours, on en retrouve les vestiges dans le lit du ruisseau près du cimetière et sous la route, la D699, au lieu-dit La Maillerie, commune de Touvre.

Chaque tranche fera ensuite l’objet de plusieurs phases de travail. Avant de commencer le sondage, il fut nécessaire de procéder au débroussaillage du site encombré de hautes herbes, d’orties et de ronces. Plus tard, un débroussaillage général sera réalisé par les employés communaux avec une débroussailleuse et les branchages gênants seront coupés à l’aide de tronçonneuses.

La fouille de la tranche n° I commença le 12 novembre 1999 et vit la mise en place d’un quadrillage métrique sur une première partie de l’aqueduc. L’orientation des axes du quadrillage a été calquée sur les points cardinaux. Cette opération vit la création des cadres A et B divisés en carrés : 12 carrés pour le cadre A numérotés de A1 à A12, 12 carrés pour le cadre B numérotés de B13 à B24. Le 7 décembre 1999, un cadre C sera créé et il comportera 16 carrés numérotés de C25 à C40.

La tempête « Lothar » qui traversa très rapidement la France le dimanche 26 décembre 1999 ravagea tout notre travail. Nos marquages au sol furent arrachés et la prairie des Laquais recouverte par les eaux, les arbres et branchages se transforma en un petit lac.

Le 28 janvier 2000 verra la création des cadres D et E. Le cadre D renfermera 24 carrés numérotés de D41 à D64 et la numérotation du cadre E qui compte 18 carrés s’échelonnera de E65 à D82. La surface du sondage représentera une superficie de 82 m² dans sa totalité. La tranche n° I comportera deux phases de travail dans un premier temps.

Exploitation du site : TRANCHE I - PHASES 1, 2, 3

Le site des Laquais se compose de plusieurs monuments qui furent étudiés individuellement. Nous commençâmes par la source qui est captée à flanc de coteau et qui coule dans un puits d’accès ou d’aération. Puis un aqueduc souterrain dit canal de captation ou d’amenée qui communique avec le bassin lavoir dans lequel se déverse l’eau de source dont le nom est ROUISSOIR. Les eaux sont ensuite dirigées vers l’aqueduc collecteur qui passe sous le chemin, traverse la prairie et se déverse dans celle-ci. Un relevé topométrique de celui-ci a été réalisé dans sa partie visible de la vallée des Laquais. Une canalisation de distribution ou piquage en épi, constituée d’un tuyau en fonte qui fut très certainement jadis en plomb, compte tenu des éléments retrouvés, prend naissance dans l’aqueduc collecteur et achemine l’eau à travers la prairie vers un lieu qui reste à découvrir. L’étude de cette canalisation fera l’objet de la troisième phase des travaux de recherches.

Description du Système de captation de la Source du Rouissoir : Tranche n° 1 - Phase 1 - (Dessins N°1-2-4-8-9-10-11)

Captage de la Source du Rouissoir

La vallée des Laquais s’est formée à la suite de la fracture des plateaux calcaires jurassiques des Laquais et du Maine Quérand. C’est par l’une des failles nées de ces frictions géologiques que sont drainées les eaux souterraines de la source du Rouissoir qui jaillissent d’une anfractuosité du coteau de l’ouest. La source s’écoule dans le puits d’accès par une entaille réalisée dans le dernier bloc de pierre taillé, formant la paroi ouest. Celle-ci est creusée irrégulièrement contrairement au départ de l’aqueduc de captation qui se trouve sur la paroi opposée dans l’angle sud-est.

Le Puits d’Accès ou d’Aération

Il se compose de deux corps architecturaux. Le puits par lui-même est un quadrilatère irrégulier qui s’élève jusqu’à 2 m de hauteur depuis le fond. Le chapeau qui est constitué par une margelle rectangulaire percée d’un trou circulaire affleure les parois du puits. Une plaque métallique ferme l’orifice et assure l’étanchéité et la protection du puits d’accès.

Le relevé des mesures de chaque paroi orientée chacune sur les points cardinaux, nous révèle que chacune d’entre elle fut construite avec des pierres de taille parfaitement équarries au nombre de six pour chaque face.(dessin n°4). Les parois nord, sud et est possèdent des prises pour les pieds facilitant la montée et la descente dans le puits. Ces prises ou petites marches sont creusées dans les blocs de la paroi. Chacune d'entre elles a des hauteurs, des largeurs et des profondeurs d’inégales dimensions. Elles sont installées à des hauteurs différentes dans le puits. C’est dans la paroi Est que prend naissance le canal d’amenée ou aqueduc de captation. Les deux dernières pierres visibles au fond de l’orifice ont été taillées assez régulièrement et l’aqueduc de captation prend naissance légèrement en retrait de cette ouverture béante. Les quatre parois s’élèvent à une hauteur de 2 m pour affleurer le sol constitué de terre végétale.

La margelle qui le recouvre est un énorme bloc de pierre de 1,36 m sur 1,04 m de large avec une épaisseur de 56 cm. Il est percé au centre d’un trou ayant un diamètre de 69 cm. La fermeture de l’ouverture est assurée à l’aide d’une plaque métallique aujourd’hui rivée dans la margelle et qui la recouvre presque entièrement.

Selon les premières estimations, il nous apparaît que ce puits d’accès est plus profond qu’il ne le montre. Il sera utile de le vider afin de trouver le sol géologique qui est invisible. Le fond, que nous avons vidé des grosses pierres qui y avaient été jetées, se trouve plus bas. Il est comblé d’un lit de gravats et de sable qui devront être retirés afin d'en connaître la profondeur exacte. Peut-être existe-t-il dans ce lit un mobilier intéressant et qui nous renseignera sur son utilisation ancienne.

Dans l’immédiat, faute de sondage et d’une étude plus approfondie, il faut rester prudent sur l’époque à laquelle il fut construit. Il semble que ces derniers aménagements pourraient avoir été édifiés au XVIIe/XVIIIe siècle, peut-être en remplacement d’une structure plus ancienne qu’il nous reste à découvrir. Cette constatation en amène une autre qui nous interpelle. En effet, il pourrait être possible que ce puits et le terre-plein qui l’entoure datent du XVIIe/XVIIIe siècle, mais que l’aqueduc de captation qui prend naissance au fond du puits ait une ancienneté beaucoup plus tardive et que durant ces travaux, l'aqueduc est subi des transformations et des dégradations. Un sondage du puits s’imposerait afin de mieux comprendre cette construction.

L’Aqueduc de Captation ou Canal d’Amené des Eaux

Installée à 2 m de profondeur sous le terre-plein qui surplombe le bassin - lavoir, c’est un aqueduc rectiligne qui prend naissance dans la paroi Est du puits d’accès. Il repose au fond, au niveau du radier et l’eau s’écoule régulièrement dans son conduit constitué d’une canalisation formé de blocs de grand appareil aboutés et creusés en U. Il possède une couverture réalisée de même façon qui le coiffe symétriquement.

Les dimensions extérieures de chaque bloc sont de 17 cm de hauteur et de 32 cm à la base. Le conduit dans lequel s’écoule l’eau de source est large de 15,5 cm et haut de 12 cm. La taille de ces blocs est réalisée proprement. Ils sont parfaitement équarris et nous savons comment ils furent réalisés car les tailleurs de pierre laissèrent en place près du mur ouest du bassin - lavoir deux blocs bruts, qui nous fournirent de précieux renseignements. En effet, deux monuments de la commune de Mornac qui nous avons visités possèdent des éléments de canalisation identiques. Nous en avons également reconnu un autre sur celle de Ruelle.

L’aqueduc de captation s’étire sur une distance de 4,30 m pour aboutir directement dans le bassin - lavoir. Il nous semble que lorsque le mur ouest du bassin fut construit dans un premier temps à une époque très ancienne, peut-être au XVIIe, son embouchure fut modifiée. La sortie dans le bassin est réalisée à l’aide de moellons parfaitement équarris. Il est possible qu’ils furent posés devant la dernière canalisation qui se jetait dans le bassin et qui possédait un bas-côté constitué des mêmes pierres que les autres côtés. Ce mur de soutènement fut rehaussé après la guerre 1939 - 1945.

Les Ouvrages d'Art

Ils se composent du mur de clôture du bassin - lavoir, du bassin de régulation et d’un fossé d’évacuation du trop plein qui fut par la suite abandonné au profit d’un autre creusé en bordure de chemin.

Posés contre le mur ouest de chaque côté du bassin de régulation ont été placés deux gros blocs de pierre calcaire. Ces dalles gisant au pied du mur du fond du bassin étaient destinées à être sciés puis creusés pour être transformées en canalisation afin d’être incorporées dans la construction du canal d’amenée. Ces pierres avaient des dimensions « standard », longueur 1,04 m, largeur 0,44 m, hauteur 0,30 m. L’une des canalisations retrouvée abandonnée, brisée ou inutilisée et laissée sur place, fut incorporée dans le mur de soutènement du terre-plein où fut creusé le puits. Passant presque inaperçue, elle nous apparut un jour alors qu’un fragment de ciment la recouvrant s’était décroché du mur. Ses dimensions nous révélèrent que cet élément de canalisation correspondait à des blocs retrouvés sur d'autres sites identiques, notamment au Logis du Chambroie, au Barrage des Theils à Mornac, à la Fontaine des Riffauds à Ruelle et près de l'église à L'Isle D'Espagnac.

Le Mur de Clôture

Lorsque le site fut aménagé, il avait un aspect différent de celui d’aujourd’hui. Il est probable qu’un bâtiment, dont la nature nous échappe, recouvrait le monument. Le mur de clôture qui l’entoure est peut-être le souvenir de celui-ci. Ruiné par la suite, il fut restauré et rehaussé en même temps que fut bâti le mur ouest dans lequel arrive l’aqueduc de captation. Cette hypothèse s’échafaude sur le fait que la base de celui-ci à l’embouchure du canal d’amenée, a, semble-t-il, été transformé. L’ouverture par laquelle s’écoule l’eau de la source du Rouissoir dans le bassin-lavoir est réalisée à l’aide de moellons jointés et est parfaitement équarrie. Cette bouche fait 28 cm de hauteur et 15 cm de largeur.

Un autre fait est étonnant : la base du mur ouest est assise non à l’extérieur du bassin mais à l’intérieur. Parmi tous les monuments du même type que nous connaissons, pas un n’a été construit selon ce principe. Il semblerait que la géométrie du bassin ait été tronquée et que ce mur fut donc construit au devant des pierres constituant sa bordure aménagée. L’esthétique de l’ensemble s’en trouve anormalement transformée. De même, les murs des côtés sud et nord ont été refaçonnés et consolidés. Lorsque après la guerre 1939-1945 on a construit la dalle en béton de la toiture, les ouvriers ont entaillé verticalement ces murets pour y planter les piliers disgracieux soutenant le toit. C’est au cours de ces travaux qu’ils furent également rehaussés dans le but de soutenir les remblais de terre rapportés pour l’aménagement du lavoir.

Le Bassin de Régulation

Ce bassin transformé en lavoir, eut comme les monuments du même type construit sur la commune, une autre utilisation au cours des siècles. Pour cela, il faut se rapprocher de l’étude étymologique du lieu. La source porte le nom de Rouissoir qui trouve son origine dans la culture du chanvre. Tous les bassins de la commune de Mornac servirent à rouir le chanvre que l’on cultivait en abondance dans les champs et cela jusqu’au début du XXe siècle selon l’information orale recueillie auprès de la population.

Le bassin de régulation du Rouissoir se divise en deux compartiments séparés par un mur de refend. Il reçoit l’aqueduc de captation ou canal d’amenée des eaux et comporte le canal de sortie de l’aqueduc collecteur. Il est de forme rectangulaire et mesure extérieurement 10 mètres de long sur 3,15 mètres de large. Il est construit à l’aide de dix dalles calcaires de dimensions inégales plantées de champ sur chaque côté. Elle repose très certainement sur un sol qui, à l’origine, était dallé de grandes pierres plates qui a été bétonné lors des travaux d’aménagement d’avant-guerre. Les autres bassins de Mornac et ceux des communes sur lesquelles nous avons recensé ces monuments ont été construits selon une technique analogue à celle étudiée ici.

Le premier compartiment ou bassin de décantation

C’est le plus petit des deux et sa forme est rectangulaire. Ses dimensions intérieures présentent une longueur de 2,50 m et une largeur de 1,90 m. La source coule dans le canal d’amenée et se déverse dans ce premier réservoir qui capte les eaux et les calme. Le mur de refend sépare le bassin de décantation du bassin de restitution. Ces deux compartiments inégaux communiquaient entre eux par une vanne fermée d'une pelle. Cette vanne se trouvait désaxée par rapport à la sortie de la source et à l’axe de symétrie du bassin de régulation des eaux.

Le muret sud de ce mur de refend mesure 1,58 mètres. La vanne est fabriquée dans le bord intérieur du bassin de restitution. Le muret nord ne fait qu’un mètre de long à l’intérieur du bassin de décantation. Les chiffres indiqués ci-dessus mentionnent les dimensions du mur de refend sur ses faces intactes. A leurs extrémités sud et nord, ces murets ont été creusés de deux rigoles permettant l’évacuation du trop plein du bassin de décantation lorsque la vanne est obstruée. La rigole sud mesure 20 cm de large et sa profondeur atteint 6,5 cm. Celle du nord, plus petite, n’atteint que 13 cm de large pour une faible profondeur qui ne se creuse que de 3 cm. L’épaisseur du mur de refend est de 25 cm environ tout le long de son tracé. La vanne possède une largeur de 36 cm côté bassin de restitution en tenant compte de la feuillure de la pelle. Sa largeur opposée dans le bassin de décantation ne dépasse pas 25 cm. A cet endroit le fond du bassin atteint 18 cm alors que sur les côtés lorsque l’eau affleure l’arête des bordures, elle est de 33 cm.

Le second compartiment ou bassin de décantation

Ce deuxième réservoir est le plus vaste par ses dimensions. L’angle sud-est est percé d’un trou bouché par une bonde. C’est par ce déversoir que l’on vidange les bassins pour les nettoyer et les dessabler. Il évacue l’eau en direction du fossé d’évacuation du trop plein.

A proximité en direction de l’est, s’ouvre un goulet dans lequel s’engouffre l’eau. Cet avaloir s’incline en direction de l’aqueduc collecteur et propulse celle-ci dans son conduit. Ce goulet est fermé par une vanne qui régule les débits et bloque la communication entre le bassin de régulation et l’aqueduc collecteur.

Parmi les autres aménagements apportés au bassin existent des trous percés dans les pierres des bas-côtés sud et nord. Ces orifices ont été réalisés pour permettre l’écoulement dans le bassin des eaux d’infiltration qui suintent des murs de clôture durant les périodes de fortes précipitations. Les eaux de pluies s’infiltrent dans le sol et resurgissent entre les pierres pour inonder les trottoirs empierrés du bassin. Les pierres du bassin formant la bordure ont toutes été taillées selon le même modèle. La base repose sur le fond du bassin. La face baignant dans l’eau se compose d’un pied droit et d’un pan coupé. Le sommet arrondi se termine par un petit pan coupé qui s’enfonce verticalement dans le sol du bas-côté du bassin.

«SONDAGE DE L'AQUEDUC COLLECTEUR»

l'Aqueduc et son Cadre Géographique

Cet aqueduc capte les eaux de la source du Rouissoir et les achemine vers le bourg de Mornac ou au passage il arrose généreusement les terres cultivables. Il poursuit ensuite son cours en direction de la rivière Touvre, qu'il grossit de ses eaux au liei-dit "Le Moulin du Roy", après un trajet de 4km.

L’aqueduc trouve son origine au sortir du bassin/lavoir, puis passe sous le chemin blanc de desserte des parcelles où on le retrouve dans la prairie des Laquais. Cet ouvrage est entièrement enterré. Seules les dalles de couverture apparaissent comme posées dans l’herbe à la sortie du chemin et à l’extrémité est. C’est ici que fut réalisé le sondage archéologique de la tranche I qui comportera trois phases de travaux. La phase n° 1 consistera à dégager en partie la structure monumentale de l’aqueduc. La phase n° 2 fera apparaître l’infrastructure de celui-ci. La phase n° 3,verra le dégagement de la canalisation de distribution, découverte sur le flanc sud de l'ouvrage, cours de la phase n° 1.

Le profil de l’aqueduc traverse perpendiculairement la vallée des Laquais. Lorsqu’on regarde en direction du nord, on ne peut que rester émerveillé devant la physionomie qui se dégage du lieu et nous interpelle face aux indices qui s'y dévoilent. La vallée s’étire comme une longue virgule entre les villages des Laquais accrochée sur le flanc Est et celui du Maine Quérand qui lui fait face à l’ouest. Installés sur le sommet du plateau, ils culminent à une hauteur de 150 mètres. C’est à cet endroit que fut construit le barrage dont nous supposons l’existence dont certains signes apparents correspondant à ceux retrouvés au barrage des Ballans. Caché par la végétation, nous n’avons encore pu le vérifier, seule la retenue d’eau nous apparaît clairement dans le paysage se dévoilant de l’autre côté du chemin reliant le Maine Quérand aux Laquais.

Lorsque l’on se positionne à ce point et que l’on se tourne en direction du sud vers l’aqueduc des Laquais ou vice versa, il est des détails qui confirment l’origine de l’appellation de village des Laquais. Celui-ci vient du mot lac. La plaine qui s’étend sous les yeux est coupée transversalement par de grandes digues, dont la première au nord est assez bien conservée. Elles étaient au nombre de huit et l’ingénieur qui les fit construire utilisa les courbes de niveau naturelles pour concrétiser son projet hydrographique. Bien que presque entièrement détruites, on devine leur structure sur les flancs de chaque coteau. Le coteau ouest fit d’ailleurs l’objet d’aménagement car un mur de soutènement des terres se remarque sur plusieurs dizaines de mètres. La septième et la huitième digue furent élevées à un emplacement soigneusement choisi et dans un but bien précis. Elles avaient pour objectif, semblerait-il, de protéger l’aqueduc dans son parcours de la vallée des Laquais et celle des Ballans. Plus tard on attribua à ces constructions une autre fonction. L’assise du barrage fut transformée en chemin tout comme la huitième digue qui de nos jours n’est autre que le chemin reliant le bourg au Logis des Ballans où existe un autre barrage. Ici également on utilise ce monument pour faire passer le chemin menant du Logis au village du Maine Quérand. Cette utilisation paraît remonter très loin dans le temps. Lorsque le géomètre dressa le cadastre napoléonien du bourg de Mornac en 1824, son épure montra une hésitation dans le tracé de l’itinéraire à l’endroit du barrage des Ballans. Ce n’est que sur le cadastre définitif qu’il fait apparaître le tracé du chemin alors que sur l’épure il lui fait contourner la retenue d’eau. Ce n’est probablement qu’après avoir reçu les témoignages de la population ou remarqué sur le terrain qu’il était emprunté par celle-ci qu’il l’officialisa. (dessin n°12).

Une précision importante mérite d’être signalée. Les deux barrages des Ballans et des Laquais sont érigés à la même altitude de 150 mètres, desservis par le même chemin et récupérés pour le réseau routier communal, rôle qui leur est toujours dévolu de nos jours.

Ces aménagements, nous le découvrirons plus tard entraient dans un système plus complexe, vraisemblablement imaginé et réalisé par le Marquis de Montalembert, pour canaliser les eaux du Rouissoir et celles des autre rivières, affluents de la Touvre, en direction de la Forge Royale de Ruelle pour lui assurer un besoin en eau suffisant.

Etude de la Superstructure de l'Aqueduc - (Dessins N°12-13-14-15)

Le relevé topométrique de l’aqueduc nous apprend que les pierres qui constituent le côté sud de la canalisation sont au nombre de 31, tandis que le côté nord en possède 32. Ceci s’explique par le fait que le tracé du cadre A coupe la première en son milieu. Le lit de l’aqueduc comptabilise 30 dalles plates.

Presque à mi-parcours, à 10,95 m du bord du cadre A, l’ingénieur civil a fermé le conduit avec une vanne à feuillure simple. En amont de celle-ci, il a percé la pierre de champ du côté sud pour y introduire une canalisation de distribution. Six mètres quinze plus loin dans le corps de la pierre de champ du côté nord, existe une feuillure rainurée horizontale qui griffe le calcaire sur toute sa longueur. La pierre opposée au sud ne comporte aucun aménagement de ce type. Il en est de même 6,15 m plus loin sur le même côté, à l’extrémité est de l’aqueduc. La dernière pierre de champ porte une feuillure rainurée destinée à recevoir une pelle. Malheureusement cette vanne est incomplète car sa pierre jumelle qui s’oppose à elle ne possède aucune trace de feuillure.

Ces constatations nous amènent quelques réflexions qui conservent leur mystère à l'heure présente :

1) - La vanne à feuillure simple située au milieu de l’aqueduc et sa canalisation de distribution paraissent de facture ancienne.

2) - L’absence de signes ou de traces de travail dans un plan symétrique à la pierre portant la feuillure rainurée horizontale ainsi qu’à celle de l’extrémité est, laisse planer des énigmes.

3) - L’aqueduc n’aurait-il pas subit des transformations ou des aménagements à différentes époques ? Peut-être parviendrons-nous à éclaircir cet imbroglio lors de l'avancée des fouilles.

Etude de l'Infrastructure de l'Aqueduc

Cet ouvrage dans sa partie visible est construit au niveau du sol. Le canal et les pierres qui le composent ont été construits sur un radier de 30 cm d’épaisseur constitué d’un lit d’argile rouge épais de 10 cm et de pierres posées à sec formant une couche de 30 cm. L’ensemble est nivelé grâce à une couche de terre végétale fine et sablonneuse de 30 cm.

Le fond et les parois sont liés par un mortier grisâtre à base de chaux. Les joints bien qu’ils aient perdus de leur étanchéité par la faute de l’infiltration des racines et radicelles et de leur ancienneté présente un aspect lisse. L’enduit d’étanchéité ancien était encore visible en certains endroits, sur les faces internes des piédroits. En plusieurs endroits de la fouille dans les cadres A, B, C, D et E, des blocs de ciment à la chaux furent ramassés. Les bouleversements attestent des modifications et des transformations qui perturbèrent l’aspect original du site.

Nous pensons que les ouvriers utilisèrent ici un liant hydraulique qui s’hydrate en présence de l’eau pour devenir un matériau solide assurant une étanchéité parfaite. Capable de durcir dans l’eau, il se présente sous une forme homogène et présente un aspect très compact qui renforce son rôle d’étanchéité mélangé avec le sable de rivière ou de carrière.

Cette méthode nous amène la réflexion suivante. Où se trouvait la fabrique et d’où provenait le matériau nécessaire à sa fabrication ? Nous savons que la chaux est fabriquée par calcination du calcaire. Pour obtenir ce matériau, il fallait la produire dans des fours qui pouvaient être fixes ou champêtres. Les liants hydrauliques sont des poudres fines constituées de silicates et d’aluminates de chaux qui s’hydratent en présence de l’eau. Pour un chantier comme celui de l’aqueduc des Laquais et pour les sites que nous avons répertoriés dans les communes limitrophes, il fallait que des fours existent, qu’ils soient accessibles rapidement, qu’ils soient peu éloignés des chantiers, qu’ils puissent satisfaire les commandes et les besoins. Nous pensons que la commune de Touvre était probablement le lieu de fabrication et de production des matériaux. Deux fours à chaux sont mentionnés à Villards et près de l’Angevinière ainsi qu’une sablière en section A du cadastre napoléonien de 1824.

Caractéristiques de Construction de l'Aqueduc Collecteur - (Dessins N°16-18-19)

Architecture du Monument

La canalisation de l’aqueduc collecteur est constituée de deux parois montées avec des pierres de taille présentant une face interne plate et verticale. La surface externe enfouie dans la terre est oblique. La section du canal est celle d’un rectangle formant un U régulier aux parois parallèles. La section des pierres des parois est un trapèze rectangle dont la base mesure 0,25 m et la hauteur 0,35 m. L’épaisseur de la dalle plate du lit parfaitement équarrie est de 8 cm. Ces mesures appartiennent aux éléments de la construction, relevées dans le carré n° 5 du cadre A à l’extrémité ouest près du chemin. Coté est, le monument présente un aspect différent. Les pierres de chaque paroi, sont de section rectangulaire dont les largeurs/bases et les longueurs/hauteurs contrastent par leurs irrégularités avec celles décrites précédemment.

La pierre de la paroi sud, mesure 0,34 m de haut pour une base de 14 cm. Celle du nord, a une hauteur de 0,36 m et sa base atteint 19 cm. Seule la pierre du lit est d’origine, celles des parois furent remplacées à la suite des aménagements apportés ultérieurement, peut être au XVIIe/XVIIIe siècle ou en 1841 lorsque furent interceptées les eaux de l’aqueduc collecteur.

Sur tout le cours du Rouissoir, les bases des dalles des parois ne reposent pas intégralement sur la dalle du lit, dans la canalisation. Elles débordent vers l'extérieur. Seule une bande large de 4 cm est posée sur la pierre du fond. La stabilité de l’ensemble est assurée par un calage constitué par un radier de pierres et la terre végétale de la prairie à l’ouest. Coté est, du fait des transformations survenues, la stratigraphie d’origine s’en trouve modifiée.

La hauteur totale du monument, paroi et dalle du lit, atteint 51 cm aux endroits les plus hauts lorsqu’ils ont été déformés par les racines des arbres. La hauteur moyenne interne de la canalisation d’origine mesure entre 40 et 45 cm. Les pierres qui servirent à la construction de l’aqueduc furent débitées sur place, à partir de gros blocs calcaires dont il reste certains exemplaires sur la fouille ou à proximité, dans le chemin.

Les Dalles de Couverture de l'Aqueduc

La couverture de l’aqueduc collecteur avait disparue dans sa presque totalité. Quelques dalles restaient encore en place à la sortie du chemin dans la prairie. La couverture posée sur l’aqueduc qui passe en souterrain dans l’allée a été laissée en place par les gens du pays pour son utilité. Elle fut ensevelie après la guerre sous une couche de granulats calcaire concassée. A sa sortie dans la prairie deux dalles étaient perceptibles. Environ 6m plus loin, en cadre B14, une dalle recouvrait la canalisation. L’extrémité est, était recouverte de deux autres pierres posées en E75 et E80. Il est probable qu’elles furent débitées sur place, car dans le chemin qui monte au barrage des Ballans quelques blocs de pierres énormes gisent sur le bord, près de l’aqueduc primaire. La provenance de ces blocs de roche calcaire pourrait avoir été sur la rive gauche de la Touvre. La nature de la roche appartient aux gisements de carrières que l’on trouve sur les communes de Magnac à Entreroches, L’Isle D’Espagnac au Pont de l’Hérisson et Soyaux à Antornac. Tous les blocs nécessaires à la couverture furent débités sans ordonnance précise. Il n’existe aucune harmonie dans les mensurations. Les surfaces planes reposant sur les pieds droits ne sont qu’approximativement taillées. Elles se calent d’elles-mêmes lors de la mise en place. Quant aux longueurs, elles sont au goût du tailleur qui les a débitées selon un gabarit réalisé au jugé qui demande une seule exigence technique, celle de recouvrir et de dépasser un peu de chaque côté de la canlisation, pour une meilleure prise lors de la mise en place.

La Canalisation de Distribution

Elle était peut-être destinée à conduire l’eau vers un ouvrage de surface. C’est ce que devra démontrer le sondage de la phase n° 3, car nous savons que l’aqueduc repose probablement sur un site gallo-romain et qu’il était d’usage que ces aménagements desservent certaines demeures de particulier. Cette canalisation aujourd’hui en fonte fut très certainement en plomb, comme le prouve les fragments qui furent ramassés dans les carrés C27 et C33. Elle fut remplacée par l’actuelle à l’emplacement d’origine.

Stratigraphie du Carré N°5, Cadre A :

Le relevé stratigraphique a été réalisé dans le carré n° 5 du cadre A, près de la canalisation de l’aqueduc des Laquais, côté nord, sur une surface d’un mètre carré.

Sol à - 0,30 m : Terre végétale et racines.

- 0,30 m à - 0,80 m : Mélange de terre noire et de grosses pierres provenant de la destruction des digues fermant la vallée.

- 0,80 m à - 0,90 m : Terre granuleuse avec mélange de gravier marron et de sable. Présence de grosses pierres (digues).

- 0,90 m à - 1,25 m : Terre brune et noire renfermant des grosses pierres (digues).

- 1,25 m à - 1,40 m : Pierrailles, gravillons, terre sablonneuse.

- 1,40 m à - 1,50 m : Terre sablonneuse.

- 1,50 m à - 1,70 m : Mélange de terre noire et de pierres issues de la destruction des digues.

- 1,70 m à - 1,95 m : Sable, petits graviers.

- 1,95 m : Apparition du sol géologique, tuf calcaire jaunâtre.

L’étude de cette stratigraphie nous renseigne sur la nature du sol géologique du lieu qui montre l’ancienneté jurassique de la vallée. L’abondance de pierres retrouvées et mélangées uniquement à la terre nous confirme dans notre opinion démontrant qu’à une époque ancienne elles vinrent s’amasser contre le flanc nord de l’aqueduc après avoir été entraînées par les eaux lors de la rupture des digues très certainement suite au manque d’entretien après à l’abandon du site.

Nature et implantation du mobilier dans l’étude stratigraphique

Le mobilier qui fut recueilli durant la réalisation de la stratigraphie du carré n° 5 du cadre A se rattache aux périodes, préhistoriques, gallo-romaine et moderne.

Sol à - 0,30 m : Aucun mobilier.

- 0,30 m à - 0,80 m : Céramique moderne. Pierre appartenant aux digues.

- 0,80 m à - 0,90 m : Céramique moderne. Fragments de tegulae.

- 0,90 m à - 1,25 m : Fragment de tegulae. Morceaux de dents de bovidés. Pierres appartenant aux digues.

- 1,25 m à - 1,40 m : Fragment de tegulae.

- 1,40 m à - 1,50 m : Fragments de tegulae appartenant à une tuile tous en place.

- 1,50 m à - 1,70 m : Pierres appartenant aux digues (pavés parfaitement équarris). Fragment de tegulae.

- 1,70 m à - 1,95 m : Aucun mobilier.

Cette collecte nous indique une forte concentration de tegulae gallo-romaine. Cette concentration qui se retrouve à la profondeur importante de - 1,50 m, laisse envisager l'hypothèse que l'aqueduc serait implanté sur ou près d'un site antique révélé par la présence des tegulae recueillies en abondance. Ensuite que cette collecte provient d’un habitat sur lequel un monument (une villae ?…) aurait été construit dans la périphérie de la source et qui serait détruit. Cette dernière hypothèse pourra se vérifier dans le cadre des opérations de sondage des tranches II et III qui seront réalisées plus tard.

Etude et Répartition du Mobilier, découvert en cours de Fouille

La fouille a mis en évidence une fréquentation du site dès la période préhistorique. Après une longue période d'abandon, ce lieu a de nouveau été fréquenté et aménagé sans doute vers la fin du XVIe - début XVIIe siècle.

Période Préhistorique

Les alentours et notamment les plateaux surplombant la vallée sont des points d'observation formidables pour l'homme préhistorique. Les chasseurs pouvaient tout à la fois surveiller les déplacements du gibier et prévenir les dangers pouvant les menacer. La source des Laquais a été nécessairement un lieu privilégier pour quelques haltes. Les hommes ont laissé des traces de ce passage, en y abandonnant des silex. Les ruissellements, les changements climatiques ont arraché divers éléments des habitats de hauteur, dont certains se sont égarés sur notre site.

Divers silex viennent confirmer cette présence:(dessins n°20 et 21).

- Grattoir - racloir : Cette pièce a été découverte dans le ruisseau, en contre bas des fouilles. Le silex est jaunâtre. Il présente sur certains points une retouche écailleuse et de longs enlèvements sur la partie grattoir. Il a était effectué au percuteur dur. Cet outil pourrait dater du début du paléolithique supérieur.

- Silex roulés : Un éclat cortical provient du carré A7(fig. n°1) , l'autre du carré E78. Les retouches sont très émoussées, les pièces présentent un aspect luisant et poli.

- Perçoir : Silex blond (fig. n°2), présentant sur la surface d'éclat une patine blanchâtre (carré C34). La retouche est parallèle avec de longs enlèvements.

- Eclat : Eclat réalisé par pression (fig.n°3), possède également une patine blanchâtre.

- Outil composite : Cette pièce (fig. n°6 ) a été découverte à 1,65 m de profondeur. C'est un silex marron d'aspect cireux, qui possède en bout un front de grattage et sur un côté une retouche alterne interne. Le silex a était prélevé au percuteur dur.

- Eclat : L'outil a été cassé (fig. n°7 ). Un élément a été trouvé dans le carré A2, l'autre dans le carré A3 au cours du deuxième décapage. Le silex est de couleur noire et possède également une patine blanche. Il a été réalisé au percuteur tendre. Le petit éclat qui raccorde possède deux petites encoches.

- Pièce encochée : Encoche sur éclat (fig. n°8 ), réalisée au percuteur tendre de couleur marron clair avec en bout un bord de raclage effectué par une retouche semi-abrupte (Carré A5).

Trois fragments de céramique protohistorique ont été récupérés :

- Dans le ruisseau : Tesson à pâte rouge à l'intérieur, noire à l'extérieur. L'aspect est luisant avec un dégraissant de nombreuses particules de quartz.

- Sur la fouille :

* Carré C36 : Tesson à pâte marron comportant un dégraissant de grains de quartz et de calcaire. La couleur est noire à l'intérieur, marron clair à l'extérieur.

* Carré D62 : Tesson d'aspect roulé noir à l'intérieur, marron rosâtre à l'extérieur possédant un dégraissant au quartz associé à de gros bouts de calcaire.

Epoque Gallo-Romaine

Eléments de Construction

De nombreuses tegulae ont été exhumées sur le site côté sud de l'aqueduc. Elles présentent souvent un aspect lissé dû à l'action de l'eau. Elles sont très fragmentées, quelques-unes unes portent de traces de piochage. Un élément semble décoré.

Côté nord, le carré A5 montre un nombre élevé de fragments. Ceci est dû au sondage effectué sur cette zone pour atteindre le sol géologique, rencontré à 1,95 m. Deux éléments de pavements en calcaire, dont l'un présente un chanfrein, figuraient dans le carré B36 et en A5. Le carré A5 comportait des pierres équarries pouvant être des claveaux. Le carré E67 a livré un moellon pyramidal. Le carré C27 a donné un gros élément de plomb. Le carré C33 donna un fragment de plomb plus petit. La disposition des tegulae côté sud, le long de l'aqueduc laisse supposer que le site a été perturbé à une certaine époque.

La Céramique Gallo-romaine

La Sigillée

en Italie, elle a été copiée par diverses officines de la Gaule, pour l'engouement suscité par cette céramique de luxe. Elle a été diffusée du Ier jusqu'au IIIe siècle, puis imitée jusqu'au Ve siècle.

- Bord de vase carré C36 : La pâte est blanchâtre recouverte d'un engobe jaune orangée. Il pourrait s'agir d'un petit gobelet des IIIe et IVe siècles.

- Tesson carré C40 : Pâte blanchâtre rose saumon à l'intérieur. Il est recouvert d'un vernis orangé clair et semble appartenir à un fragment de sigillée tardive. Il présente un aspect roulé.

- Tesson carré C40 : La pâte est blanchâtre avec quelques inclusions marron. La surface interne possède une couleur marron orangé, la surface externe présente un aspect brun foncé dû à une action de chauffe. Ce tesson semble se rattacher à une période tardive.

- Jardin de Monsieur RICHARD : Fragment de sigillée à pâte orangée. Les surfaces interne et externe sont orange lustrées et brillantes. Le vernis est dur. L'épaisseur varie de 0,2 à 0,3 cm. Ce tesson semble appartenir à un vase type DRAG. 35 du Ier siècle de la GRAUFESENQUE.

- Sigillée ornée découverte sur la commune de Mornac : Il s'agit de deux tessons, un fond de coupe et un tesson orné appartenant sans doute à la même pièce. La pâte est orangée. Les surfaces interne et externe sont rouge légèrement orangé. Le vernis est un peu empâté. L'épaisseur de la paroi varie de 0,4 à 0,6 cm. L'ove ressemble à celle utilisée par PATERNUS. Le décor est présenté sans doute en panneaux. La bordure de séparation est constituée de petites perles (PARTERNUS ?). Le décor parait être celui d'un capridé à droite. Ce tesson semble appartenir à un vase type DRAG. 37 de Gaule centrale du milieu ou de la deuxième moitié du IIe siècle (dessin n°23).

La Céramique Commune Grise

Elle a été fabriquée pour répondre à tous les besoins de la population et a servi en toutes occasions : stockage, transport...

La pâte de la plus part des tessons est grise, fine, dure. On remarque de minuscules inclusions micacées. Un dépôt blanchâtre probablement calcaire s'est déposé sur quelques pièces. Certains tessons présentent un aspect très dégradé dû à l'action de l'eau.

Les tessons décorés sont ornés à la molette représentant des séries de plumettes.

- Fonds de cruche : Les deux tessons des cadres A1 et D56 raccordent entre eux.

- Bords de cruche : Le tesson du cadre C40 raccorde également avec les deux du cadre D62.

- Un fragment d'anse figurait dans le cadre B22.

Les éléments cités pourraient appartenir à la même pièce : Carré C36. Il a livré deux bords de céramique :

* Un bord en forme de collerette pouvant appartenir à un pot ovoïde et pourrait être associé aux tessons décorés à la plumette des carrés D53, D54, D55, D62.

* Un bord à la lèvre arrondie qui pourrait appartenir à un gobelet.

Céramique Commune

Certains tessons d'aspect grossier pourraient appartenir à la fin de l'occupation romaine. La pâte est marron clair, feuilletée, la surface interne est noirâtre, la surface externe va du marron foncé au marron grisâtre. Le dégraissant est composé de grains de quartz dont certains assez épais.

Les décors à la molette sont les mêmes que ceux décrits plus haut, mais présentent une facture plus frustre. Le décor est parfois illisible.

Les tessons sont épais. Par leur aspect et leur structure grossière, ces céramiques peuvent appartenir à une époque se situant vers le IVe siècle (Carrés D40, D50, D52,A5)(dessin n° 25).

Un tesson découvert dans le carré D36 possédant une pâte marron présente une meilleure finition. Il est décoré à la molette avec un motif à chevrons.

Quelques tessons assez fins, à pâte beige clair, présentant des surfaces interne et externe noire, lissée, avec de minuscules inclusions micacées pourraient également faire partie de cette époque (Carrés C25, D55, D64).

Bord de dolium ? (dessin n°26).

Un gros bord de céramique servant de calage sous l'aqueduc a été découvert dans le carré B11. L'épaisseur du tesson est de 3 cm dans sa plus grande section. La pâte est blanche, feuilletée avec quelques rares grains de quartz et d'inclusions rougeâtres. Le bord est traversé par des tubulures pénétrant probablement jusqu'à la panse. L'ensemble ressemble à une flûte de pan. Les tubulures ont été probablement réalisées au moyen d'un brin de paille, puisque l'empreinte des fibres est moulées dans la pâte à l'intérieur des petits tunnels. Cette technique a été probablement employée, pour permettre le séchage d'une pâte de médiocre qualité, et d'éviter l'effondrement de la pièce lors de la réalisation. Des fonds utilisant la même méthode ont été découverts sur le site de Saintes par J.-F. BUISSON, qui a bien voulu nous donner son avis sur ce tesson. Sa structure, sa conception, se marient bien avec l'ensemble des tessons appartenant à la période IIIe - IVe siècle.

La présence de ce gros fragment de céramique dans le calage du monument militerait pour une construction reposant sur un ouvrage antique. La dispersion des tessons au sud de l'aqueduc sur toute sa longueur, coïncide avec le relevé des tegulae. Quelques tessons situés aux deux extrémités de l'aqueduc recollent parfaitement entre eux bien que la cassure paraisse ancienne. Ces comparaisons confirment donc la perturbation du monument, côté sud, à une époque relativement ancienne, sans doute au cours d'une restauration.

Autre Epoque

A part un tesson qui pourrait se situer vers la période carolingienne, les autres présentent des formes et des structures d'époque moderne. Ce tesson, découvert dans le carré C40 présente une surface interne et externe d'aspect rugueux au toucher. La pâte jaune orangé possède de nombreuses inclusions siliceuses. La surface est engobée de couleur orange, lustrée, dont se détachent en excroissance des grains de quartz.

Epoque Moderne

La Céramique

Elle est trop fragmentée pour pouvoir faire des remontages et repérer des formes. Quelques tessons sont cependant identifiables (dessin n°28).

* Carré C25 : Bassin ou téle : lèvre à large rebord glaçuré marron jaunâtre, avec décor ondé. La pâte est rosâtre à fines inclusions micacées. Grand récipient profond pouvant avoir servi à réaliser des mélanges.

* Carré A6 : Vase de stockage avec une ou deux anses. Panse globulaire, ouverture haute pratiquement perpendiculaire à celle-ci. Un rebord intérieur a été réalisé pour recevoir un bouchon en liège ou d'argile cuite. La pâte est orangée avec de fines inclusions rougeâtres. L'ouverture et la panse portent des coulures grisâtres parsemées de points vert bleuâtre. L'intérieur du pot est glaçuré et entartré.

* Fragments d'anses : Plusieurs pièces ont été exhumées. Certaines possèdent une glaçure vert olive, D40, d 'autres marron ou orangé C35. La pâte est souvent rougeâtre à fines inclusions micacées. La plupart des anses en C30, D40, sont traversées par de fines tubulures réalisées probablement à l'aide d'une aiguille. Il en est de même pour un tesson provenant d 'un bord à lèvre droite D40.

Nous retrouvons donc dans la réalisation des céramiques modernes le remploi d'une technique utilisée dans l'antiquité, en vue d'éviter l'affaissement des poteries lors du séchage.

Les Monnaies

Une Rouelle Anneau à surface unie en bronze (Carré D48) :

Découvert en D48, cet objet en bronze laisse entrevoir l'existence d'un lieu de culte ou d'une probable dévotion à une divinité des eaux. La rouelle anneau des Laquais à Mornac est en bronze. Elle présente des faces unies dont l'une fut aplatie, probablement martelée. Ce coup de marteau modifia la section arrondie de l'anneau de métal. Il montre une face ronde, l'autre légèrement aplatie. Son bord intérieur est rond. On peut dire que sa section circulaire subit une légère modification qui lui donne une section elliptique. L'anneau fut coulé et il montre une légère bavure à l'intersection des deux moules posés l'un sur l'autre. Il nous paraît avoir été coulé en série comme paraît le prouver le petit appendice qui est le point de séparation, produit par la coupe réalisée au burin. Il fut grossièrement ébardé.

Il a pour dimension : * extérieur : 1,90 cm * intérieur : 1,00 cm * épaisseur : entre 3 et 4 mm * poids : 6,50 grammes

Sa physionomie générale montre un anneau rapidement réalisé. Sa fabrication grossière lui retire toute utilisation en objet de parure ou en amulette. L'hypothèse "monnaie" nous paraît la plus vraisemblable. Tout au plus pouvons nous supposer qu'elle fut déposée comme un don fait à une divinité topique à moins qu'elle ne fut perdue au cours d'un échange commercial.

Compte tenu de l'environnement, digues et laquais, ont peu supposer qu'elle fut laissée ici comme un talisman offert au dieu du tonnerre "Taranis", afin de préserver son donateur de la foudre, contre un danger de noyade ou d'inondation. Mais même dans ce cas, elle rejoint l'idée de monnaie où son utilisateur s'acquitte d'un tribut envers celui qu'il invoque pour exaucer son vœu. Nous savons que les Celtes attribuaient au cercle la représentation de l'eau qu'ils identifiaient à la femme, la maternité. Ils associaient à l'astre nocturne, la lune, la fécondité, le renouveau. On peut ainsi rapprocher cet objet à la théorie de l'objet d'un culte double, dont l'eau serait l'élément commun. Mais ceci ne peut être que l'illustration d'un exemple d'interprétation de croyance primitive dont nous ne pouvons apporter la preuve dans l'état actuel des recherches.

Les Autres Monnaies (dessin n°29)

Deux monnaies ont été découvertes sur le site :

* Carré D44 : Un double tournois en cuivre rouge, petit mais très épais, très altéré de la fin du XVIe car on devine 15.. HENRI IV ?

* Carré D51 : Un double tournois en cuivre également très altéré portant la mention LO... et dont le portrait correspond à celui de LOUIS XIII.

Curage du ruisseau :

Quatre pièces très altérées probablement des liards de LOUIS XIV. La première pièce citée ci-dessus ayant été trouvée au plus bas de la fouille, la période de restauration de l'ouvrage devrait se situer fin du XVIe - début du XVIIe siècle.

Les Objets Métalliques

La Clouterie

Divers clous de formes et de dimensions différentes figurent dans le matériel découvert. Ils sont pratiquement tous de section carrée et martelés (C29, C30, C36, D55).

Objets Vestimentaires

- Une boucle de ceinture en bronze ouvragée retrouvée après curage du ruisseau. - Deux boutons en cuivre de forme ronde dans les carrés B30, B26. - Un bouton en cuivre décoré d'une fleur en relief dans un cercle (C39) - Des boutons en nacre, bois... essentiellement aux alentours du piquage où des facilitées de lavage aurait pu exister (Carrés C32, C34, C39). - Un peigne en écaille de tortue (Carré A12). - Un morceau de cuir (Carré C35).

Autres Objets Métalliques (dessin n°31et 31bis)

- Trois fers d'équidés (Carrés A6, B28). - Un fer à bœuf (D41). - Un fer à cheval (A3). - Une fourchette.(A8)

Autres Objets Divers <

"FONCTIONNEMENT DE L'AQUEDUC DES LAQUAIS ET DE SON RESEAU HYDRAULIQUE"

Les Installations Hydrauliques de la Commune de Mornac

L’originalité de ce réseau d’alimentation, est d’être constitué de conduits d’écoulement variés. Une canalisation en U, fermée et souterraine pour l’aqueduc de captation ou canal d’amenée, un aqueduc collecteur construit à ciel ouvert, recouvert de dalles de pierre et un aqueduc primaire qui est une galerie creusée dans le tuf calcaire du coteau.

Les recherches effectuées sur le bourg de Mornac ont montré qu’un réseau urbain d’adduction d’eau se branchait sur cet aqueduc primaire qui traversait le village et les grands domaines agricoles. Il est regrettable que ce réseau ait été détruit en plusieurs endroits, mais nous savons d’après l’information orale recueillie auprès de la population, que selon les endroits, il se présentait sous la forme de galeries construites en maçonnerie de moellons ou fabriqués selon le mode de l’aqueduc collecteur. Malheureusement les preuves sont détruites. Nous savons seulement où ils se situaient dans la commune, l’un près de l’église, l’autre au Logis de Chergé, et un dernier détruit lors de l’amélioration du réseau d’adduction du bourg, il y a déjà très longtemps.

Selon les premiers éléments en notre possession, retrouvés sur le terrain, ce réseau comportait un ensemble d’installations hydrauliques qui sont le témoignage de l’intense activité urbaine et agricole qui anima la vie du bourg à toutes époques confondues.

Fonctionnement Général du Réseau, du Captage à la Distribution

Selon les premières données qui demande vérifications, la commune ne comptait pas moins de 3 barrages, 3 aqueducs, plusieurs bassins, une canalisation de distribution, un grand nombre de puits certains d’aération ou de regard, des citernes et des siphons. Ce réseau disposait d’une alimentation en eau, axée autour des sources qui jaillissent sur son territoire et qui se dirigent à l’exception d’un cas vers le bourg puis vers la Touvre.

Voici brièvement résumé le résultat des investigations menées autour de la fouille de l’aqueduc des Laquais. Les prochaines campagnes apporteront nous l’espérons des découvertes permettant une meilleure compréhension sur l’organisation de ce réseau d’adduction réalisé à grande échelle car il couvre plusieurs communes pour une seule rivière dont l’importance est majeure et qui nous ne l’excluons pas, pu avoir des répercussions sur l’hydrographie de la Charente.

La Régulation des Débits

Le système de régulation du débit des eaux du Rouissoir sur le site des Laquais se matérialise sous la forme de vannes, de pelles, d’une bonde et de fossés d’évacuation du trop plein. Deux vannes se situent dans le bassin et deux autres dans l’aqueduc collecteur.

Le bassin de régulation possède deux vannes à partir desquelles il est possible de ralentir le débit de l’eau ou d’en dévier son cours. Dans le cas où l’on veut gérer les débits, on régule la vitesse à l’aide de pelles que l’on baisse à la bonne hauteur. L’une s’actionne dans le mur de refend, l’autre ferme si on le désire l’accès à l’aqueduc collecteur, au goulet avaloir. Si le besoin s’impose notamment pour assurer l’entretien du bassin, on retire la bonde de son orifice. Il n’est nul besoin de fermer la vanne du goulet avaloir à l’aide de sa pelle, l’orifice est situé bien au-dessus de celle-ci et par la logique des choses, l’eau ne pénétrera plus dans l’aqueduc collecteur lorsque le niveau baissera.

On peut affirmer avec certitude que ces deux vannes et celle située après la canalisation de distribution, datent de l’origine de la construction du monument. Cette affirmation ne s’applique pas à celle de l’extrémité est de l’aqueduc. Construit pour un ou plusieurs grands domaines agricoles, cet ouvrage servit durant une très longue période. Seule la portion de la vallée des Laquais fut protégée de l’urbanisation intensive du XXe siècle, alors que sur son parcours traversant le bourg et dans les prairies qui longent la D699, le monument fut en grande partie détruit.

Essai de Calcul du Débit

Pour le calcul de cette estimation, nous avons pris en compte la sortie de l’aqueduc de captation ou canal d’amenée dans le bassin de régulation, endroit où cette bouche est la plus étroite, 0,15 m de large sur 0,28 m de haut, ce qui nous donne un débit de 0,42 litre / seconde à son plein régime.

Le débit horaire est de 1.512 litres et de 36.288 litres pour une période de 24 heures. Ce qui représente un cubage de 36,288 m3 par jour. Au regard des monuments de même nature, cela reste modeste. Ce que l’on sait c’est que ce débit est toujours régulier. La source ne tarit jamais, même en période de sécheresse, tout au plus montre-t-elle une baisse de régime.

Les Pendages

Le pendage de l’aqueduc collecteur des Laquais dans la partie où a été exécuté le sondage suit une orientation qui prend naissance à l’ouest, côté source, et s’achemine vers l’est, ou il poursuit son écoulement. La canalisation de distribution est orientée au sud-est vers la prairie et la vallée des Ballans. L’aqueduc primaire creusé dans le coteau suit également un axe sud-est jusqu’à sa sortie dans la vallée des Ballans. La déclivité mesurée depuis l’arrivée de la source dans le bassin de régulation (point SS - Sortie Source) à l’extrémité est de l’aqueduc collecteur (point AA - Arrivée Aqueduc) est de 31 cm. Celle de l’aqueduc, prise aux bords du chemin (point DA - Départ Aqueduc) jusqu’à sa fin (point AA), est de 16 cm pour 21 m. Ce qui révèle une pente de 7,6 mm par mètres. Cette direction de l’écoulement n’est pas une surprise si l’on admet l’hypothèse d’un réseau d’adduction d’eau urbain alimentant le bourg.

L'Aqueduc des Laquais et son Environnement Social

Aqueduc et Société

Une première constatation nous montre que la prise d’eau et la construction de l’aqueduc des Laquais se sont opérées au pied de l’éperon barré des Ballans. Cette remarque ne peut à notre avis être le fait du hasard car la collecte de mobilier préhistorique nous montre que le site était déjà occupé et visité au cours de cette période. Il semble tout à fait logique d’y retrouver longtemps après une occupation romaine qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours, car il est rare qu’on abandonne un lieu privilégié.

Une deuxième approche consiste à replacer le monument dans un environnement social ce qui nous amène à nous pencher sur les problèmes de datation de la construction, de son utilisation, de sa destruction, de ses transformations et de ses restaurations successives. L’existence de tels monuments nous apprend qu’ils furent toujours construits sous l’autorité de notables afin d’utiliser l’énergie de l’eau pour un ouvrage industriel ou artisanal, mettre en valeur leur image personnelle en réalisant une œuvre durable pour le bien de la communauté et prouver leur attachement aux valeurs émanant de l’autorité royale (civisme, citoyenneté et obéissance).

A Mornac, l’eau que transportait l’aqueduc était principalement à usage individuel. Elle était surtout destinée à l’irrigation des cultures. Toutefois les recherches effectuées dans le bourg nous ont montré qu’un réseau d’adduction d’eau existait près de l’église et au Logis de Chergé ce qui prouve que l’aqueduc alimentait également des édifices privés, villae, dépendance des domestiques et peut-être un autre lieu ou une autre fonction à découvrir. Mais les résultats des recherches à venir modifieront probablement cette vision connue des choses. Il faut souhaiter d’ailleurs que l’évolution de celles-ci permette de compléter notre information pour en tirer une meilleure compréhension.

Une Ressource Naturelle Domestiquée

Dans un premier temps il apparaît que les installations hydrauliques de Mornac symbolisent le pouvoir, la puissance et la richesse de celui ou ceux qui les ont fait construire. Après des siècles d’oubli, il faudra attendre le XVIIe siècle pour que l’eau retrouve l’importance vitale qu’elle occupait dans l’antiquité. On s’inspirera des grands ouvrages romains pour la domestiquer et lui donner un nouvel usage plus somptueux qu’utilitaire dans les parcs et jardins des châteaux ou autres résidences de chasse.

L’aqueduc dit de Maintenon qui dévie l’Eure vers le Château de Versailles est un parfait exemple de l’orgueil et de l’autorité royale.

Quels motifs, quelle activité, quels besoins nécessitaient à Mornac une telle entreprise aussi grandiose qui justifiaient, la construction de trois barrages, six bassins, une multitude de puits dont certains d’aération, des siphons, des citernes et plusieurs aqueducs. Le système d’alimentation en eau est disproportionné par rapport aux besoins de la population dans sa vie quotidienne. Seule une utilisation à grande échelle peut justifier un tel déploiement de main d’œuvre pour la construction de ses ouvrages. Ces ensembles hydrauliques complexes ne peuvent avoir été érigés que pour des activités agricoles et artisanales intenses. Seuls des domaines céréaliers, la culture du chanvre et du lin ou une activité métallurgique importante, réclament un apport d’eau aussi important.

L’espace rural de Mornac renferme un sol très caillouteux, des terres de groies qui conviennent parfaitement à la culture céréalière. On peut imaginer qu’elle fut pratiquée dès la plus haute Antiquité comme elle l’est toujours aujourd’hui. Le captage des sources du Rouissoir, de la Font-Michaud et de la Fontaine des Arnauds, bien qu’ayant un débit régulier, était insuffisant pour satisfaire les besoins. C’est très certainement de ce côté qu’il faut chercher la cause de l’édification des barrages. La pluviométrie locale complétait l’alimentation en eau des barrages et celui des Laquais grossi des eaux des digues de retenues palliait cette insuffisance. La culture du chanvre et du lin aura probablement été une activité que l’on dénommera « accessoire ». L'eau de consommation bien que captée dans l’aqueduc comme nous l’a appris l’information orale pour certains logis ou maisons, devait être fournie par les puits creusés en plusieurs endroits dans le bourg.

Datation du Site et de ses Monuments

La datation de l’aqueduc reste actuellement un problème majeur et il serait imprudent de tirer des conclusions hâtives car il reste encore de nombreuses inconnues. L’avancée des recherches permet juste d’échafauder des hypothèses sur l’occupation du site en général.

Première période : Occupation préhistorique des plateaux avec construction d’éperons barrés et découverte de silex taillés.

Deuxième période : Occupation gallo-romaine du bourg de Mornac et des plateaux environnants avec construction de la voie reliant Rom à Périgueux. Découverte sur le site des Laquais à l’emplacement de l’aqueduc de vestiges gallo-romains, tegulae céramiques, éléments de construction.

Troisième période : une occupation épisodique durant le Haut Moyen Age à l’époque carolingienne semble-t-il. En 769 Charlemagne en visite à Angoulême séjourne une première fois à Mornac en mai, puis il y revient au cœur de l'été. Existait-il une structure d'hébergement digne d'accueillir le Grand Roi à Mornac ? Peut être est-ce encore une légende ?

Quatrième période : Après un long sommeil, le site se réveille vers la fin du XVIIe siècle, début XVIIIe siècle et livre céramique, bouton, ossements d’animaux, tessons de verre, monnaies et objets métalliques divers.

La collecte du mobilier nous informe que le site fut occupé dès les premiers âges et pour une très longue durée. Les Romains occupèrent plus tard également l’environnement immédiat de l’aqueduc. Ils nous laissèrent un mobilier abondant dispersé tout le long du monument et un gros fragment de céramique a été incorporé dans le calage des pierres de la canalisation ce qui nous laisserait supposer une construction antique près de l’ouvrage.

Après un long abandon le site a repris une activité intense aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le site mais l’aqueduc existait-il déjà ? Fut-il construit au XVIIe ou au XVIII siècle, pour la première fois ou remplaça-t-il un monument du même type détruit ou disparu dont certains éléments demeuraient encore en place ? La dispersion du mobilier retrouvé tout au long de la canalisation, ne viendrait-elle pas des travaux de terrassement mis en œuvre pour sa construction au XVIIe/XVIIIe/ siècle, au cours desquels on aurait inséré un élément de céramique gallo-romaine dans le calage des pierres et des tegulae sous sa fondation ?

A ce titre, il est difficile d’attribuer la réalisation de cet aqueduc dans l’état actuel des connaissances, à un ingénieur romain plus qu’à un ingénieur français du XVIIe/XVIIIe siècle. Peut-être en saurons-nous davantage avec la poursuite de la fouille dans sa deuxième tranche.

Exploitation, Destruction, Transformation et Restauration du site

Exploitation du site

Si l’on se réfère à l’étude du mobilier, on s’aperçoit sans parler véritablement d’exploitation du site qu’il était connu des hommes depuis la préhistoire et donc utilisé par eux. Installés sur les hauteurs, ils venaient y puiser l’eau et certainement l’exploitaient-ils comme terrain de chasse lorsque les bêtes venaient y boire. Cette information nous est transmise par les divers objets en silex que nous avons ramassé au cours du sondage.

La seconde occupation importante eut lieu à l’époque gallo-romaine. Au cours de cette période on peut estimer qu’il y eut une installation villageoise du secteur avec des constructions de villae en plusieurs points de la commune. Eléments de construction, de pavements, de tegulae, de céramique sigillée, de plomb attestent celle-ci. Durant les siècles qui suivirent commença la véritable exploitation du site et des terres de Moriniacum. De vastes domaines agricoles s’étendent dans les plaines et constituent le grenier céréalier de la population gallo-romaine qui vit ici.

S’ensuit une période trouble, les premiers bouleversements et après un long endormissement le site se réveille et reprend vie à la fin du XVIIe/XVIIIe siècle. Les monnaies retrouvées sur le site attestent de son réveil et de sa fréquentation à cette époque.

Destruction des ouvrages hydrauliques

Lorsque l’on évoque l’aqueduc, il faut entendre aqueduc collecteur car nous ignorons aujourd’hui encore l’ancienneté de l’aqueduc primaire, et la fouille archéologique est loin de nous avoir livré tous ses secrets. Nous pensons que la première destruction du site et de son occupation gallo-romaine se déroulèrent vers la fin du IVe siècle lors des invasions barbares. Après ses événements, il s’ensuit un très long sommeil où un souffle de vie paraît resurgir à l’époque carolingienne et laissa la trace de son passage au bord de l’aqueduc.

Le manque d’entretien, les intempéries, la pression des eaux en crue provoquèrent l’effondrement et l’éclatement des digues. Il ne resta bientôt plus que le souvenir du nom des Laquais, que la mémoire collective attribua au hameau situé à proximité du flanc est du coteau.

La destruction de l’aqueduc collecteur quelle que soit son origine ancienne est en partie due à plusieurs phénomènes. Un abandon du site, un manque d’entretien, la végétation, par la présence de gros arbres qui grandirent près de lui, dont les racines déstabilisèrent les pierres et enfin le vandalisme qui le débarrassa de sa couverture, furent à l’origine de celle-ci. Le premier acte est survenu à une date indéterminée. Le retrait de ses dalles de couverture sur une distance de 30 à 40 mètres nous est inconnu. Malgré les demandes de renseignements faites auprès de la population, nous n’avons pu obtenir de dates précises. Nous savons seulement qu’entre 1932 et 1935 il existait déjà dans cet état actuel.

Nous voyons là l’explication des différentes étapes de la dégradation du site et du monument.

Transformation et restauration du site

Si la date d’abandon du site au IVe siècle est très envisageable, il nous reste une très grosse incertitude quant à la date de mise en service de l’aqueduc collecteur dans sa version moderne. Aucun texte, aucune carte, aucun indice ne furent laissés par les constructeurs ou leurs commanditaires aux différentes époques qui nous intéressent pour nous aider dans les recherches.

La découverte des monnaies frappées sous Henri IV et Louis XIII permet d’établir un parallèle entre le monument et l’activité pour laquelle il fut conçu. On peut penser que celle-ci fut en rapport avec l’essor que connut l’industrie des filatures de chanvre et de lin en milieu rural.

A présent si l’on considère qu’il fut construit en remplacement d’un aqueduc plus ancien, il faut parler d’une remise en service nécessitant une restauration importante compte tenu de son état d’abandon. Ces travaux qui engendrèrent de profonds bouleversements du site expliquèrent la dispersion du mobilier ramassé et le grand désordre qui régnaient parmi les fragments de céramique sigillée appartenant à un même objet. Ils affectèrent également les matériaux qui entrèrent dans la construction du monument. Nous retrouvâmes dispersés en plusieurs endroits des morceaux de ciment à la chaux, carrés A11, B24, C25, C39 ainsi que des rebuts de pierre de taille laissés semble-t-il comme bornage auprès de la canalisation de distribution en C32 et C42, en E66, E75 et E76.

La destruction de la couverture date d’avant la guerre 1939-1945. Les pierres furent renversées et roulées sur les bords de l’aqueduc collecteur. Elles gisaient dans l’herbe en A1, B14, B15, B22, B23, B20, C25, C26, C36, D41, D56, D64, D55, D53, E76 et E81. Deux dalles reposaient hors du quadrillage, une à hauteur du carré C25, l’autre en bordure du carré D56. Seules restaient en place deux pierres de couverture en E75 et une autre en B14. Au débouché de l’aqueduc, près du chemin, deux autres dalles apparaissaient hors sondage.

La restauration du monument après exécution du sondage porta sur l’enlèvement des racines qui obstruaient la canalisation, détruisaient l’étanchéité et déstabilisaient les parois. L’étanchéité fut refaite en plusieurs endroits dans les cadres A, B, C, D et E de chaque côté. Certaines pierres qui avaient été retaillées et remises en place en D50, E67, E80 et E75 pour la paroi nord et en A10, B20, C26, D64, D63, D62, E67, E80 et E75 pour la paroi sud, peut-être au XVIIe siècle ou en 1841 durent être réinstallées car elles étaient descellées. Cela confirme que de gros bouleversements endommagèrent l’architecture d’origine du monument.

Les joints et l’étanchéité furent refaits avec un ciment à la chaux hydraulique. Les dalles de couverture furent remises en état selon une disposition bien précise qui prit en compte l’ouverture du monument au public pour l’organisation de la manifestation du « Monument du Mois » qui se déroula du samedi 30 septembre au dimanche 29 octobre 2000. L’emplacement des pierres laissa visible sur environ quatre mètres de long le conduit de l’aqueduc collecteur afin que le promeneur puisse admirer le fil de l’onde. Dans le cadre C, la vanne et sa pelle restèrent apparentes ainsi que la canalisation de distribution pour une meilleure compréhension du fonctionnement de l’installation. En D67 la pierre de la paroi nord portant la feuillure rainurée horizontalement conserve une ouverture sur son mystère. Les dernières dalles de couverture furent laissées en retrait de l’extrémité Est afin que subsiste le sentiment d’inachevé sur sa vanne incomplète et sur les bouleversements qui modifièrent la structure monumentale de l’aqueduc collecteur.

Une fois cette restauration effectuée, nous procédâmes à l’embellissement des abords en étalant la terre et une couche de granulats blancs, sur le bord sud pour un meilleur déplacement du public.

"CONCLUSION - 1ère ANNEE DE FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 1999/2000"

Bien que les premiers résultats soient significatifs et particulièrement encourageants, il reste encore de nombreux points à élucider. Néanmoins ils permettent de dynamiser les recherches sur un secteur délaissé depuis presque un siècle à la suite de la parution de l’ouvrage « le Pays de la Touvre et de La Braconne » de l’abbé P. LESCURAS. Celui-ci affirmait, dans son chapitre « Origine et Signification des Noms de Lieux », que Mornac dérive de deux mots celtes Mor et ac signifiant le premier eau et le second lieu élevé. « … Pour Mornac d’Angoumois, rien de plus faux, puisque ce bourg est situé dans un vallon et qu’il n’y a pas de cours d’eau. » fin de citation.

On peut considérer qu’il fut à l’origine de l’abandon des recherches sur un territoire qu’il connaissait bien. Aucune autorité, pas même la Société Archéologique et Historique de la Charente, ne douta de sa parole et ne vérifia sur le terrain la véracité de sa parole. Le patrimoine archéologique de Mornac plongea dans un long sommeil jusqu’en 1997, année de son réveil et de son renouveau par les recherches du GRAHT.

Cette micro-région proche d’Angoulême que constitue le canton de Ruelle offre un potentiel archéologique fort riche. En effet ce sondage s’intègre pleinement dans une étude générale réalisée sur le canton de Ruelle. Cette étude a pour but de mettre en lumière l’histoire du peuplement humain de ce secteur géographique sur les bords ou à proximité de la rivière Touvre et de ses affluents.

La fouille de l’aqueduc des Laquais tout comme les recherches en cours sur les autres cours d’eau contribuent grandement à la compréhension du rôle que joua l’eau dès les premiers âges préhistoriques.

La maîtrise de cette ressource naturelle fait apparaître une implantation humaine tirant sa richesse d’une intense activité agricole et artisanale. L’ensemble des structures étudiées et découvertes à Mornac se retrouvent en d’autres lieux semblables aux Laquais. Ruelle, Soyaux, L’Isle D’Espagnac, Magnac-sur-Touvre possèdent des monuments construits selon le même principe, ce qui amène l’hypothèse suivante, qu’un même ingénieur aurait conçu à grande échelle un réseau hydraulique dont la Touvre tiendrait un rôle majeur dans cette organisation.

Si la datation reste incertaine pour l’aqueduc des Laquais nous savons que certaines réalisations datent de l’époque romaine pour celles recensées.

Les structures observées lors des recherches correspondent pour d’autres au modèle des Laquais, ce qui sous toute réserve leur donnerait une ancienneté ne remontant pas au-delà du XVIIe siècle.

Le mobilier recueilli lors du sondage de l’aqueduc montre une grande perturbation du sol côté sud. Celui-ci fut dispersé à la suite des transformations qui affectèrent le monument et fragilisèrent la paroi sud dans sa seconde partie depuis la canalisation de distribution jusqu’à l’extrémité est.

L’étude d’un fragment de céramique du IIIe - IVe siècle retrouvé en B14 dans le calage des dalles du lit s’apparente à certains tessons étudiés par Jean-François BUISSON à Saintes.

La poursuite du sondage tout le long de la canalisation de distribution révélera peut-être d’autres structures monumentales. La réalisation d’une seconde stratigraphie près de celle-ci apportera peut-être une meilleure interprétation sur son histoire.

La fouille de l’aqueduc primaire sera d’un intérêt primordial pour une plus grande compréhension globale du site et permettra d’établir, nous l’espérons, une datation plus précise du monument. Elle nous aidera à identifier les groupes humains qui les édifièrent et s’installèrent sur le territoire de Mornac.

Les seconde et troisième tranches permettront d’établir pour ce type de monument une chronologie historique comparative avec les autres monuments du même type, retrouvés sur le territoire de Mornac et dans les communes limitrophes.

La fouille de l’aqueduc des Laquais permet de disposer pour étude d’un exemple précis de constructions hydrauliques (barrages, digues, aqueducs, bassins, etc...) à grande échelle, concentré autour d'un axe fluvial dans le département de la Charente.

A l’heure ou nous livrons le fruit de ses recherches, soit en 2020, nous constatons que nous avions grace à la fouille archéologique, après les tâtonnements du début, bien appréhendé le site, ses constructions, ses transformations, et les occupations humaines qui le visitèrent. Nous avions également pressenti le rôle majeur que prendrait la rivière « Touvre » dans le paysage hydraulique de la vallée jusqu’à Magnac sur Sur Touvre et Ruelle.

Toutes ces découvertes vous seront transmises dans un autre chapitre.



Note : "

Etude du Site Archéologique et Texte de l'Article

Daniel BERNARDIN - Responsable de l'Opération Archéologique

Etude du Site Archéologique et Texte de l'Article

Daniel BERNARDIN

Intervenants sur le site

Daniel BERNARDIN - Jean(Claude AUPY - Bernard FABRE - Michel SIMONART - Alain MINCET - Françoise DEFOUG - Matthieu MOUNIER - Eric DELMAS - Michel CHAUVIN - Nathalie JOUSSEAUME - Delphine JAUSSEAUME.

Conseillers Techniques et Scientifiques Jean-Louis TILLARD - Céramologue UMR 126 du CNRS - Jean-François BUISSON - Archéologue - Didier RIGAL - Archéologue - UMR 5608 - Jean Ben AOMAR - Contrôleur- Responsable de l'Entretien et Maintenance des Réseaux d’Assainissement – Grand Angoulême - Rémi SARDIN -Responsable des Services Techniques, commune de Mornac.

Références (bibliographie, archives)

Christian VERNOU - Carte Archéologique de la Gaule - La Charente 16 - Fondation Maison des Sciences de l'Homme - Paris - 1993

Jean-Louis ANDRIEU - Techniques de Constructions des Aqueducs sur les territoires des Cités romaines de Béziers et Narbonne - Les Aqueducs de la Gaule Romaine et des Régions Voisines Edité par Robert BEDON - Université de Limoges - Centre de Recherche A. PIGANIOL 1997

Didier RIGAL - L'Aqueduc Antique de Cahors - Les Aqueducs de la Gaule Romaine et des Régions Voisines - Edité par Robert BEDON - Université de Limoges - Centre de Recherche A. PIGANIOL - 1997

Abbé P. LESCURAS - Le Pays de Touvre et de La Braconne

Roger FACON - Recueil des Lieux-Dits de La Charente - Mémoires de la SAHC - 1994 - Edition COQUEMARD - Angoulême - 1965

Pauline MISTRAL - Le Mystère de la Rouelle - St R.E.D. - Mai 1998

Constat d'Huissier de Justice - Mornac 6 Août 1842 - Archives Départementales de la Charente - Série O - 1826/1897

Constat d'Huissier de Justice - Mornac 31 Août 1843 - Archives Départementales de la Charente

Registre des Délibérations du Conseil Municipal de Mornac de 1918 à 1926.

Registre des Délibérations du Conseil Municipal de Mornac - 24/06/1932 - 05/09/1957

Photos - Plans - Dessins

Daniel BERNARDIN - Bernard FABRE - Matthieu MOUNIER "

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